lundi 11 novembre 2013

Un 11 novembre confisqué... Second billet du 11 novembre 2013

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Comme promis, je suis parti en direction de la Place de l'Etoile, très largement à l'heure, pour arrivée à 11 h 11. Mais je n'avais pas compté avec la décision du Préfet de Police, monsieur BOUCAUT, qui a fait fermé les sorties du métro aux station Etoile-Charles de Gaulle et Georges V. Après avoir voulu changer à Trocadero, j'ai dû rebrousser chemin, descendre à Alma-Marceau et remonter à pieds l'avenue Marceau. Je pensais pouvoir aller jusqu'aux trottoirs qui bordent la Place de l'Etoile. Mais la confiance ne semble point régner dans les rangs des imbéciles (au sens de Bernanos) qui nous gouvernent, de sorte que la foule qui voulait y accéder, comme il était possible de le faire chaque année jusqu'alors, a été bloquée par des barrières métalliques à hauteur de  la Rue de Presbourg. En raison de mes détours, j'arrive assez longtemps après que monsieur HOLLANDE a ranimé la flamme. La Place de l'Etoile est vide ; une petite foule et une fanfare militaire se tient sous la voûte de l'Arc de Triomphe, et sur l'asphalte dépeuplé de la Place, on voit aller et venir des membres des forces de l'ordre. C'est d'une tristesse achevée, aggravée par le soleil qui brille assez largement.
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On discute ferme dans la foule. Je ne dirai pas où j'ai tenu le dialogue qui suit pour ne pas mettre dans l'embarras les deux CRS qui gardent ce morceau de trottoir. "Ras le bol dit cette dame qui porte une écharpe rouge" - "Il va y avoir une explosion réponds-je" - un monsieur à côté dit qu'il faut s'informer aux bonnes sources et me cite Polemia, le Salon beige, Rouge et noir, etc. A ce moment, je comprends que les deux CRS nous écoutent. L'un  d'eux nous sourient et il opine. Et quand je lui dis "Il faut qu'il s'en aille", il donne son assentiment d'un coup de tête. La dame à l'écharpe me dit qu'il y a eu de puissantes huées au passage de la voiture présidentielle. Je ne les pas entendues, car je suis arrivé trop tard.
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Rien que sur l'Avenue Marceau, j'ai compté une dizaine de véhicules de CRS à l'arrêt. Dix-huit autres débouchent de la Rue de Presbourg et descendent l'Avenue Marceau vers le sud. Dans la Rue Vernet toutes les rues donnant sur les Champs Elysées sont bloquées, et Rue Galilée stationnent des véhicules de la police et de la gendarmerie. La rue Bassano est bloquée en direction du sud, et je vois un homme assez corpulent, de grande taille encadré par trois CRS qui l'emmènent sans doute pour une vérification d'identité. De nombreux véhicules de police sont garées dans cette rue. Je parviens à rejoindre les Champs Elysées. Il y a du monde, sans que ce soit la foule énorme. J'avise en direction de l'Etoile un groupe d'homme dont l'un agite un drapeau breton, et je remonte en sa direction, notant au passage qu'un journaliste de BMFTV interview un passant. Dans ce groupe de manifestants, un "journaliste" du grand journal interview un homme d'un certain âge, un ami du porte bannière qui se tient du reste à ses côtés. Et il l'entend très clairement dire que Europe Ecologie Les Verts sont des saloperies (je n'ai pas entendu ce que cet hommes a dit des socialistes) et que HOLLANDE doit écouter la France profonde dont il fait partie. Le "journaliste" lui alors : "Et l'UMP ?" "Et qu'est-ce que c'est que la France profonde". Alors là j'explose et je lui dis : "Pourquoi posez-vous ces questions ? Vous êtes un des ces journalistes de gauche bobo dont nous ne voulons plus". Acquiescement général de l'entourage. Il me tend son micro et me demande impérativement : "Et vous qui êtes-vous ? Brest ou Rennes, ce n'est pas la France profonde". J'acquiesce sur ce point,  et je lui dis que je suis parisien pour l'heure, après avoir vécu longtemps en Alsace."Il voit que je ne suis pas prêt à me faire embobiner et nous en restons-là. Si je raconte maintenant cette histoire, c'est pour que vous soyez au courant de la manière manipulatrice et arrogante dont procèdent certains journalistes. Celui dont je parle voyait que l'homme qui exhalait sa colère était un homme simple, sans doute un agriculteur. Je dois dire que ce journaliste m'a écoeuré. Je regrette de n'avoir pas pris publiquement la parole plus longtemps et plus fortement pour dénoncer ses agissements et ses arrière-pensées.
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Avant de gagner les Champs, j'avise un gendarme et je lui dis que je suis triste, que je pensais que le 11 novembre appartenait à tous les Français et qu'on nous en avait privé, que j'avais perdu un grand père à la guerre de 14. Il me réponds :"Je sais, mais on ne peut pas faire autrement." A côté de moi, une dame renchérit ; elle a perdu ses deux grands pères.
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Voilà comment en France, aujourd'hui, se comporte celui qui se dit le premier magistrat de la Patrie ! Il confisque à son profit (? !!!) la commémoration d'une guerre qui a laissé des traces dans chaque famille. Mais s'il avait été avec nous dans la foule, il aurait compris que les Français n'attendent qu'une chose : qu'il s'en aille. Rien n'était plus triste que cette Place de l'Etoile où ne s'agitaient que des représentants des forces de l'ordre, comme des ombres dans un théâtre d'ombre. La circulation sur les Champs Elysées a été rétablie vers 11 h 55. Les sorties de Métro de la Place de l'Etoile restaient fermées encore vers 12 h 20.
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Je me suis efforcé d'être aussi factuel que possible. Ce que je n'ai pas encore dit, c'est qu'à chaque CRS ou gendarme qui se tenait derrière les barrières métalliques interdisant l'accès à la chaussée et aux passages cloutés, tous les 50 m environ, je leur disais de bouger un peu pour ne pas attraper froid, je l'ai fait avec gentillesse, et je n'ai reçu que des sourires d'encouragement...

Essayez de regarder la vidéo (site du Figaro) à l'adresse :

http://bcove.me/4pxpjzih

Du salon beige :

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=eck_CdMaHns
   

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