mardi 8 octobre 2013

Nouvelles de la Résistance : Manuel perd les pédales ; récit de la Veillée du 7 octobre, second billet du 8 octobre 2013, seconde partie

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Voici donc la seconde partie du récit de la Veillée du 8 octobre.
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Je suis arrivé sur la place du Palais Royal aux alentours de 23 heures (un peu avant). Devant les grilles du Conseil d'Etat, se tiennent quatre ou cinq veilleurs debout. Il n'y a pas (pas encore) de force de désordre (je ne puis désormais me résoudre à les appeler autrement, ces pauvres types chargés d'exécuter des ordres idiots et parfaitement illégaux). Je les rejoins car il n'y a pas encore beaucoup de Veilleurs sur la place et il est important de manifester une présence. Voilà qu'arrive une première vague de véhicules de gendarmerie. Ils se garent côté du Palais Royal, devant la grille du Conseil d'Etat. Un gendarme s'approche de moi et me dis (avec une certaines courtoisie, je dois en convenir) : "pour votre sécurité (sic), ne restez pas là, allez sur la place. J'y vais tandis que les sentinelles/Veilleurs debout ne bougent pas d'un pouce. La place commence à se remplir. Un certain nombre de veilleurs, dont votre serviteur, se trouvent au delà des chaînes qui enserrent le lieu. Nos pieds sont très largement en deçà de la ligne blanche qui borde la rue du Faubourg Saint-Honoré, mais nous ne sommes pas derrière les chaînes. Un gendarme (un gradé ?) nous demande de passer de l'autre côté des chaînes et nous menace : votre présence ici pourrait être assimilée à une entrave à la circulation (contravention ou délit, je ne sais). C'est ridicule à l'évidence, mais ces gens ont tous les pouvoirs et il suffit qu'ils alpaguent un pauvre pékin dont les baskets mordent sur le goudron pour trouver un motif de poursuite. La violence commence donc ici, dans le recours abusif à des lois qui ne sont pas enfreintes. Bon ! Nous passons de l'autre côté des chaînes, tandis qu'à l'endroit où nous étions censés provoquer une entrave à la circulation viennent stationner d'autres véhicules de la gendarmerie. Ainsi de part d'autre de la rue, ces véhicules stationnent et laissent à peine à un bus la place de passer. Eux ont tous les droits, n'est-ce pas ; ils n'entravent pas la circulation !
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A ce moment mouvement de la petite foule des Veilleurs vers l'angle nord-est de la place et huées pour les gendarmes qui traînent manu militari deux sentinelles qui ne voulaient pas quitter leur poste de veille. Des cris surgissent contre les gendarmes, et je puis m'empêcher de leur crier : "Et vous êtes fiers de ça ?". La veillée va commencer. Sur le coup de l'émotion, j'avoue que je ne sais plus ce qui s'est dit, sauf cette magnifique intervention de Cédric. Le cordon de gendarmes lui a interdit l'accès à l'agora. Mais on a pu lui passer un micro, et il est clairement entendu de toute l'assistance. D'autres nombreux veilleurs sont empêchés de rentrer sur celui-ci. Nous faisons mouvement pour nous rapprocher d'eux et les englober dans notre groupe. Petit air de cornemuse. Entre temps, j'ai pu voir un jeune fermement tenu par deux gendarmes, emmené dans un de leur véhicule. (J'ai appris qu'aucune charge n'ayant pu être retenue contre lui, "on" a été contraint de le libérer. Je sens que les gendarmes sont quelque peu nerveux. Ils forment maintenant un épais cordon autour de la place. Ils font face à l'agora, tournés vers sur trois côtés (devant le Palais, du côté du Louvre des Antiquaires et du côté de la Brasserie des Antiquaires. Mais le cordon situé derrière nous est constitué de gendarmes tournés vers la rue de Rivoli. Ils ont sans doute pour mission d'empêcher que d'autres Veilleurs ne rejoignent le groupe. Il est 23 h 25 quand, pour les raisons que j'ai dites dans la première partie de ce récit, je quitte à regret les lieux. Je vois arriver un panier à salade dont la vocation manifeste est d'embarquer (sur un ordre venu d'en haut ?) le plus possible de gens. En fait, nous sommes trop nombreux.
 
 
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Je suis obligé d'emprunter la suite du récit de la veillée à d'autres  sources et notamment au reportage et photos du site "Nouvel Arbitre". Voici par exemple un petit groupe de Veilleurs entièrement encerclé par des gendarmes. Il s'agit sans doute de la fin de la veillée, car nous étions beaucoup plus nombreux qu'il n'apparaît sur la photo.
 
 
Les véhicules de la gendarmerie (le reporter en dénombre 12, j'en ai vus 15.)
 
 
A la fin de la veillée, les Veilleurs sont bloqués ; on les retiendra pendant plus d'une heure sans qu'ils puissent quitter les lieux. Finalement le Commissaire les laissera partir en  rang, deux par deux (photo), pour qu'ils aillent porter plainte au Commissariat du 8e pour  violation grave des libertés individuelles. Le commissaire, un certain monsieur MESSAGER (il y a des noms prédestinés !) refuse d'enregistrer la plainte des Veilleurs emmenés en cortège par Axel et leur suggère de revenir le lendemain matin pour porter plainte pour refus de recevoir une plainte. Le cortège des Veilleurs se rendant au commissariat a déambulé avec ironie, renforçant sans doute le sentiment de rage ou de malaise (c'est selon) des membres des forces du désordre.
 
 
 
 
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Monsieur VALLS perd les pédales. Il s'imagine, car c'est de cela qu'il s'agit, qu'en empêchant les Veilleurs de prendre le dernier métro, il va en diminuer le nombre ? Qu'en violant délibérément les lois, il va augmenter la popularité que lui vaut sa politique vis-à-vis des Roms ? Mais ils n'ont strictement rien compris. Un couple de retraités venus d'Arcachon me disait sur l'Esplanade des Invalides : "Ce qui se passe est historique". Je le crois en effet et je ne puis m'empêcher de citer ici notre grand BOSSUET : "La Science de l'histoire est de remarquer dans chaque temps les secrètes dispositions qui ont préparé les grands changements." Manifestement Manuel, vous ignorez ce qu'est la Science de l'histoire, ainsi que l'ignore le comparse de vos mauvaises actions contre de pacifiques concitoyens, le sinistre (du latin sinister, placé à gauche) Préfet de Police, monsieur Bernard BOUCAUT.
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J'ai longtemps hésité à conclure ce billet comme il suit, car je n'aime pas instrumentaliser au service d'une cause, serait-elle juste, une sublime parole. Je l'ose cependant, en demandant à mes lecteurs de croire à ma bonne foi. La maxime vaut dans les deux sens : eux pour nous ; nous pour eux.

"Si votre cœur était droit, alors toute créature vous serait un miroir de vie et un livre rempli de saintes instructions. Il n’est point de créatures, si petite et vile qui ne présente quelque image de la bonté de Dieu." (IMITATION de N.-S. J.-C., livre II, ch. IV.)
 
 
 
 

2 commentaires:

tippel a dit…

Réponse : Il n'y en a pas, les deux viennent de Hollande.

Philippe POINDRON a dit…

Il y a du vrai dans cet amer constat !