vendredi 21 février 2014

Nouvelles de la Résistance : Quand la tradition parle une nouvelle langue

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Commençons, bien entendu, par notre devise :

Non, non et non ! Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.

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1. La citation du jour.

Voici comment Hannah ARENDT parle de la tradition, voici comment elle en voit la nouvelle richesse, et voici qui condamne les imbéciles bernanosiens au premier rang desquels siège sur le trône dérisoire d'un ministère devenu inutile de par sa faute, monsieur Vincent PEILLON :

"Avec la tradition, nous avons perdu [sous-entendu : aussi] notre solide fil conducteur dans les vastes domaines du passé, mais ce fil était aussi la chaîne qui liait chacune des générations successives à un aspect prédéterminé du passé. Il se pourrait qu'aujourd'hui seulement le passé s'ouvrît à nous avec une fraîcheur inattendue et nous dise des choses pour lesquelles personne n'a encore eu d'oreilles." (In La Crise de la Culture. Gallimard, Paris, 1972. Traduction dirigée par Pierre LEVY).
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2. Commentaires.

Si, dans l'incipit de la section consacrée à la citation du jour, je parle de monsieur PEILLON avant de citer cette très grande philosophe qu'est Hannah ARENDT, c'est parce que tous les deux se réclament de la tradition juive, mais ne tirent pas, loin de là, les mêmes conclusions de cet enracinement.
Monsieur PEILLON veut arracher l'enfant à ses déterminations religieuses, sociales, ethniques, familiales, etc. Pour lui, avant la Révolution française, il n'y a rien qui vaille la peine d'être retenu. Et la nouvelle religion qu'il appelle de ses voeux est celle d'une religion républicaine, terrifiante de contraintes et de violences blêmes, de ces coups qui tuent sans laisser de traces. 
Hannah ARENDT dit exactement le contraire. Constatant que la modernité a eu pour effet de nous couper de la tradition, elle avance l'idée absolument révolutionnaire que le passé a peut-être quelque chose à nous dire que nous n'avions pas entendu jusqu'ici, faute d'oreilles attentives, que ce passé peut s'ouvrir à nous avec une fraîcheur inattendue, et qu'il peut nourrir notre ici et maintenant dans le monde de l'apparaître qu'est l'espace public, l'espace politique par excellence.
Le premier est un totalitaire de la pire espèce, de celle qui sème le vent, et récolte la tempête. La seconde, avec une immense sagesse, nous invite à réfléchir ensemble sur ce que le passé, tout le passé, revisité avec bienveillance et objectivité, peut nous apprendre sur notre patrie aujourd'hui. 
Le premier est un idéologue qui se pare d'un titre d'agrégé de philosophie, un titre obtenu par des voies parallèles à celles des concours habituels (tant mieux pour lui ; tant pis pour moi qui ai sué sang et eau lors de la préparation du concours dans le cadre de l'enseignement supérieur). La seconde pense, pèse, critique, se critique et n'avance sur le chemin de la réflexion qu'à pas menus mais fermes. Je préfère le doute systématique de la seconde à l'affirmation psittacique de slogans invérifiés et invérifiables, assénés quotidiennement par le premier. Bref, on aura compris que je préfère Hannah à Vincent.
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3. Information sur la Résistance.
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Craignant La Manif Pour Tous, Vincent Peillon renonce à venir à Chambéry.

Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, était attendu à Chambéry, ce jeudi 20 février. Finalement, le ministre, souffrant, n'a pu faire le déplacement mais une délégation de "La Manif pour tous" était bien là pour l'accueillir.
Le ministre de l'Éducation nationale devait passer la journée ce jeudi en Savoie et visiter trois établissements scolaires. Vincent Peillon, malade, a finalement déclaré forfait.
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Accueil de Najat Belkacem à Mâcon.

Accueil réservé à Najat Vallaud-Belkacem vendredi 21 février à Mâcon à partir de 18h30 dans les rues piétonnes. Puisqu'elle ne jure que par ABCDE… apprenons lui d'autres lettres: ONLR !

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