dimanche 24 novembre 2013

Nouvelles de la Résistance : quand le soleil décline sur mes jours mortels

Très chers et fidèles lecteurs, ainsi que je l'ai déjà dit, je lis beaucoup et je note intégralement les passages qui me paraissent dignes d'intérêt en raison de leur pertinence, fruit d'une pensée profonde et mûrie dans le silence de la méditation, de la prière, de la nature ou encore dans celui d'un bureau ou  cabinet de travail (ce que MONTAIGNE appelait son "poelle"). Je relisais ainsi ce matin mes notes et j'ai trouvé ceci qui me semble illustrer à la fois la maladie de notre civilisation occidentale et les remèdes qu'il conviendrait d'appliquer pour la guérir de ses plaies purulentes, nauséabondes et malheureusement contagieuses. Alors voici quelques passages d'auteurs qui me sont chers et, que le soleil déclinant sur mes jours mortels, je lis, relis et médite pour tenter d'en extraire le suc et le sens.
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"L’erreur individuelle, consciente, morale, est infiniment moins dangereuse que l’erreur généralisée, fondue, diluée, inconsciente, passée incognito dans les institutions, les coutumes, le climat. La plupart des aberrations morales conservent quelque chose d’accidentel, de curable, de révocable, tant qu’elles n’ont pas gâté le milieu humain, mais quand l’âme de la Cité même est malade, l’individu est menacé, non plus seulement dans les parties supérieures de son être, mais dans son existence immédiate, dans son socle vital. Le « péché » devient proprement catastrophique quand il cesse d’être péché : quand il procède plus d’un choix individuel et délibéré, mais d’une conscience collective corrompue. Alors, il ne se borne plus à dégrader l’homme, il le détruit." (Gustave THIBON, Cahiers.) 


"Toute existence d'homme suffisamment adulte et digne de l'humanité qui lui est propre a sa secrète unité et une singularité inaliénable. C'est seulement  grâce à cette unité et à cette originalité, sous-jacentes à ses comportements, qu'à travers eux il peut, même sans en avoir conscience, se communiquer à autrui au niveau de l'essentiel. Aussi, plus l'homme s'atteint dans son autonomie mieux il peut aider les autres, par la simple présence qu'il crée en eux, à être debout, du moins si ceux-ci s'efforcent de l'accueillir dans sa vérité et arrivent ainsi à entrevoir ce qui est au centre de sa vie, ce qui donne sens à ses jours." (Marcel LEGAUT.)

"L’homme est un être essentiellement religieux, et toute âme humaine, individuelle ou collective, vit sur un fond de mysticité naturelle, plus ou moins riche, plus ou moins mêlé, plus ou moins impur. Le chef-d’œuvre du Christianisme avait été de policer cette force brute, de l’épurer, de le sublimer, autant que le comporte notre nature pécheresse. La culture moderne, ayant entrepris  de rationaliser la totalité de la vie, et à cette fin déclaré la guerre à la religion en général comme à la Bastille de l’irrationnel, crut bientôt l’avoir extirpé radicalement du cœur du peuple. En réalité, ce qu’elle avait extirpé, du moins gravement ébranlé, c’était le Christianisme, c’est-à-dire la puissance civilisatrice de la mysticité naturelle ; quant à cette mysticité même, elle l’avait méconnue pour une part, et pour une autre part elle s’était contentée de la recouvrir d’une croûte de notions rationnelles ou prétendues telles." (René GILLOIN.)

"Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrais, c'est la lâcheté." (A. VOLTZ et P. KATZ.)

"Je crois que la vie spirituelle est celle de l’être vrai de l’homme, la vie de cet être intérieur dont la flamme est si souvent étouffée sous les cendres de l’anxiété et des soucis vains. Bien qu’elle soit orientée vers Dieu plutôt que vers la satisfaction des besoins matériels de l’existence, la vie spirituelle n’est pas faite d’illusions ou de rêves : sans elle notre existence tout entière devient irréelle et illusoire. En nous intégrant dans l’ordre établi par Dieu, la vie spirituelle nous place en plein centre du réel, non tel que nous l’imaginons, mais tel qu’il est. Elle arrive à ce résultat en nous faisant prendre conscience de ce que nous sommes vraiment, et en nous plaçant en la présence de Dieu. " (Thomas MERTON.)

"C'est d'une part l'héritage de la Terreur, d'autre part l'influence de l'exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. Le fait qu'ils existent n'est nullement un motif de les conserver. Seul le bien est un motif légitime de conservation. Le mal des partis politiques saute aux yeux. Le problème à examiner, c'est s'il y a en eux un bien qui l'emporte sur le mal et rende ainsi leur existence désirable.» 

et

« Seul ce qui est juste est légitime. Le crime et le mensonge ne le sont en aucun cas." (Simone WEIL, ma chère Simone ! Mon Dieu, il n'est pas de semaines sans que je pense à vous ! Vous nous avez quittés trop vite, trop tôt ! Que le Seigneur de l'Univers vous reçoive en son éternelle Lumière !) 

Oui, le jour décline sur mes jours mortels. Je quitterai cette terre sans regret mais sans hâte. J'aime la vie qui palpite en chacun de nous, du plus petit bébé au vieillard chenu ; j'admire la splendeur de la nature ; je suis fasciné par la beauté que de grands artistes portent à un degré d'incandescence inouïe. Tout cela est beau et bon, mais ce n'est qu'un pâle reflet de ce qui nous attend quand nous aurons passé la porte.


1 commentaire:

tippel a dit…

Que dire quand l’on partage votre combat pour la liberté. Que dire de cette France qui s’enfonce dans la nuit par la toute puissance du mensonge de toute la gauche, et de l’UMP qui trahie et mange son chapeau depuis 40 ans. Que dire quand 70% d’idiots ont approuvés la guerre en Lybie. Que dire quand l’UMP préfère un socialiste à un FN. Que dire quand on pourchasse des extrémistes de droite sans danger et qu’on finance les extrémistes de gauche sous les applaudissements d’idiots qui se prétendent de droite. Plus rien…..