lundi 27 janvier 2014

Nouvelles de la Résistance : confusion des mots, mensonges et amalgames, deuxième billet du 27 janvier 2014

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D'abord la devise, bien sûr. PICARD de lignée, j'ai une certaine obstination et je ne céderai pas à la résignation ; mes ancêtres en ont vu d'autre.

Non, ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.

1. La citation du jour.


Je feuilletais l'épais traité de MALEBRANCHE, intitulé Recherche de la vérité, que je venais de me procurer dans une excellente librairie [elle a du reste, a pris la responsabilité de rééditer (Editions Galerie de la Sorbonne) ce texte absolument ébouriffant (à en juger par la table des matières) en dépit de son titre austère], quand je suis tombé sur ce paragraphe. Il n'y a pas de hasard, il n'y a que de la providence.

"Il y a donc des esprits de deux sortes : les uns remarquent aisément les différences des choses, et ce sont les bons esprits ; les autres imaginent et supposent de la ressemblance entre elles, et ce sont les esprits superficiels. Les premiers ont le cerveau propre à recevoir des traces nettes et distinctes des objets qu'ils considèrent ; et, parce qu'ils sont fort attentifs aux idées de ces traces, ils voient ces objets comme de près, et rien ne leur échappe. Mais les esprits superficiels n'en reçoivent que des traces faibles ou confuses ; ils ne les voient que comme en passant, de loin et fort confusément, de sorte qu'elles leur paraissent semblables, comme les visages de ceux que l'on regarde de trop loin, parce que l'esprit suppose toujours de la ressemblance et de l'égalité où il n'est pas obligé de reconnaître de différence et d'inégalité, pour les raisons que je dirai dans le troisième livre."



Portrait de Nicolas MALEBRANCHE.
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2. Commentaires.

(a) MALEBRANCHE est prêtre, oratorien, théologien et surtout philosophe. J'ai fait sa connaissance en lisant dans les Œuvres complètes, au tome XV, son Entretien d’un philosophe chrétien et d’un philosophe chinois sur l’existence et la nature de Dieu. Édité par André ROBINET. ("Bibliothèque des textes philosophiques". Directeur : Henri GOUHIER.) 3e édition. (Librairie Philosophique J. Vrin, Paris, 1986). Il y expose d'une manière lumineuse son argument ontologique et je doute fort qu'un esprit droit et ouvert n'y soit point sensible, quand bien même, pour des raisons très estimables et qui tiennent à l'exercice de la liberté, il ne pourrait y adhérer. MALEBRANCHE n'est guère enseigné dans les cours de philosophie. Il est catholique, prêtre, percutant et convaincant. Et bien qu'il soit un cartésien convaincu (ce qui me gêne un peu), il ne faut pas le mettre entre les mains de ces jeunes gens et jeunes filles que l'on veut tout entier pour l'Etat et la République.
(b) Ce qui  vaut aux journalistes d'être traités par le peuple de collabos est justement ce que reproche MALEBRANCHE aux esprits superficiels.
En voici deux exemples. 
Ces esprits superficiels n'ont cessé d'appeler madame Valérie TRIERWEILER la Première Dame de France, feignant de voir en elle l'équivalent d'une Michelle OBAMA ou de tout autre épouse d'un chef d'Etat, jusqu'à la conclusion que l'on sait. Ils n'ont pas vu la différence d'avec une épouse et l'ont assimilée à ce qu'elle n'était pas. On peut concevoir que si monsieur HOLLANDE avait vu, lui, la différence, tout en la considérant comme sa compagne, il n'aurait pas pris le risque de l'installer à l'Elysée. En réalité, d'ailleurs, sa liaison avec mademoiselle GAYET était déjà établie, quand il a pris cette décision. Il y a ici un triple témoignage de superficialité, celle des journalistes et médias divers, celle de monsieur HOLLANDE,  et celle de madame TRIERWEILER qui s'est assimilée à ce qu'elle n'était pas. Je dois signaler ici, du reste, la seule réaction digne et compassionnelle envers celle-ci. Christine BOUTIN a dit, et je partage son point de vue : "Ce que vit Valérie TRIERWEILER est inhumain".
Les mêmes esprits superficiels (de Claire CHAZAL au Figaro en passant par France 3, France info et j'en passe) ont déclaré que les manifestants du Jour De Colère étaient des catholiques intégristes, et des opposants radicaux ou radicalisés, mettant tout le monde dans un panier unique qui me paraît définitivement percé. Mais comme si cette analyse n'était pas suffisamment superficielle, ils en ont rajouté en soulignant, ce qui est quand même assez paradoxal, que ce rassemblement était hétéroclite. Un bon esprit aurait utilisé le mot moins connoté d'hétérogène et il se serait demandé ce qui pouvait unir des gens aussi divers en âge, en condition sociale, des gens venus de la France entière. Si les journalistes l'avaient fait, ils auraient pu alors identifier trois motifs différents : le sentiment d'iniquité de traitement, le sentiment de mépris de l'élite en place (gauche, droite confondue), le déni de démocratie. En étant non pas loin, mais près, en interrogeant les manifestants en un nombre suffisant, ils auraient pu donner une image plus juste de la réalité. Seulement voilà, la foule criait "Journalistes ! Collabos !". C'est pas bon ça ! On n'en parle pas dans les journaux de ça ! C'est vrai hélas de presque tous les journalistes : ils sont les serviteurs zélés de ce régime. (Mettons-en quelques uns de côté : monsieur Nicolas DOZE ou monsieur BOURDIN, par exemple, ou Yves CALVI, dans des registres divers. Ces gens sont courageux et impartiaux) ! Petits esprits, petite culture, petite haine du peuple ! Tout est petit chez nombre de journaleux ! 
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3.Informations sur la Résistance

Jour de Colère : Vidéo.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=KNXRJGeoHGM

Témoignages (via le Salon beige).

Gabrielle Cluzel était en colère hier, elle raconte :
"Dimanche, de la Bastille aux Invalides, c’était Jour de colère. Alors ils sont tous venus, la carpe et le lapin, de Sarcelles à Versailles, avec leur colère en bandoulière, sous une pluie assortie à leur humeur. 17.000 selon la police, 160.000 selon les organisateurs. Des organisateurs que personne ne connaît. Car aucun parti politique, aucun mouvement d’envergure, ni bonnets rouges ni LMPT, n’a appelé à manifester. Le succès n’en est que plus inattendu, déconcertant, inquiétant… À cette manif un peu foutraque, pas de « tenue correcte », ni de carton d’invitation exigé à l’entrée. On y vient dans son jus, comme on est, avec la pancarte qu’on s’est bricolée sur un coin de table. Suffit d’être en colère. C’est le principe.
Beaucoup de jeunes, énormément de jeunes. Derrière la banderole « lycéens et étudiants en colère », il y a les Hommen. Une trentaine de jeunes gens marchent symboliquement enchaînés par un homme casqué en scooter… Au-dessus de leur pantalon coloré, ils sont torse nu, certains grelottent, mais ils crient pour se tenir chaud. Dans la foule qui marche, les slogans sont souvent drôles, parfois graveleux, actualité oblige. Hasard de manif, des mères de familles cathos marchent derrière un « Pendant que la France part en c… Hollande promène les siennes ». Si vous croyez que ça dérange les petites dames… La respectabilité, le bon goût, l’impression que l’on va faire au 20 h sur les médias de bon aloi, on finit par s’en battre les roupettes, justement. Parce que quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise, on aura toujours tout faux. Parce que même en mettant un tutu rose, en faisant les pointes devant la caméra, en ayant l’air jeune, sympa, sexy et ouvert d’esprit, on sera toujours un facho. Parce que quand la maison brûle, on ne fait pas taire le p’tit gars qui crie « au feu » avec vous, sous prétexte qu’il mettrait ses coudes sur la table ou aurait fait une quenelle au lycée. [...]
À 18 h, l’ordre de dispersion est lancé. À 18 h 10, les forces de l’ordre bloquent les avenues donnant sur la place et balancent les premiers gaz lacrymogènes. Pour apaiser la colère, sans doute ? Les grands médias, eux, n’ont rien vu, rien entendu. Quelle manif ? Quelle colère ? Préfèrent parler du dîner de gala à Bombay de madame Trierweiler que du jeûne de madame Bourges."

Un témoin raconte la scène hier soir vers 18h :
"Quittant difficilement la manif par l'avenue de Villars, à hauteur du 12, au travers d'un barrage filtrant de CRS et gendarmes, j'ai vu et entendu un commandant arriver vers ce barrage et dire à ses hommes :"allez maintenant on y va !". Incroyable, car a ce moment, les intervenants étaient toujours en train de témoigner au micro et la foule les écoutait calmement.
Mais au même moment j'ai vu un groupe d'hommes en noir sans signes distinctifs, passer "amicalement"ce barrage policier, arriver au contact de la foule et se retourner pour attaquer fictivement les CRS..."
Si Valls condamne les violences, il peut s'en prendre à sa propre police. A moins que ce soit lui-même qui ait donné ces instructions. 

4 commentaires:

tippel a dit…

Philippe a dit :
"C'est vrai hélas de presque tous les journalistes : ils sont les serviteurs zélés de ce régime. (Mettons-en quelques uns de côté : monsieur Nicolas DOZE ou monsieur BOURDIN, par exemple, ou Yves CALVI, dans des registres divers. Ces gens sont courageux et impartiaux) !"

NON ET NON ! Bourdin et Calvi sont comme les autres, ce n’est pas parce qu’ils balancent de temps à autre une vérité qu’ils sont honnêtes. Ces deux coquins sont d’indécrottables journalistes de Solferino comme les autres. Bourdin a voté Hollande et Calvi prend toujours plus d’importance à la radio comme à la télé, chercher l’erreur Je suis toujours consterné par les macédoines d’invités de Calvi. Il fait venir des gens qui ne représentent rien du tout, sous couvert d'expression démocratique, c’est accablant. Ce Calvi et ses invités, les poncifs habituels sont immanquablement repris en boucle. Il nous inflige Rama Yade, Rachida Dati, Jacques Laurent du PCF, Rokhaya Diallo, qui tous réunis devant une table de bistrot ne représentent que 00,01% de la population. Sur quatre invités de « C dans l’air » trois sont de gauche, un mou de droite et lui Calvi qui fait semblant d’être neutre. IL invite toujours les mêmes oiseaux avec Barbier en tête qui sait tout sur tout...
Ceux qui ne sont pas dans la ligne ils disparaissent.
OUI a un ERIC ZEMMOUR, IVAN ROUIFOL, FREDERIC TADDEI ,ERIC BRUNET qui sortent du politiquement correct.
Nietzsche disait : "Encore cent ans de journalisme et la langue puera"...
On y est. Et ça pue.

tippel a dit…

Jeûne de Béatrice Bourges: «On proteste depuis un an et on ne nous écoute pas»

INTERVIEW - Porte-parole du Printemps français, un mouvement engagé dans l'opposition au mariage homosexuel, Béatrice Bourges a annoncé, à l'issue de la manifestation «Jour de colère» de dimanche, qu'elle commençait un «jeûne spirituel» jusqu'à la destitution de François Hollande. Elle a l'intention de rester jour et nuit devant l'Assemblée nationale.

LE FIGARO - Une grève de la faim pour demander la destitution du président de la République, n'est-ce pas un peu excessif?

Béatrice Bourges. - Je pense que la France le vaut bien. Moi je me bats vraiment pour mon pays, car je pense qu'on est en train de tuer l'âme de nos enfants. Cela fait un an que l'on proteste et qu'on ne nous écoute pas. Que puis-je faire de plus que donner ma personne? Ce sera dur mais cela prouvera qui je suis et qui sont les gens qui m'entourent.
Je m'appuie sur quelque chose d'ultra non-violent et d'ultra-légitime. Deux mois et demi avant les élections, j'aimerais savoir si les députés, comme certains le disent souvent, souhaitent vraiment le départ de François Hollande. Je leur offre sur un plateau d'argent la possibilité de montrer leur loyauté: l'article 68 de la Constitution autorise les élus des deux assemblés à engager une procédure de destitution du président de la République pour «manquement grave» à l'exercice de ses fonctions. Si je n'avais pas fait ce geste, les députés n'auraient rien tenté. Là une vie non-violente est en jeu.

Vous vous dites non-violente, comme votre mouvement, mais le «Jour de colère» d'hier s'est terminé dans la violence…

La manifestation s'est passée admirablement bien, avec des gens qui avaient des colères différentes. Si les gens de la manifestation avaient voulu en découdre, ils l'auraient fait pendant la manifestation… Moi, les violences, je ne les ai pas vues, je n'y étais pas. Ce que je sais de différents témoignages crédibles, c'est qu'il y a encore eu des infiltrations de forces de l'ordre. Huit minutes après la demande de dispersion, ils commençaient déjà à gazer les gens… Mais là, c'est le problème de Manuel Valls, pas le mien. Il faut préciser que même ceux qui se sont mis en colère n'ont rien détruit: il n'y a eu aucune vitrine brisée, aucune voiture brûlée.
Avec mon jeûne, je voudrais prouver que la colère, ce n'est pas la violence. On nous a traités d'extrémistes, on a trouvé que j'étais radicale. Aujourd'hui je pars avec mes armes à moi, des armes spirituelles. Le jeûne spirituel, c'est une arme extrêmement puissante.
Dans le défilé de dimanche, on a entendu des slogans antisémites…
J'étais devant. Je n'ai rien entendu. Mais il y a tellement de désinformation… Évidemment, je ne peux que condamner de tels slogans. Mais je suis comme saint Thomas, je n'y croirai pas tant que je n'aurais pas entendu un enregistrement. Quant à Dieudonné, il n'était pas là. Et il n'était pas non plus parmi les cinquante partenaires de «Jour de colère». Parmi ces partenaires, d'ailleurs, il y a des pro-mariage homo, et moi qui suis contre, j'ai défilé avec eux! Cela montre que «Jour de colère» est très particulier: c'est une coagulation de différentes colères, et non une plate-forme politique.
lu sur le FIGARO.

Philippe POINDRON a dit…

Merci, cher Tippel, d'avoir publié cet interview de Béatrice BOURGES, due, si je ne m'abuse à Julien LICOURT. Je m'apprêtais à le faire.
Pour ce qui est de BOURDIN, je vous signale que vous-même avez fait état (est-ce que je me trompe ?) dans vos commentaires de la stupéfiante interview qu'il a faite de madame Marisol TOURAINE, en lui faisant avouer qu'elle étudiait la question des 6 milliards d'euros dus par l'Algérie à la France pour les soins donnés à ses ressortissants. C'est je pense un acte assez courageux. Quant à Yves CALVI, je persiste. J'ai souvent écouté son émission et il me semble qu'elle est assez équilibrée. Laurent, Rachida Dati, Rama Yade, Dokhaya Diallo représentent des sensibilités politiques diverses et partagées par nombre de Français. Certes, il n'invite jamais un représentant du FN. Peut-être sera-t-il obligé de changer d'avis après les élections, notamment européennes. Personnellement, je considère que le jeu des partis politiques, de tous les partis politiques, est insupportables, et condamne la démocratie à la Française.

tippel a dit…

Oui, j’ai cité Bourdin pour une interview sur le sujet connu mais pas médiatisé: la dette de l’Algérie vis-à-vis de la sécurité sociale. La question est si rare qu’elle méritait un peu de publicité. Il arrive que notre presse pose, une fois par mois, une bonne question, autant le souligner. Cela ne veut pas dire que l’on peut mettre ces journalistes dans le camp des honnêtes gens. Yves Calvi favorise clairement certains intervenants, journalistes et analystes pour la plupart, tandis que les personnalités invitées une seule fois sont minoritaires. C’est affligeant à tous points de vue, et pas simplement au niveau de la liberté d’expression (dont la pluralité des invités est un des piliers). Et bien sûr les médias en faillite, Libé, le Nouvel Observateur, sont invités aussi!

Personnalités les plus invitées à C’est dans l’air : Christophe Barbier, directeur de l’Express; Dominique Reynié, professeur à Science-Po; Roland Cayrol, fondateur de l’institut de sondages CSA; Claude Weil qui succède à Denis Olivennes, directeur du Nouvel Observateur; Renaud Dély de Libération; le ventriloque de Solferino Elie Cohen, conseiller du PS en économie; Pascal Perrineau, Philippe Frémeaux, François Langlet, Gérard Grunberg, chroniqueur à Libération, Brice Teinturier de IPSOS qui prend tout son éclat lors des soirées électorales, et le spécialiste en tout du PS, je veux parler de Pascal bo.. boni.. Boniface ! Un mignon de Philippe. Ils ont en commun la haine du Front National. C’est normal tout cela ! Sinon ils ne seraient pas les collabos du système. Le plus choquant reste que cette poignée d’une vingtaine de personnes, journalistes ou analystes, que Calvi convie quasiment à toutes les émissions, sans aucune raison apparente, sont tous de fidèles évangélisateurs de la pensée unique du PAF parisien.

Les sujets traités sont suffisamment divers pour justifier d’inviter des personnalités différentes. Mais non, Calvi a apparemment choisi la facilité : pouvoir traiter d’à peu près n’importe quel sujet avec la garantie d’avoir des intervenants qui auront quelque chose à dire, même si le discours reste général et vague. Cette publicité offerte à cette poignée d’hommes est disproportionnée par rapport à la valeur ajoutée qu’ils apportent, d’autant qu’il s’agit de personnalités déjà relativement connues, ce qui creuse d’autant plus l’inégalité de traitement médiatique et réduit la pluralité d’opinions, donc la liberté d’expression.