lundi 11 novembre 2013

Nouvelles de la Résistance : du Kirghizistan à l'hexagone, premier billet du 11 novembre 2013

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L'ont-ils fait exprès ? Les programmateurs de France 5, en nous projetant un film sur les paysans kirghizes ont dû donner à penser à ceux qui se moquent de la famille, détruisent le lien social en détruisant le lien intergénérationnel. Je me permets de vous résumer de manière synthétique ce que j'ai vu avec des yeux émerveillés (il est vrai que l'Asie centrale et la Chine me fascinent).
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Les Kirghizes transmettent ; ils aiment la famille.

            France 5 a diffusé hier soir, dans son émission L’échappée belle, un film remarquable de pudeur et riches d’enseignements. Des voyageurs-cinéastes occidentaux ont filmé des familles kirghizes au cours d’un périple qui les a conduits aux confins de la Chine. De cette émission, je retiens ceci qui ne peut que nous toucher.
            Voici ces jeunes femmes qui s’occupent avec amour de leur bébé, en compagnie de leur mère ou de leur belle-mère ; elles les bercent ; les berceaux ressemblent à des lits clos, cas dès que le bébé est couché (et sanglé, emmitouflé) on jette par dessus une traverse des somptueux tissus brochés, de façon qu'ils soient comme dans une sorte de tente ; et encore, ces petits enfants rieurs, coiffés, inexplicablement pour moi, d’une sorte de casquette de base-ball à l’américaine. Et cette autre femme, qui en plein milieu d’un haut plateau sec et quasiment stérile utilise son téléphone portable !
            Cet homme, coiffé lui de son chapeau traditionnel en feutre blanc, orné de broderies bleues (un chapeau qui ressemble un peu à celui de ROBIN des Bois, en un peu plus long et que semblent porter tous les hommes adultes), explique devant la caméra : "Du temps des soviétiques, nous avions tout, grâce aux kolkhozes et aux sovkhozes et puis ils sont partis. (Il ne semble pas regretter, car il utilisera le mot de liberté.) Ceux qui vivaient bien alors ont continué à vivre bien ; ça a été plus difficile pour les autres. Alors nous avons retrouvé les traditions de nos ancêtres qui vivaient bien, ici, et nous les transmettons à nos enfants." Et c’est ainsi que nous avons pu voir comment on traite le lait de jument pour en faire du fromage, de la crème, ou du koumis, que nous avons vu les jeux qui se déroulent au milieu d’un haut plateau bordé de hautes montagnes au cours d’une rencontre que l’on appelle le festival : course de chevaux, luttes à cheval, course des enfants dont les jambes sont entravées par des ficelles (le premier de la course rentre officiellement dans l’âge de l’adolescence), courses à cheval de femmes en robe traditionnelle (elles ressemblent à des fées), et puis des jeux plus modernes comme la course en sac. Yeux éblouis des enfants, petites filles et petits garçons à la vue de ce spectacle haut en couleur, à croquer tant ils sont vifs et simples. Un vieil homme, lui, nous montre comment ramasser entre les cailloux certaines plantes médicinales, dont il faut bien extirper la racine, la partie utile pour que le médicament soit efficace.
            Et puis il y a cette scène véritablement extraordinaire où un chef de famille déplie devant nous une grande feuille de papier sur laquelle il a écrit (et continue de le faire) sa généalogie. La feuille fait sans doute plus d’un mètre de long sur 80 cm de large. Elle est couverte de noms groupés par des accolades et reliés par des lignes horizontales ou verticales à d’autres groupes de nom. L’homme est en train de reconstituer son lignage et il est remonté très loin dans le passé ; il explique que lors de rencontres entre voisins on s’enquiert de la généalogie (par laquelle on se rattache à un clan) et qu’il est socialement honteux de ne pas pouvoir le faire. Ces rencontres s’accompagnent en général d’agapes où l’on déguste des pains ronds, du fromage, du mouton (coupé en morceaux de forme très improbable pour un occidental !), où les adultes boivent du koumis.
            Paysage superbe ; ingéniosité invraisemblable : ah ! cet homme qui produit de l’électricité grâce à un générateur, en fait une sorte de turbine primitive placée au travers d’un ruisseau. Il transforme du courant alternatif en courant continu grâce à un transformateur (qu’il protège des intempéries en le recouvrant d’une peau de yack !)
            Je me disais que monsieur HOLLANDE, madame TAUBIRA, monsieur PEILLON, surtout monsieur PEILLON, feraient bien de rencontrer ces hommes et ces femmes qui vivent durement dans une nature effroyablement austère, souvent séparés d’une partie de leur famille ; elle habite aujourd’hui par-delà les montagnes du PAMIR, en Chine. Alors qu’avant les soviets, il y a plus de 80 ans, ils allaient et venaient librement de part et d’autres de ces monts formidables, ils n’ont plus les moyens de se retrouver, mais ils trouvent celui de rendre régulièrement visite à leurs voisins, d’alpage en alpage, de yourte en yourte (seulement l’été pour certains, qui possèdent une très petite maison en dur). Les Kirghizes des hauts plateaux et des alpages survivent grâce à la famille, transmettant à leurs enfants les secrets qu’ils tiennent de leurs parents (notamment en matière de plantes médicinales).
            Que de sagesse, que d’ouverture et d’hospitalité, que d’esprit religieux (les Kirghizes sont musulmans ; ils font le ramadan et prient régulièrement) ! Quelle leçon pour nous ! Et quelle joie de vivre, chez eux, en dépit de la rudesse du climat, des mœurs et des conditions matérielles. Vous comprendrez alors pourquoi il faut se battre pour la famille.
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Le Salon beige communique, ce qui illustre mon propos du jour :

Manifestation LMPT en Seine et Marne.


Notamment à THOMERY...

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A TOURS on utilise la voiture :

Vendredi à Tours, LMPT37 a défilé pendant une demi-heure devant l’hôtel de ville. Une trentaine de véhicules ont fait le tour de la place en klaxonnant et en agitant des drapeaux. Accueil surpris des piétons, une bonne remise en jambes pour reprendre les actions.





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Oh ! Je sais. Admirer la vie des Kirghizes va me faire passer pour un ringard, un conservateur, un rétrograde. Mais si je compare la joie de vivre de ces nomades à la tristesse blême de mes compatriotes, je me pose vraiment des questions.
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Après l'avion, la voiture.






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