mercredi 5 mars 2014

Nouvelles de la Résistance : une tare de la démocratie à la française

Je suis absolument certain que vous seriez déçus si ce billet ne commençait pas par notre devise :

Non ! Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai. C'e'st lâcheté.
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1. La citation du jour.

J'emprunte à monsieur de BONALD la citation du jour. Je viens de me procurer ces fameux Mélanges d'où est extrait ce petit bijou.
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"La philosophie du dernier siècle [c’est-à-dire le XVIIIe] n’a vu que l’homme et l’univers, et jamais la société. D’un côté elle a, si j’ose me servir de cette expression familière, haché menu les Etats et les familles, où elle n’a vu ni pères, ni mères, ni enfants, ni maîtres, ni serviteurs, ni pouvoirs, ni ministres, ni sujets, mais seulement des hommes, c’est-à-dire des individus ayant chacun leurs droits, et non des personnes liées entre elles par des rapports. […]. De l’autre, elle n’a proposé à nos affections que le genre humain." (In Mélanges littéraires, politiques et philosophiques, 1838.)
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2. Commentaires.
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Il me semble que BONALD a mis le doigt sur la tare essentielle de la démocratie à la française : un système parfaitement abstrait, où l'égalité efface les différences, ou le réel est balayé au profit des idées, où (comme le dit si bien BONALD) les corps intermédiaires, bien concrets et bien vivants, sont délaissés voire détruits pour faire la place à une humanité désincarnée. Plus j'avance dans mes réflexions, et plus je crois que les socialistes français ont une haine profonde de la chair, dans ce ce qu'elle a de concret et de sexuée, de "naturelle" (je sais bien que les philosophes français de la post-modernité, FOUCAULD, DERRIDA, etc. font de l'homme un produit de la seule culture, un être antinaturel, seule manière pour lui, selon eux, d'être vraiment libre). Ils nient qu'il existe des déterminations (que pour nous faire détester, ils appellent déterminismes), mais il y en a, et la meilleure manière de n'en être pas l'esclave consiste justement à en être conscient, et à agir et vivre à l'intérieur de ce qui nous est donné : nous ne sommes pas tout puissants, nous sommes mortels, nos muscles souffrent à l'effort, il nous arrive d'avoir mal à la tête, de désirer telle ou telle femme (pour un homme) croisée dans la rue, ou tel ou tel homme (pour une femme), d'avoir faim ou froid ou chaud. Ce sont là des déterminations auxquelles toute la pseudo-philosophie du pseudo-agrégé qu'est monsieur PEILLON ne peut rien. Ils veulent nous réduire à l'état d'individu, d'atome social, nous rendre esclave de leur système pour garder le pouvoir, non pour notre bien. Mais ils ne peuvent tuer l'amour ni les affections. Voilà leur erreur, voilà leur limite, voilà notre salut : nous ne sommes pas des individus, mais des personnes, c'est-à-dire des sujets sociaux, capables de dire "je", "tu" et "il(s)".
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3. Infos sur la Résistance.
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Accueil de monsieur AYRAULT à NANTES : une vidéo.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=tFLLZ9CRfsk
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Une curieuse police.


Le Salon beige diffuse un article édifiant du Figaro sur l'enquête visant la naturalisation d'une jeune femme russe.


"C'est une brillante jeune fille, en tête de sa classe en hypokhâgne. Anna, née à Saint-Pétersbourg il y a bientôt 19 ans, aimerait bien pouvoir se concentrer sur ses examens. Mais alors que ses parents, immigrés en France et installés dans les Yvelines depuis 2004, ont obtenu leurs papiers assez facilement, l'étudiante attend toujours sa naturalisation française. Et si l'on en croit les policiers qui lui ont fait subir, en septembre, un interrogatoire édifiant, elle n'aurait pas tout à fait le profil idéal.
Dans une longue lettre de motivation pour obtenir sa naturalisation, Anna indique qu'elle «(s')intéresse à la vie politique de (son) pays» et qu'elle a déjà participé à «un meeting» et à «des manifestations». Il n'en fallait pas plus pour qu'elle fasse l'objet d'une attention toute spécifique de la Sous-direction de l'information générale (SDIG, ex-RG) des Yvelines. «Vous être de droite, je présume!», attaque le policier dès l'entrée de la jeune fille dans son bureau du commissariat de Viroflay. «Ils m'ont même demandé si j'allais à la messe!», raconte la jeune orthodoxe. «Est-ce que vous êtes allée à la Manif pour tous? Et vos amis de prépa? Et ceux de votre ancien lycée versaillais?», mitraillent un major et son commandant.
Les policiers laissent planer la menace d'un «avis défavorable». «À moins que, pour montrer votre bonne foi, vous ne donniez des noms précis de gens qui participent à la Manif pour tous…, lâchent-ils. Et que vous n'alliez, jeudi 10 octobre prochain, aux Veilleurs, à Versailles…»" 

Il est juste de souligner que Manuel VALLS a demandé une enquête de l'IGPN sur cette affaire. On ne saurait moins faire, mais il faut lui reconnaître le mérite de cette initiative.

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