dimanche 2 février 2014

La Manif Pour Tous à Paris : on est fâché mais pas fachos

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Le sinistre et très imbécile Préfet BOUCAUT annonce 80 000 manifestants ! C'est qu'il en avait déterminé le nombre il y a deux jours en consultant sa boule de cristal. Devant tant de mauvaise foi, on reste pantois ! Heureusement, il y a des équipes de comptage très au point, munies de compteurs à main ; je préfère leur faire confiance à eux qu'au sinistre monsieur BOUCAUT (sinistre : du latin sinister ; imbécile : voir la définition de BERNANOS).
Je vais essayer de vous faire le récit le plus objectif que possible de ce que j'ai vécu. J'ai pris le métro à la porte de Saint-Cloud à 12 h 04. Les Gavroches m'avaient donné rendez-vous à 12 h 30 à la station de Métro La Tour-Maubourg. Au moment de changer à Michel-Ange Molitor (12 h 10), je vois inscrit sur les panneaux d'information de la RATP que les stations Concorde, Miromesnil, Champs-Elysée-Clémenceau et Solférino (on n'est jamais trop prudent !) sont fermées par ordre de la Préfecture de Police, en raison d'une Manifestation sur la voie publique. Vous noterez avec moi qu'aucune de ces stations ne concernent le parcours de la manifestation, mais donnent accès, les unes au Palais de l'Elysée (Miromesnil, Concorde, Champ-Elysée-Clémenceau), l'autre au siège du PS (Solférino). J'arrive à La Tour-Maubourg à 12 h 24 très exactement, après un changement à la station à La Motte-Picquet-Grenelle ; je remarque que 6 policiers arpentent de long en large les quais de cette station. Dans le wagon, plusieurs familles avec enfants et une dame qui me dit "On est fâché mais pas fachos". Une autre dame me dit : "Nous venons de Toulon". Elle a plusieurs enfants avec elle.
A la station La Tour-Maubourg, j'accoste un jeune-homme portant une casquette (signe de ralliement des Gavroches auxquels Guillaume m'a demandé de me joindre). Ce n'est pas un Gavroche. Il me précise deux choses : la première est qu'il doit rejoindre son père à la manifestation ; celui-ci vient de Loire-Atlantique. Lui habite la région parisienne ; la seconde est qu'un policier en civil, portant une oreillette, et habillé en racaille, fait le pied de grue. Sur les pelouses qui jouxtent les Invalides, je remarque 7 ou 8 familles qui piquent-niquent. Elles sont bien repérables, car elles ont planté près d'elle les drapeaux de la LMPT ou portent des sweats au logo désormais bien connu. Pas plus de Gavroches que de beurre en broche. Je décide d'enfiler la rue de Grenelle (qui est barrée par un ruban et gardée par un policier en gilet jaune fluo), puis je prends la rue Cler (où il y a un superbe marché). Je prends enfin l'Avenue de La Tour-Maubourg et j'arrive sur la Place de l'École militaire déjà noire de monde. A son angle, une équipe de France 2 est sur pied de guerre ; une jeune journaliste va passer au JT de 13 heures en direct : une perchiste, une preneuse de vue, une assistante et un technicien. Je dis manière de penser sur les mensonges journalistiques à l'assistante qui me renvoie à la journaliste. Le cortège alors s'ébranle et je n'ai plus le temps de discuter avec la journaliste comme son assistante m'avait invité à le faire.
Dans la foule, je note la présence de pancartes indiquant les villes d'origine des manifestants. En voici une liste pour ce que j'ai pu voir au long du cortège : Redon, Quimper, Limoges, Croix-Wasquehal, Cambrai, Le Blanc/Chatillon/Pellevoisin/ Lagny-sur-Marne, Blois, Louveciennes, Nantes, Dieppe, Nimes, Chateauroux, Bois-Colombes, Saintes/Royan ; je vois aussi des bannières de province : Bretagne (nombreuses), Béarn,  Languedoc, Lorraine, Normandie, Berry, Corse, Vendée, et d'autres bannières blasonnées dont une qui semble être celle de Lyon. Un manifestant avec qui je discute vient de la région de Saintes.
Chose curieuse, il n'y a pas de forces de police (au moins jusqu'aux quais de Seine), mais de nombreux véhicules de la protection civile (j'en compte 5 ou 6, le long de l'avenue Bosquet dans les rues adjacentes : rue du Champ de Mars, rue de Grenelle, rue Saint-Dominique). Nous avançons assez lentement et les personnes chargées de la sécurité segmentent le cortège (au moins au début de la manifestation). Avenue Bosquet, on voit une quinzaine de fenêtres ornées des drapeaux de la LMPT.
Le Pont de l'Alma est barré, et je compte 27 policiers qui en interdisent l'accès. Finalement, à 14 heures, je retrouve les Gavroches qui se sont  massés au pied la Sculpture de Zadkine, "Le Messager", non loin du Pont des Invalides (barré par des gendarmes et hermétiquement interdit par des grilles). Guillaume, Marc, Eric, Florence et d'autres jeunes gens et jeunes filles dont j'ignore les prénoms, armés de divers instruments de musique (cornemuse, tambour, tambourin), sous la banderole des Gavroches, chantent la Marseillaise, ou d'autre chants. On m'a prêté une casquette pour que je ne dépare pas ! Un garçonnet casqué de rouge, en roller, et portant un tambour se joint un moment à nous pour nous accompagner. Des journalistes de ProRussia en gilet beige (ils sont 4) interviewent le responsable des gavroches, à 14 h 36 très exactement. Une multitude de manifestants s'arrêtent et prennent des photos de notre groupe. Les quais sont noirs de monde. Ce qui est frappant c'est la présence de dizaines, voire de centaines de jeunes gens et de jeunes filles, en tee-shirt jaune (accueil) ou rouge (sécurité), aller et venir sur les trottoirs pour encadrer le cortège. Nous quittons notre station provisoire et nous rentrons, vers 14 h 45, dans la zone de silence, à l'aplomb de l'Esplanade des Invalides. Là, pas de cris ni de slogans. Certes les conversations ne s'arrêtent pas, mais il y a une certaines gravité dans l'air. Le Pont Alexandre III est barré par des grilles derrière lesquelles stationnent des véhicules de la Gendarmerie. Nous quittons la zone de silence en sortant de l'Esplanade et nous sommes à 15 h 05 le long des Invalides, avenue de Tourville. La foule semble grossir au fur et à mesure que nous avançons, lentement du reste en raison du monde. Arrivée devant la Tour Montparnasse à 15 h 50, avenue de l'Observatoire à 16  h 15. Je suis toujours avec les Gavroches. Le responsable allume deux fumigènes, l'un à lumière rouge, l'autre jaune, boulevard Montparnasse.
Quelques pancartes : "Un garçon ou une fille n'est pas une cagouille" (il s'agit d'un mot dialectal utilisé en Vendée pour désigner les escargots, qui effectivement sont hermaphrodites) ; "Hollande, ta Julie c'est quel genre ?" ; "Toute l'année en Suisse : des référendums ; en France : des trahisons".
Les slogans ? "Peillon démission", "Hollande démission", "Hollande, tes lois on n'en veut pas".  Les Gavroches décident de s'arrêter devant la chapelle de ce qui me semble être l'Hôpital Saint-Vincent de Paul. Nous chantons. Beaucoup de gens s'arrêtent et photographient le groupe. Un nombre important de manifestants, après avoir atteint la place Denfert-Rochereau redescend l'Avenue du même nom. A 16 h 30, le cortège semble tirer à sa fin. Je quitte les Gavroches à 16 h 40, et je compte prendre le Métro à la station Vavin. Le Boulevard Montparnasse appartient aux Manifestants qui rentrent chez eux. Mais quelle n'est pas ma surprise quand arrivé au carrefour du boulevard Raspail et du boulevard Montparnasse, je vois une foule énorme, détournée vers Denfert-Rochereau par le Boulevard Raspail. C'est bien ce que je vous dis : nous étions tous au plus deux ou trois mille !

Que faut-il retenir ? D'abord le calme et la tenue des manifestants. Menton Pointu, tout en relevant la mèche qui lui barre le front a pu proférer de ridicules menaces ! Il n'y a pas eu de débordements. En second lieu, l'extrême diversité des participants, aussi bien dans leur origine géographique que sociale. Des gens âgés, des jeunes couples avec leurs petits ou leur bébé, des couples et leurs enfants, des adolescents et des adolescentes, des jeunes gens et des jeunes filles : ils ne sont ni fachos, ni rétrogrades, ni homophobes, ni réactionnaires, ni rien de ce que Menton Pointu a pu raconter dans le Journal du Dimanche. Il est ignoble, dans tous les sens du terme : par son mensonge, par ses menaces, par son arrogance. Il oublie que le Peuple de France, c'est nous ! Du balai Manu et vite !

Du site du Figaro cette photo


3 commentaires:

tippel a dit…

les antifas protégés... la preuve Pour les idiots utiles et ceux qui doute encore de l'impartialité du service d'ordre et surtout de sa hiérarchie Cliquez sur cette vidéo toute récente.


http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=EyduVCFwxFE

Laurence a dit…

Merci Philippe pour ce bon résumé.
Nous n'avons pas vu les Gavroches ! En revanche nous avons retrouvé une petite grand mère toute menue de près de 90 ans au côté de laquelle nous avions déjà défilé l'année dernière !
Nous sommes allés jusqu'a Denfert Rochereau et alors que nous redescendions le boulevard Raspail pour reprendre un métro au delà de Montparnasse pour éviter la foule fort compacte encore à 17.30, nous sommes passés devant une colonne de camions de police anti émeutes équipés de grilles immenses à faire trembler les kangourous du bush australien ! Un CRS nous a traités au passage de : "trous du cul" nous l'avons remercié pour son langage châtié...

Philippe POINDRON a dit…

Chère Laurence, Les Gavroches n'ont pas pu remonter jusqu'à Denfert-Rochereau. Avec vous, Philippe, les Gavroches et moi, nous étions au moins vingt et même 21 avec la petite dame ! Quant au CRS, il aurait dû avoir son matricule, ce qui aurait permis de porter plainte pour injure !
Pauvre France !