dimanche 30 juin 2013

A l'intention de nos gouvernants, un petit mot des "Nouveaux discours", second billet du 30 juin 2013

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Je prie mes lecteurs d'excuser l'heure tardive avec laquelle je publie le deuxième billet de ce jour. J'avais quelques obligations familiales.
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Voici un petit extrait tiré des "Nouveaux discours (XIN1 YU3 ; 新 語)" de LU JIA (ca 250-170 av. J.-C.) ; il pourrait fort bien s'appliquer à nos gouvernants. Je leur dédie ce petit passage sans être assuré qu'ils en prendront connaissance, ; c'est qu'ils ont autre chose à faire, comme consoler monsieur Pierre BERGE qui vient d'être condamné pour diffamation vis-à-vis de l'Association Française contre les Myopathies, ou téléphoner aux responsables du mouvement LGBT pour savoir s'ils sont heureux du "succès" de la gay pride et s'ils approuvent la scandaleuse manière dont le site de France Info en a rendu compte :
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"Ceux qui gardent au cœur la dureté seront au bout du compte amoindris ; ceux qui privilégient la souplesse croîtront dans la durée. Ceux qui sont pressés et hâtifs trébucheront tôt ; ceux qui sont lourds et lents vivront longtemps. Qui valorise le courage attire les regrets ; qui se montre doux et généreux aura la marche aisée ; qui est dans la hâte et l'urgence est tout à coup diminué. La souplesse et l'adaptabilité contrôle la force et la dureté ; l'intelligence des petites affaires ne permet pas de conduire de grande entreprise ; les médiocres disputeurs ne sauraient convaincre les foules..." (Traduction de Béatrice L'HARRIDON et Stéphane FEUILLAS, Bibliothèque chinoise. Les Belles Lettres, Paris, 2012.)
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Vote à main levée au Sénat de la loi Taubira, première mesure "importante" prise par nos princes, anticipation du vote définitif de cette loi par l'Assemblée nationale, et au bout du compte une résistance à leurs folies, une résistance à laquelle ils ne s'attendaient pas, qui s'amplifient dans les profondeurs de notre société, dans toutes les couches sociales. Ils se sont hâtés dans les petites affaires, ils ont fait preuve de dureté avec leurs ordres illégaux, sur quoi il faudra bien interroger ceux qui les exécutent de plus en plus à contre-coeur (je parle des gendarmes mobiles et des CRS), entêtement absurde dans surdité et leur aveuglement, alors que nous nous enfonçons dans le chômage, la fuite des cerveaux, la désespérance des petits... L'intelligence qu'ils ont de leurs petites affaires les a conduit à une victoire à la PYRRHUS. Le réveil des conscience les a transformés en petits vieux de la troisième république, le talent et la croyance en moins, le cynisme et le calcul en plus. Dans un prochain billet je vous montrerai, preuves à l'appui, que Vincent PEILLON a cent ans de retard et qu'il veut à tout prix nous imposer sa vision d'un homme éduqué pour appartenir à l'Etat et non à lui-même, une vision parfaitement conforme à celle des plus fous, des plus totalitaires des révolutionnaires.. Mais ils sont vermoulus, ratatins, verbeux, incohérents... Nous devons encore les supporter presque quatre ans. Respectons-les dans leur humanité, MAIS n'hésitons point à les critiquer dans leurs actions, sans jamais sombrer dans l'invective ou l'injure.
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C'est tout pour ce soir.

Nouvelles de la Résistance, les veilleurs de Strasbourg, premier billet du 30 juin 2013

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Repris du Journal des Veilleurs, avec l'accord de Martin, qui en est le rédacteur, ce petit croquis pris sur le vif :
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"STRASBOURG – PREMIÈRE GAV À L’HÔTEL DE VILLE, VISITEURS LMPT REFOULÉS AU CE.

Une personne a été interpellée hier en fin de journée à l’Hôtel de Ville de Strasbourg, place Broglie, à l’occasion de la réception de Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des Femmes et Porte-parole du Gouvernement par le Maire, Roland Ries. Une première pour l’Alsace. Il s’agit d’un veilleur de Strasbourg, "quelqu’un de très calme habituellement". il était présent sur la place Broglie pour accueillir Najat Belkacem, lorsqu’un policier l’a interpellé et alors qu’il n’avait semble-t-il pas une attitude menaçante. L’interpellation a été musclée, il aurait le doigt cassé et a été conduit à l’hôpital avant de continuer sa GAV, pour être finalement relâché ce matin dans la matinée. Un peu plus tôt dans la journée, des sympathisants LMPT avaient été refoulés aux portes du CE pour assister au débat avec Najat Vallaud-Belkacem sans justification sérieuse.
Un premier message avait circulé hier dans l’après midi sur le site facebook de Tim Voltz: 
« Les visiteurs de LMPT qui se sont présentés à l’entrée du Conseil de l’Europe aujourd’hui pour assister au débat du Rapport Haugli et à l’intervention de Mme Najat Vallaud-Belkacem ont été refoulés à l’entrée au prétexte que les tribunes étaient pleines, alors qu’elles étaient apparemment vides.
Le règlement prévoit que tout citoyen pusse assister aux débats sur simple présentation d’une pièce d’identité. Le débat sur le rapport Haugli et l’intervention de Belkacem a eu lieu à huis clos. De sources informelles, le "huis clos" a été demandé par le gouvernement français le temps de l’intervention de Belkacem, qui devrait quitter le Conseil de l’Europe à 16h ».
Ceci a été également confirmé par Henri, un veilleur de Strasbourg se trouvant sur les lieux, qui raconte :
"Alors que l’audience était dûment annoncée comme publique, un dispositif renforcé (pré-filtrage par société privée) nous a empêché d’accéder à l’édifice, sous prétexte que la salle était déjà pleine depuis un bon moment. Renseignement pris par des personnes de notre connaissance qui avaient pu accéder (badges permanents ou semi-permanents), nous n’avons pas tardé à apprendre que la salle était quasi vide, à part les personnes disposant de ces fameux sésames.
Nous avons alors essayé de parlementer avec le service de sécurité qui a campé sur ses positions en nous répétant qu’ils avaient leurs consignes et que la salle était pleine ! Un des responsables de sécurité du Conseil de l’Europe est alors brièvement descendu & nous a tenu le même discours.
Informé par nos soins que c’était faux, il a maintenu en nous disant que "c’est ce qu’on m’a dit !" … et questionné sur la réalité / vérification de ceci, il a avoué (ou prétendu ?) ne pas avoir eu l’occasion de le vérifier lui-même dans la salle (…). Nous lui avons également signifié que ceci constituait bien un déni de démocratie et de citoyenneté, doublé d’un mensonge public (audience officiellement publique et en pratique "à huis clos"). Devant le verrouillage complet de leur part et le dispositif installé, nous avons donc quitté les lieux peu après, non sans prendre une "photo souvenir" de ce regrettable & scandaleux incident. Je précise que les tenues n’ont été sorties qu’après le refus avéré de nous laisser entrer"
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Par ailleurs, Dominique, mon ami et voisin alsacien, spécialiste en pompes et tuyaux (entendez par là  cardiologue) me retransmet une série de photos absolument renversantes. Madame TAUBIRA est accueillie à la gare de STRASBOURG par un cortège de limousines officielles garées, tenez-vous bien, sur le quai de la gare. La suite quitte l'édifice par une sortie discrète (du côté sud de la gare) pour ne pas avoir à affronter le petit groupe des concitoyens qui entend lui faire connaître son opinion sur le parvis de la gare. Madame VALLAUD-BELKACEM parle à huit clos, madame TAUBIRA prend la tangente par une issue dérobée ; les ministres de ce gouvernement essayent de passer inaperçus... Mais leur mauvaise foi, leur mensonge, leur gêne ne peuvent plus être dissimulés. Continuons avec fermeté, sans violence, mais avec résolution à montrer notre opposition à leur manière d'envisager la démocratie et d'imposer leurs idées. Oh ! Je sais, je crains que les combattants ne s'épuisent dans ce combat qui opposent des êtres de chair et de conviction, à des êtres d' ombres qui ne règnent que sur leur camarilla et, croient-ils, sur la loyauté des forces de l'ordre. Pour avoir vu gendarmes et CRS lors des veillées, je puis vous dire que ces derniers sont très réticents à devoir exécuter des ordres souvent illégaux donnés par des supérieurs transis de peur !
 
Quant à monsieur RIES, qu'en dire ? J'ai fort bien connu Fabienne KELLER son prédécesseur. Il ne tient pas la comparaison avec elle, pour autant que je puisse en juger. STRASBOURG, ville où je me rends environ une fois par mois, n'a pas bougé d'un poil sous la magistrature de ce maire. Il se contente des méthodes bien connues de subvention à une culture souvent questionnable et à des gadgets médiatiques qui ne stimulent guère la ville au-delà des apparencdes. Mais il est sympathique et d'un abord aimable, comme j'ai pu le constater un jour que je dînais (il y a quelques années) chez la célébrissime Yvonne et qu'il était attablé, seul dans cette magnifique winstub. Yvonne a vendu, et je ne suis point retourné chez son successeur...

samedi 29 juin 2013

Communiqué du Général Schmitt, à diffuser, deuxième billet du 29 juin 2013

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Comme je vous l'avais indiqué en son temps, j'avais écrit au Général SCHMITT, lors de l'affaire du mur dits "des cons". Il m'avait répondu. Je viens de recevoir aujourd'hui ce message que je vous prie de diffuser au maximum. Je ferai ensuite un petit commentaire :
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"COMMUNIQUE
 
Le 23 avril dernier, grâce au courage d’un journaliste, j’apprenais que ma photo était épinglée, en tant que père de victime,  sur le « Mur des cons » mis en place par le syndicat de la magistrature dans son local du XIIIe arrondissement de Paris, 12-14 rue Charles Fourier.
 
Vous avez été des milliers à m’apporter votre soutien face à cette ignominie, par courriels, par courriers, par téléphone et autres moyens. Soyez en remerciés, cela me va droit au cœur et renforce ma détermination.
 
Comme je l’avais annoncé, j’ai chargé mon avocat de déposer le 14 mai une plainte contre X pour injure publique auprès du doyen des Juges d’Instruction.
 
Début mai, la présidente de ce « syndicat » m’a adressé un mail m’assurant que son organisation « n’avait aucune intention de tourner en dérision ma qualité de victime » mais que c’étaient « certaines de mes prises de position qui étaient dénoncées sur cet affichage »  (sic). Quel aveu !
 
Le 21 mai, le conseil supérieur de la magistrature, saisi par le garde des Sceaux, a refusé de donner son avis, prétextant que s’il se prononçait, il sortirait « du champ de la déontologie pour s’inscrire dans celui de la discipline ». En un mot « courage fuyons ».
 
Je connais déjà les arguties juridiques qui nous seront opposées par ces professionnels du droit pour se disculper, mais peu importe, ce sera l’occasion pour l’opinion publique de vérifier si en France, certains peuvent tout se permettre sans être en aucune manière inquiétés.
 
Je ne manquerai de vous tenir informés, je vous le dois !
 
Amicalement
 
Philippe SCHMITT
 
(Vous pouvez diffuser)"
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Chère madame la Présidente du Syndicat de la Magistrature, je ne vous ai point entendu protester contre les gardes à vue arbitraires ou la rétention illégale de quelques jeunes, heureusement libérés du panier à salade par l'intervention d'un avocat courageux, lors des manifestations de la Manif pour tous et de leurs suite. Vous préférez vous barricader dans les locaux de votre Syndicat, hébergé aux frais du contribuable dans un bâtiment public. Vous êtes snob chère madame, et comme ce qualificatif l'indique "sine nobilitatem". Toute votre personne et votre syndicat expriment le ressentiment qui fait étouffer de rage les médiocres devant l'engagement, la prise de risque, le courage et la droiture. Vous osez dire que c'est pour les prises de position du Général SCHMITT contre votre chère corporation (en fait contre les positions que votre Syndicat prend dans nombre de domaines qui n'ont rien à voir avec la justice, le droit ou la loi) que vous l'avez épinglé au mur dits "des cons". Mais les plus cons de tous ne sont pas ceux que vous désignez ainsi. Et il y aurait une procession de cette confrérie, je vous vois bien porter la bannière, entourée de vos acolytes qui en porteraient les cordons, encensés sur leur. passage par des coupables en pamoison qui auraient échappé à leur juste peine par l'effet de votre mansuétude.  Votre défense est ignoble, votre silence est indigne, et vos remarques ne peuvent que nuire à l'image déjà bien écornée d'une justice à deux vitesses : l'une pour votre clientèle, l'autre, très expéditive, pour vos "ennemis" de classe. Ce n'est pas ainsi qu'on crée de la paix civile, du lien social, et de la confiance en la loi. Vous êtes partiale, partielle, idéologue, en un mot, insupportable à toute personne qui pense qu'un coupable doit être puni à proportion de la gravité de son délit ou de son crime.
Ah ! Tout de même, j'aimerais vous remercier pour le Guide du Manifestant grâce auquel on apprend que l'on a droit à la visite d'un médecin et d'un avocat dans l'heure qui suit la signification des sa garde à vue. Si je suis embarqué dans un panier à  salade, ce qui en ma qualité de Veilleur persévérant et déterminé pourrait bien m'arriver, j'en demanderai un exemplaire au planton de garde, car je ne parviens pas à trouver ce précieux opuscule dans le commerce. Le réserveriez-vous à vos seuls amis ?
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Espérons, madame, chère madame, chère madame le Président, chère madame MARTRES que vous n'aurez jamais à faire à des juges de votre acabit, et qui serait le symétrique optique de votre personne ; vous êtes lévogyre. Il serait dextrogyre ! Mon Dieu, ça craindrait !
 

Nouvelles de la Résistance, premier billet du 29 juin 2013

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Voici dans son intégralité, le discours prononcé par Madeleine à STRASBOURG. Ce texte est tout simplement admirable de clarté, de force et de vérité. Axel nous l'a lu à la fameuse veillée du 26 juin, Place de la République. Si vous n'y étiez pas, et même si vous y étiez, pénétrez-vous de ces paroles. La qualité littéraire est exceptionnelle et son auteur fait preuve d'une maîtrise d'elle-même que bien des adultes peuvent lui envier. Donc voici le texte. Malheureusement, les photos qui l'accompagnent n'ont pu être incluses.
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"Dans la nuit du 14 au 15 avril dernier, alors que le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe allait être adopté par le pouvoir législatif en France, au terme d’un processus parlementaire accéléré,67 jeunes opposés au mariage homosexuel décidèrent de camper pacifiquement et sans bruit devant l’Assemblée nationale. La chose n’était pas inédite : entre autres exemples, des enfants de harkis avaient déjà choisi de camper sur ce lieu, en 2009, pendant 7 mois, pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur condition, sans être ni inquiétés ni délogés.
Mais les 67 jeunes opposants n’eurent pas droit au même traitement de faveur. Vers 1h du matin, ils furent soudainement et violemment embarqués par les forces de police, puis retenus en garde à vue pendant plus de dix-huit heures dans des conditions extrêmement pénibles, pour ne pas dire déplorables.
Face à une telle disproportion des méthodes répressives, face à un pouvoir qui révélait de plus en plus manifestement son vrai visage, et cherchait la division et l’affrontement quand il aurait fallu favoriser l’apaisement, nous avons réfléchi toute la nuit au moyen de réagir. Fallait-il se soulever et se radicaliser ? Le choix d’une action violente semblait désormais nécessaire pour se faire entendre d’un gouvernement qui enchaînait provocation sur provocation, traitant avec le plus grand mépris plusieurs centaines de milliers de Français légitimement inquiets de leur avenir, de celui de leurs enfants et de leur pays.
Mais au fil de la nuit, nous avons compris que la violence ne mènerait à rien, et qu’on ne pouvait s’ériger en défenseurs de la dignité humaine sans être en même temps garant de la paix sociale. Nous avons compris que la violence première se trouvait du côté d’une loi qui priverait bientôt les enfants d’un père ou d’une mère. Nous avons compris que notre colère, si légitime et si noble fût-elle, pouvait tout aussi bien s’exprimer de manière pacifique. Nous avons compris enfin que nous ne pourrions désarmer ces violences policières qu’en étant nous-mêmes non-violents.
 
Il n’y eut donc pas de concept ou de système préalable à la mise en place des Veilleurs. Non. Il n’y eut qu’une simple intuition, un sursaut naturel de la conscience, ce même sursaut qui conduisit Antigone à enterrer son frère Polynice contre les ordres de Créon. Convaincus de la gravité des évolutions en cours, nous ne pouvons nous empêcher de prendre pour modèles ces grandes voix prophétiques du XXème siècle qui, de Sophie Scholl à Jerzy Popieluszko, de Winston Churchill à Vaclav Havel, se sont courageusement levés pour réveiller une humanité en danger de mort.

Alors, la nuit qui suivit les 67 gardes à vue, nous nous sommes assis sur une pelouse devant les Invalides, avec des bougies, pour veiller sur le respect des personnes. Pour rester vigilants, tandis que les consciences de nos concitoyens s’étaient endormies dans une mortelle indifférence.
Nous sommes aussi venus avec quelques textes de littérature que nous aimons, parce que nous avons eu l’intuition très forte qu’outre la non-violence, la culture serait l’arme la plus juste contre un pouvoir qui, par cette loi, rompait avec des siècles voire des millénaires de sagesse humaine.
Oui, l’adoption de cette loi est la conséquence d’une véritable démission de la pensée. Estimant à la suite d’Hannah Arendt que les pires drames de l’Histoire se sont produits parce que les hommes ont cessé de penser, nous avons choisi de réveiller les voix des grands penseurs dont nous relisons les écrits, soir après soir.

Cinquante lors de la première veillée, nous avons vu notre nombre multiplié par dix au bout de cinq jours seulement. Voilà maintenant douze semaines que nous nous rassemblons, dans le calme le plus absolu. Le mouvement, parti de Paris, a rapidement embrasé toute la France. Les villes de Province ont en effet mis en place leurs propres veillées, de manière spontanée et autonome, sans recevoir de directives de Paris. Les Veilleurs sont désormais présents dans plus de 150 villes en France, et dans une douzaine de pays à l’étranger. Cet embrasement révèle, en France, et bien au-delà, l’existence d’une réelle soif : la soif de reconstruire le sens de l’homme et de sa dignité face à des idéologies qui le menacent. La soif de retisser le lien social d’une société pulvérisée par plusieurs siècle d’individualisme, un individualisme grossissant qui laisse la personne radicalement seule et démunie, notamment en ces temps de crise, et qui détruit les moindres aspirations de l’homme en le réduisant à ses désirs immédiats, afin de le circonscrire dans une vision à court terme, sans souci des générations qui pourront venir après lui, et sans gratitude pour celles qui l’ont fait naître.
Dimanche dernier, à Paris, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées devant les Invalides. Nous choisissons généralement de faire nos veillées en un lieu de mémoire ou de pouvoir, en lien avec le thème que nous abordons lors de nos veillées. Celles-ci sont ponctuées de lectures de textes, de discours d’intervenants (psychiatres, légistes, personnalités politiques, artistiques ou religieuses, pères ou mères de familles, enfants adoptés, personnes homosexuelles, etc). Les Veilleurs restent assis en silence : ils applaudissent à la manière des personnes malentendantes, pour ne pas troubler le calme de la nuit, et manifester ainsi leur non-violence absolue et leur respect pour la parole d’autrui. Ce silence est interrompu par des chants que nous reprenons en cœur, notamment le chant de l’Espérance et le chant des Partisans.
Nos rassemblements sont non confessionnels et non-partisans : ils entendent être ouverts à toutes les personnes, quelles que soient leurs opinions politiques et leurs convictions religieuses, car la défense de la dignité humaine est un combat qui dépasse toutes sortes de clivages, et qui doit pouvoir rassembler les citoyens dans un même réveil des consciences.

Nos veillées sont la plupart du temps suivies d’une marche dans Paris vers un lieu symbolique. Nous sommes alors rapidement encerclés par les forces de police, et souvent soumis à des sommations. Chaque veilleur est libre de rester ou de partir. Nous demeurons sur place jusqu’au temps que nous avons fixé, sans obéir aux sommations :  par cette modeste transgression, nous posons un acte de désobéissance civile destiné à manifester notre résistance et l’irrépressible liberté de la marche de nos consciences. Malgré les sommations nombreuses que nous avons pu recevoir, les quelques interpellations et les intimidations que les animateurs ont pu subir, aucun veilleur n’a jamais été emmené en garde à vue, ce qui est assez surprenant dans un contexte où les opposants au mariage homosexuel sont arrêtés à tout va.
Comment expliquer cette relative tolérance à notre égard ? Nous avons pu constater à quel point les forces de l’ordre étaient embarrassées et divisées face à nous. Il est en effet très délicat d’embarquer des personnes qui n’entravent pas la circulation, ne font pas de bruit, récitent des poésies et proclament, à la suite de Dostoïevski, que « la beauté sauvera le monde ». Apparemment inoffensive, cette révolution intérieure, culturelle et spirituelle que nous avons lancée est bien plus subversive qu’il n’y paraît. Elle contamine notamment les forces de l’ordre qui nous entourent. Un veilleur a pu discuter avec l’un d’eux dimanche dernier, et le policier lui a confié : « Nous sommes entre 80 et 90% à être de votre côté. Nous sommes de plus en plus écoeurés par les ordres très sévères que nous recevons contre les opposants au mariage homosexuel, alors même qu’on nous a demandé, lors de la manifestation des antifascistes, de ne pas intervenir, tandis que nous assistions au cassage du quartier de la Bastille. » Certains CRS rient de bon cœur avec nous, d’autres obéissent aux ordres en nous faisant savoir qu’ils le font à contre-cœur. Lors d’une veillée, nous avons lu un discours du général McArthur sur la jeunesse, et un gendarme, qui connaissait ce discours par cœur, l’a récité en même temps que nous. Oui, cette flamme que nous allumons est contagieuse.

Les Veilleurs entendent donner l’étincelle qui permettra l’embrasement d’un véritable réveil des consciences, par la médiation de la culture, de la pensée et des arts. A chaque veillée, depuis le mois de juin, nous demandons aux personnes présentes de prendre un moment de silence pour penser à l’engagement concret qu’elles pourront prendre, dès le lendemain, chacune selon son charisme propre, pour promouvoir à l’intérieur des associations, quels qu’ils soient, à l’intérieur des syndicats, des partis politiques existants ou des médias, le sens de l’homme que nous défendons. Nous assistons à la naissance d’une génération qui a enfin saisi le sens de la citoyenneté et de l’engagement, et qui est porteuse d’espérance pour l’avenir.
L’Europe, actuellement, a choisi de suivre la voix trompeuse des Sophistes, plutôt que la sage pensée des Philosophes. Oui, l’Europe est en train de perdre son âme dans une illusion démiurgique digne de Protagoras, lorsqu’elle affirme que l’homme est la mesure de toute chose, et qu’il peut à sa guise nier la réalité et vider les mots de leurs sens – je pense notamment au mariage, à la filiation et à l’altérité et la complémentarité sexuelles.
Nous, Veilleurs, refusons de nous laisser fourvoyer par ces sophistes des temps modernes, et répondons à la suite de Socrate que si l’homme est la mesure de toute chose, alors la folie devient la mesure de toute chose. Oui, à la suite de Socrate, nous sommes prêts à obéir à la seule voix de notre conscience, malgré le blâme ou la condamnation publique, par amour pour la Sagesse et pour la Vérité, par amour pour notre Cité et pour l’Homme."
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Retrouvez la précédente intervention vidéo de Grégor Puppinck, Président de l’ECJL, le 06 juin dernier au conseil des droits de l’Homme à Genève.
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vendredi 28 juin 2013

Il est plein de rides le front républicain, deuxième billet du 28 juin 2013

Le front républicain me semble bien ridé, deuxième billet du 28 juin 2013
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Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à maintes reprises, je ne crois pas que les solutions proposées par le FN pour résoudre nos problèmes économiques soient judicieuses. De plus, je mettrais moins de hargne envers les immigrés et plus de distance vis-à-vis de l'immigration, et je ferai une nette distinction entre l'islamisme radical et la foi musulmane. Mais je rigole quand je vois les pantins du PS et de l'UMP se lamenter sur les résultats de l'élection législative partielle de VILLENEUVE-SUR-LOT. Il est bien ridé leur front républicain dont la devise cryptée est la suivante : "Passe-moi la rhubarbe, je te donnerai le séné". Il y a un "duel" PS-FN, et l'UMP est sommé de rejoindre le front républicain. Le duel est-il entre l'UMP et le FN, le PS se hâte de brandir le front républicain. Je trouve cette attitude particulièrement scandaleuse ; les électeurs ont sanctionné ces combinaisons d'appareil et de vieux chevaux de retour. Dans une terre socialiste depuis des lustres, le résultat a valeur d'avertissement. Les électeurs, à tort ou à raison, trouvent dans les propositions du FN des raisons d'espérer, et ce sont ces raisons que les caciques en place persistent à ignorer, à décrier, à déprécier. Qu'ils continuent ainsi, et ce qu'ils redoutent arrivera. Qu'ils écoutent, nom de Zeus ! Les Français aiment leur patrie, tiennent à leur tradition que cet imbécile d'Abbé GREGOIRE a voulu détruire en détruisant les langues régionales, préfèrent l'aimable et verte prairie de leur campagne au goudron de la capitale, l'instituteur et le curé à l'énarque arrogant (il en est qui ne le sont pas, bien sûr) ou à des hauts fonctionnaires qui savent tout mais ne savent que ça, qui ignorent les aspirations très simples de leurs compatriotes et leur parlent de mondialisation quand ils attendent que l'on goudronne convenablement la route qui mène au chef-lieu de canton ! Ce n'est pas très flatteur pour les ego surdimensionnés de ces bas bleus, mais c'est la vie toute simple, comme elle vient.
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Le front républicain est ridé, vous dis-je. Et je m'en réjouis au-delà du possible ! Ces catégories de droite, de gauche, d'extrême-droite ou d'extrême-gauche sont des concepts creux, des attrapes nigauds, des aspirateurs de voix, et finalement des incitateurs à la guerre civile. Personnellement, je préfère, comme Simone WEIL, examiner les solutions diverses proposées par les uns ou les autres et je me méfie de toutes les pensées qui se veulent globalisantes en attribuant les difficultés à un seul facteur, alors qu'il en est de multiples.

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Nouvelles de la Résistance : préfet tête à claques, premier billet du 28 juin 2013

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Oyez, chers lecteurs, l'histoire du curé de SAINT-CYR-AU-MONT D'OR. Et tirez vous-mêmes les conclusions qui s'imposent sur le haut niveau de courtoisie du corps préfectoral français :
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"Lundi 24 juin, alors que le ministre de l’intérieur Manuel Valls et le premier ministre Jean-Marc Ayrault étaient à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône), pour la sortie de promotion des élèves commissaires de l’École nationale supérieure de la police (ENSP), une quinzaine de personnes ont manifesté pour réclamer la libération de Nicolas B. [...]. Le curé de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, le P. David Pirrodon, se trouvait dans les gradins, invité à la cérémonie de l’ENSP, comme tous les responsables de culte de la ville, chaque année. « Mais cette fois, Saint-Cyr était quadrillé par les forces de l’ordre comme jamais », raconte-t-il.

Pendant la cérémonie, il reçoit des SMS de paroissiens. « Ils me prévenaient qu’il y avait des contrôles d’identité à la sortie de l’église, explique-t-il à La Croix. Des familles étaient aussi retenues près de la poste. » À la fin de la cérémonie, alors que les ministres s’en vont, le P. Pirrodon va trouver le maire, en bas des gradins, pour lui faire part de son mécontentement devant ces contrôles à la sortie de l’église. « Le préfet, qui avait entendu ce que je disais au maire, m’a demandé de me taire, raconte le P. Pirrodon. “Vous ne seriez pas curé, je vous foutrais deux baffes” m’a-t-il dit devant témoin ! Manuel Valls, qui avait entendu ce que disait le préfet, est revenu et m’a traité comme un petit garçon. »

Le curé de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or fait alors part de son « indignation » devant les contrôles, avant d’être lui-même emmené au poste de l’école de police pour un contrôle d’identité. « Ce qui est très étonnant, c’est qu’on ne puisse rien dire sans que cela prenne une tournure colérique », déplore-t-il, disant avoir senti une « tension terrible ». « Je ne sais pas qui étaient les gens qui sortaient de l’église et qui ont été contrôlés, ni si c’étaient des manifestants, ajoute-t-il. Mais on n’arrête pas les gens juste parce qu’il y a deux ministres ! Surtout que l’école de police était suffisamment protégée pour empêcher toute intrusion. »

Source : La Croix (via le Salon Beige)
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"Rien ne ressemble plus à une claque qui porte qu'une porte qui claque", disait je ne sais plus quel humoriste. En claquant symboliquement la porte de l'école de police par sa protestation, le Père PIRRODON a fait œuvre de courage et de civisme. Il a défendu ses paroissiens contre l'arbitraire d'un régime en train de tourner à la tyrannie. Je vais lui envoyer un mot de soutien et vous invite à en faire autant. Oh, je sais un ami avocat (que j'ai contacté pour mon éventuelle défense dans la nuit du 26 au 27 juin) trouve qu'à mon âge il y a mieux à faire que de s'investir dans une cause perdue d'avance. Je ne partage pas son point de vue, et je déplore qu'il ne comprenne pas - pour des raisons qui s'expliquent - qu'il s'agit de la défense des obligations de la conscience contre la "force injuste de la loi", si bien décrite par feu le Président (un vrai Président, lui, même si on peut ne point l'apprécier) MITTERRAND.
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Je reçois un nombre croissant d'informations par courriel. Soyez assez aimables de les mettre en commentaires aussi !
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N'oubliez pas d'écrire à Nicolas BERNARD-BUSSE. 404 227//D-4, M.A. de Fleury, 7 avenue des Peupliers, 91700 FLEURY-MEROGIS.

jeudi 27 juin 2013

Nouvelles de la Résistance, récit de la veillée du 26, encore un billet du 27 juin 2013



Source : le Journal des Veilleurs.

VEILLÉE PLACE DE LA RÉPUBLIQUE, LE RÉCIT DE LA SOIRÉE.


Le récit de la veillée d’hier soir place de la République, mercredi 26 juin.Récit par Xavier, photos d’ @EsperanceParis
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Pour leur XIXème veillée, les veilleurs parisiens se sont retrouvés sur un lieu au nom évocateur, la Place de la République dans le 11ème arrondissement. C’était la première fois qu’ils s’y retrouvaient et tout au long de la veillée des riverains se sont approchés, parfois pour débattre, parfois pour rejoindre les rangs, parfois pour essayer de perturber.
 Place Rep 22h30 EspP
Dès 21h30, les veilleurs étaient nombreux -quelques centaines- aux pieds de la Marianne, pour réfléchir autour des thèmes de l’Histoire et de la mémoire. En guise d’ouverture de cette veillée, Axel a lu le discours que Madeleine a prononcé devant le Conseil de l’Europe le même jour, discours qui présente le mouvement des veilleurs, ses origines et ses expressions, ainsi que le traitement inégalitaire dont il fait l’objet. Comme à l’accoutumée, la veillée se poursuit par des témoignages et la lecture de textes, notamment de Victor Hugo ce soir, avec Les Misérables et Quatre-Vingt-Treize. Du côté des témoignages, le philosophe Xavier met en évidence l’importance du nom dans la création de l’Histoire. Celle-ci est constituée de noms : de lieux, de dates, d’évènements, de personnes,… Renoncer au nom, c’est renoncer aux origines, tant historique que biologique, et c’est donc renier l’Histoire.
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D’autres intervenants prennent la parole comme Marie, enfant d’Ethiopie née à Djibouti et adoptée par une famille française. Elle explique aux veilleurs sa démarche d’écrire à tous les députés pour leur expliquer combien elle était reconnaissante à la fois à ses parents d’avoir pu lui offrir une famille basée sur l’altérité qui ne renie donc pas ses origines, et à sa mère biologique qui lui a permis d’être adoptée par un papa et une maman. Elle souligne avec émotion la logique d’abandon mais surtout de don dans l’adoption.
Marie
Puis, c’est au tour d’Emmanuel de prendre la parole en tant qu’historien. Il souligne la force, la vitalité, l’énergie de ce mouvement. La France n’avait pas connu de tel mouvement depuis mai 1968, même si les raisons et les modalités étaient radicalement divergentes. Tandis qu’Emmanuel parle encore, les veilleurs roulent les banderoles pour n’en garder qu’une et quitte précipitamment la place de la République.
Deplacement
Mais les gendarmes mobiles déployés les en empêchent et le groupe se retrouvent en deux moitiés équivalentes de 150 personnes, de part et d’autre de la rue. Encadrés par les forces de l’ordre, les veilleurs décident de poursuivre la veillée ainsi. Par un heureux hasard, des enceintes se trouvent des deux côtés et les deux groupes ont donc la même veillée, en face à face. Un texte extrait de L’Homme révolté de Camus signale la poursuite de la veillée. "La beauté, sans doute, ne fait pas les révolutions. Mais un jour vient où les révolutions ont besoin d’elle" écrit-il.
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La poursuite de la veillée n’est pas au goût des forces de l’ordre et le commissaire divisionnaire puis le directeur de cabinet de Bernard Boucault, préfet de police de Paris, arrivent sur place. La proposition d’une dispersion des veilleurs à 1h30 après avoir pu s’installer sur la place de l’Hôtel de Ville est refusée. Bien vite, la police demande au mégaphone la dispersion et annonce la première sommation à un des deux groupes de veilleurs. Les veilleurs se resserrent et de part et d’autre de la rue et, d’une même voix, chantent spontanément le chant de l’espérance. Le deuxième groupe subit à son tour les sommations tandis que le panier à salade arrive sur place.
axel
Axel rappelle au micro que l’Etat français est en train de violer ses propres lois, que normalement nul ne peut être embarqué dans le bus s’il a une pièce d’identité sur lui à moins d’être en garde-à-vue. Qu’à cela ne tienne, des veilleurs sont arrachés au groupe et doivent y monter tandis que le refrain de l’espérance continue à emplir la place. Au total, le bus est rempli au maximum avec 52 veilleurs.
Gav bus EspP
Le directeur de cabinet promet que les veilleurs conduits rue de l’Evangile ne seront pas mis en garde-à-vue. Il essaie de négocier le départ avec les animateurs ainsi que des avocats qui sont venus en renfort. Les veilleurs ne lâchent rien et prennent la décision de ne pas laisser leurs camarades seuls, à l’autre bout de Paris. Ils annoncent aux autorités qu’ils ne partiront qu’une fois tous conduits rue de l’Evangile à moins que les 52 premiers partis soient reconduits place de la République. Cette proposition est refusée et les veilleurs se résignent à devoir être interpellés.
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(photo: @ralldup)
 
Malgré toute cette agitation, la veillée ne s’est pas interrompue et des contacts sont pris avec ceux dans le bus. Ils sont débarqués puis doivent signer un papier dans lequel ils reconnaissent avoir "participé à une manifestation illégale et refuser d’obéir aux ordres". Ceux qui refusent de le signer se voient menacer de rester quatre heures au poste et ceux qui demandent copie de ce document se voient opposer un refus. Place de la République, les avocats informent qu’un tel document n’a pas à être signétandis que le directeur de cabinet du préfet ose nier son existence. Dans un souci louable d’apaisement, le commissaire accepte la réunion des deux groupes de veilleurs sur la place de la République. Ils sont encore 120.
avocat
Quelques minutes plus tard, le directeur de cabinet du préfet annonce que tous les veilleurs embarqués ont été relâchés et demande donc la dispersion. Mais cette information est aussitôt démentie par téléphone par la moitié de veilleurs qui a été effectivement relâchée. Le commissaire de police annoncera d’ailleurs une quinzaine de minutes plus tard qu’il reste encore une vingtaine de veilleurs au poste. Une bonne nouvelle éclaire ces minutes éprouvantes : parmi les interpellés se trouvaient un père de famille qui, une fois sorti, a été chercher sa voiture pour raccompagner ceux des interpellés qui ne pouvaient rejoindre leur domicile par leurs propres moyens.
2eme groupe
Rassurés de ces bonnes nouvelles, les veilleurs annoncent leur dispersion une fois absolument certains que tous les interpellés ont pu quitter le poste et rentrer chez eux. Il est plus de 3 heures du matin et la dispersion se fait en quelques minutes pour laisser la place de la République au calme de la nuit.