"Un antique proverbe inspiré du monde externe et visible dit que 'seul celui qui travaille a du pain'. Il est assez singulier que cet adage ne s'assortisse point au monde auquel, justement, il appartient. Car le monde externe est soumis à la loi de l'imperfection, et l'expérience vérifie encore que l'oisif trouve sa pitance, et que le dormeur, lui, la trouve aussi, et même plus abondamment encore que celui qui travaille. Dans le monde extérieur TOUT EST PAYABLE AU PORTEUR ; ce monde est soumis à la loi de l'indifférence, et c'est à celui qui possède l'anneau que l'esprit de l'anneau obéit, fût-il NOUREDIN ou ALADIN. [...]. Il en va autrement dans le monde de l'esprit. Il y règne un ordre divin, il n'y pleut pas à la fois sur le juste et l'injuste, là, le soleil ne se lève point également sur les bons et sur les méchants : là, on peut dire en vérité que seul celui qui travaille a du pain, que seul l'angoissé trouve le repos,[...]. Il ne sert à rien d'y [l'auteur du texte fait allusion à l'enfer où ORPHEE s'est perdu et EURYDICE avec lui] d'y avoir ABRAHAM pour seul père, ni d'y compter dix-sept ancêtres - celui qui ne veut pas travailler s'y voit [il s'agit ici du lieu de l'intériorité que l'on peut appeler conscience] appliquer la parole de l'Ecriture sur les vierges d'ISRAËL : il n'enfante que du vent ; mais celui qui veut besogner, celui-là enfante de son propre père [ABRAHAM, notre père dans la foi]." (Sören KIERKEGAARD, Crainte et tremblement. Traduit du danois par Charles LE BLANC).
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Je vous entend d'ici, chers et rares lecteurs. Que vient faire ici KIERKEGAARD et son monde de l'indifférence, et son monde de l'esprit ? Vous allez comprendre en regardant les quelques photos que j'ai jointes à ce billet et que m'a fourni le site du salon beige. Regardez cet homme seul devant le palais de Justice d'ANGOULEME. Il veille. Nul ne l'accompagne, sauf peut-être celui qui a pris la photo. Il est plus parlant qu'aucune foule violente. Et de même les Sentinelles/Veilleurs debout devant le Ministère de la Justice ! Observez attentivement les passants qui semblent ne pas remarquer la présence muette des Sentinelles et la file de policiers adossés aux murs ministère. Les premiers illustrent l'indifférence du monde extérieur ; les seconds traduisent la crainte des hommes "qui possèdent l'anneau [croient-ils, ajouterai-je !] et à qui l'esprit de l'anneau obéit [devrait obéir dirai-je plutôt]" : ils ne peuvent rien devant ceux qui n'obéissent qu'à leur conscience, et vivent dans ce royaume bien plus réel, un royaume où il est nécessaire de suivre la voix intérieure et non la voix du monde si l'on veut vivre en homme libre. Observez aussi les autres photos : toujours un petit nombre d'hommes et de femmes (Grenoble, Bordeaux et Nantes) qui témoignent de la révolte de leur conscience. C'est ce qui dira quelques pages plus loin notre KIERKEGAARD : "La foi est justement ce paradoxe : l'individu en tant qu'individu est plus grand que le GENERAL [entendez-ci pour ce qui est de notre cas plus grand que les promoteurs des lois iniques auxquelles nous serions tenus d'obéir], il est justifié devant le GENERAL, il ne lui est point subordonné, mais il lui est supérieur [...] parce que l'individu, en tant qu'individu, est en rapport absolu avec l'absolu." [Il y a là un problème délicat et qui tient à ce que l'on appele la FOI. Nous appelons foi, souvent, ce qui n'est qu'un ensemble de croyances. Or la foi ne peut être fondée sur un système d'idées ou de concepts, mais sur une rencontre. C'est, de mon point de vue, ce qui fait l'éclatante lumière de l'Evangile et de l'Eglise du Christ. Il ne viendrait à l'idée d'aucun musulman, ou bouddhiste ou hindouiste, ou juif de croire qu'il peut "rencontrer" Dieu à travers un Fils incarné]
Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrais, c'est la lâcheté.
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LMPT prend la Bastille... nom porté par ce Fort de Grenoble.
Des sentinelles/Veilleurs debout veillent sur la France.
A BORDEAUX
A ANGOULEME.
A PARIS, Place Vendôme.
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Les Hommen à NANTES.
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Aujourd'hui, conférence publique de Taubira au Grand Orient de France.
Sur le thème : "Crise des valeurs de la République : analyse et perspectives".
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