vendredi 27 septembre 2013

Florange et chômage ou comment se moquer du monde

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La presse a une curieuse manière de rendre compte des événements. Comme vous pourrez le constater en visionnant la vidéo dont je vous donne le lien, l'accueil de monsieur HOLLANDE a FLORANGE n'a pas été des plus chaleureux. Il faut comprendre. Peu avant les élections présidentielles, celui qui n'était encore que candidat, est monté sur une camionnette ou un podium, je ne sais plus, et a harangué la foule des fondistes (qui buvaient ses trompeuses paroles) en jurant que, lui Président, on verrait ce qu'on verrait. (Il avait l'air d'un LENINE haranguant les soviets. La photo est bien connue. Elle est du reste souvent présentée truquée ; on y a gommé TROTSKY ! ). On a vu en effet ce qu'on a vu.
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Il n'est pas innocent de savoir que monsieur MONTEBOURG, plus cohérent que son chef, n'a pas été convié à venir l'accompagner sur les lieux du crime (comme le dit un métallo de FLORANGE, selon le gratuit Metronews d'aujourd'hui, 27 septembre ; mais on verra ce qu'il faut penser de ce journal dans quelques lignes). C'est que monsieur MONTEBOURG voulait nationaliser FLORANGE ; il ne décolère pas de sa relégation à PARIS, ce jeudi 26 septembre. Et il y a de quoi, pour deux raisons : la demande d'acier repart à la hausse, et la France possède un haut degré de savoir-faire dans la conception et la production des aciers spéciaux. Monsieur MONTEBOURG avait peut-être des choses à dire ou à proposer. Je l'ai trop souvent brocardé sous le surnom de XYLOGLOSSE pour ne pas lui reconnaître une forme de panache. Et payer des impôts pour aider la sidérurgie me paraît plus utile que d'en payer pour honorer les retraites des députés et des sénateurs, ou les subventions de tous ordres aux associations qui servent de couroi de transmission au PS.
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Regardez d'abord la vidéo avant un petit commentaire.
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http://bcove.me/1g852svk
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Figurez-vous que le titre de couverture de Metronews, rapportant la visite de monsieur HOLLANDE à FLORANGE est, tenez-vous bien : "Florange : Hollande apaise les syndicats". Il faut être juste avec Metronews ; la première colonne de l'article (qui figure en page 8) fait bien mention des sifflets, des huées, et du sentiment de trahison que ressentent les 629 salariés, privés d'emploi par la fermeture des hauts-fourneaux. Mais la seconde tartine sur les éloges qu'Edouard MARTIN, leader local de la CFDT, qui concède la trahison de monsieur HOLLANDE, mais se réjouit de l'acte que constitue en réalité une annonce : la création d'une plate-forme publique de recherche et de développement consacrée à la métallurgie. Deux remarques : cette création,  si elle voit le jour, est une bonne chose. Et la justesse du jugement oblige à le reconnaître ; mais elle ne donnera pas de travail au 629 ouvriers hautement spécialisés. Elle emploiera des chercheurs, des ingénieurs, et sans doute fort peu de ceux qui ont été licenciés.
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La version manipulatoire du gratuit 20 minutes utilise un autre moyen que celui du titre censé résumer un article, dont en réalité le contenu est totalement ou partiellement différent. Premièrement, il ne met aucun titre en page de couverture. Secondement, l'articulet consacré à cette visite (en page 10) indique effectivement : "Hollande sifflé à Florange", mais il se termine par la remarque d'un autre leader syndical de FO, Walter BROCCOLI : "On aurait préféré quelque chose de plus concret" et, in cauda venenum "Lui au moins, il a eu le courage de venir" (allusion aux promesses non tenues de monsieur SARKOZY à propos de GANDRANGE) . En somme, l'idéologie continue de fonctionner à plein ; elle ignore superbement le sort de l'homme concret. Des dizaines de familles se voient privées de la dignité du travail, qui d'un père qui d'une mère, quand bien même, elles sont aidées, et fort heureusement. Mais que des ouvriers hautement spécialisés se voient privés de leur métier, niés dans leurs talents, souvent au bord du désespoir ne semblent pas gêner grand monde dans l'univers des médias, et des cercles parisiens.
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Quant à la prétendue inversion de la courbe du chômage, c'est un mensonge éhonté. Il suffit de savoir que 77 000 dossiers de demandeurs d'emploi n'ont pas été actualisés (ce qui représente environ 38 % des demandeurs censés procéder à cette formalité pour les mois écoulés, je ne saurais préciser lequel ou lesquels) et que cette carence a conduit à les rayer des listes. En vérité, le chômage a augmenté de 20 000 demandeurs d'emploi.
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Ces gens sont passé maîtres dans l'art du mensonge. Tout ce qu'ils savent faire pour donner l'impression qu'ils agissent, ce sont des réformes sociétales, des volontés de suppression des fêtes chrétiennes au profit de Kippour et de l'Aid, c'est-à-dire de véritables cache-misères, coincés qu'ils sont entre des réalités économiques qu'ils n'ont pas le pouvoir de modifier et les promesses insensées qui nous ruinent et font rentrer cette année un million de foyers dans l'impôt sur le revenu (ce qui en soit n'a rien de scandaleux mais contredit fortement la volonté d'augmenter le pouvoir d'achat et d'améliorer le sort des classes moyennes).
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Alors une question : de qui se moque-t-on ? Je serais heureux d'avoir votre réponse en commentaire. Merci d'avance.


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