mercredi 9 avril 2014

Nouvelles de la Résistance : avec les Veilleurs de Maisons-Laffittne hier soir.

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Et surtout, n'oubliez pas la devise, plus que jamais d'actualité :

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
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1. La citation du jour : première lecture de la Veillée de Maisons-Laffitte.
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"Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera rigoureusement délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. Déjà, dans la onzième édition, nous ne sommes pas loin de ce résultat.
Vers 2050, plus tôt probablement, toute connaissance de l’ancienne langue aura disparu. Toute la littérature du passé aura été détruite. Chaucer, Shakespeare, Milton, Byron n’existeront plus qu’en versions novlangue. Ils ne seront pas changés simplement en quelque chose de différent, ils seront changés en quelque chose qui sera le contraire de ce qu’ils étaient jusque là. Même la littérature du Parti changera. Même les slogans changeront. Comment pourrait-il y avoir une devise comme « La Liberté, c’est l’esclavage » alors que le concept même de la liberté aura été aboli ?
En fait, il n’y aura pas de pensée telle que nous la comprenons maintenant. Orthodoxie signifie non-pensant, qui n’a pas besoin de pensée. L’orthodoxie, c’est l’inconscience." George ORWELL. 1984

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2. Récit de la Veillée de Maisons-Laffitte.

Antoine, en compagnie de qui je participe à toutes les veillées parisiennes, était fort déçu quand je lui ai dit que j'aiderais mon ami Philippe, le responsable des Veilleurs de Maisons-Laffitte et que je ne pourrais pas aller Place Saint-Michel. Je lui demande humblement pardon pour cette défection momentanée !
Donc j'attendais Philippe hier soir sur un banc ensoleillé, à la sortie de la Gare. Il est venu me prendre à peu près à l'heure et nous sommes partis dîner dans un Restaurant chinois, tout en préparant l'ordre des interventions. Sur le coup de 20 heures, heure annoncée pour le début de la veillée, marqué à 20 h 30 sur divers sites (Salon beige, Facebook), nous avons commencé à installer, à l'entrée de la rotonde, notre banderole-citation (un mot de Vaclav HAVEL), que nous avons maintenue au sol en  posant des lumignons (des pots à yaourt et une bougie plate) sur son pourtour. Deux lampes-tempête complétaient l'éclairage des lieux (la rotonde qui est sise près de la Gare, près de la gare routière).
Nous avons commencé à 20 h 30 par la lecture du texte d'ORWELL. Sur le coup de 20 h 45 nous étions une quinzaine de personnes rejointes par 5 jeunes (de 15 à 17 ans environ) quelques dizaines de minutes plus tard. Deux d'entre eux lirons du reste des textes.
Ambiance attentive, studieuse, déterminée, fraternelle. Contrairement à la première veillée mansonienne, il n'y avait aucun agent (visible) des Renseignements Généraux pour surveiller notre rencontre. Bien entendu, nous avons chanté à deux reprises le Chant de l'espérance ainsi que le Canon de la Paix (dirigée par une jeune participante). 
Plusieurs passants ont lu la banderole, demandé des explications sur les raisons de notre rassemblement. D'autres se sont bornés à la lire. D'autres enfin sont passés, indifférents, mais non hostiles. Nous avons entendu aussi  des textes de Simone WEIL, d'ARISTOTE, de Marcel de CORTE, 
RENAN, PLATON, Mariane DURANO. Et nous nous sommes dispersés sur le coup de 21 h 45. J'ai eu le temps d'attraper un RER pour retourner à PARIS.
Vous me direz que 20 personnes, ce n'est pas beaucoup, mais ce sont des fidèles, des citoyens qui ne sont pas fanatisés mais ne veulent pas s'en laisser compter par des hommes politiques, des journalistes ou des gens du spectacle. Deux idées forces sont sorties de cette soirée : l'importance de donner aux mots leur sens et leur poids de réel (les Français ne veulent plus de discours creux), le nécessaire ancrage de la vie de la cité dans l'histoire, dont nous sommes les héritiers (merveilleux texte de Simone WEIL sur l'enracinement ; je vous le donnerai demain).
Dans 75 villes, des Français se sont rassemblés dans l'espace public, qui est proprement leur bien commun. Les forces de police, à PARIS au moins, sont toujours là pour intimider, en cercler, juguler. Elles ont fait preuve de beaucoup de nervosité lors de la tentative des Sentinelles/Veilleurs et des Veilleurs debout de se tenir devant le Ministère de la Justice, réinvesti par madame TAUBIRA.
Que l'actuel pouvoir se mette bien en tête ceci : aucun de nous ne cédera à la pression médiatique, policière ou politique. Nous continuerons le temps qu'il faut, avec patience, sans violence, mais fermement à nous opposer à un système qui nie les droits de la conscience, les lois de la nature, et confond le Bien commun avec celui d'un clan.
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3. Infos diverses.  
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MENTON POINTU dit qu'il veut une République apaisée ! (Via le Salon beige.)

Hier soir, face aux Veilleurs, Place saint-Michel


Une vidéo informative sur les Veilleurs. (Via le Salon beige.)

https://blogger.googleusercontent.com/img/proxy/AVvXsEgcs6yDvg0RpevaPFCGW6FnGHkLK9u-j-xEmVbKINqRHS4G-XoF1jPX4wscJ4MUjxcU9iXC8bKXZvdB5GHmavrTBXxCyca6SsFgp7-l0xaKOeThtfx_rvAkr24sVR7FNgqr-ls7QGC9r1FEh_VAzMdnzQzabKj1M5e_DQjvdmTrKsW6992wdGhiwg=

Les Veilleurs hier soir Place saint-Michel. (Idem.)




Du Figaro, cette autre photo ! (la fameuse soirée d'été place de la Concorde

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Une appréciation des Veilleurs par le Figaro.)

"Qui sont-ils? Des jeunes et des moins jeunes, pour la plupart catholiques, de droite, et d'un milieu plutôt intellectuel. Pas mal d'anciens scouts, qui aiment à fredonner le refrain de l'Espérance : «Reprends courage/ L'espérance est un trésor». Tous «gardiens silencieux d'un trésor que l'on veut détruire: la filiation», proclament-ils. «Nous ne sommes ni un groupe de prière ni un meeting partisan, nous n'avons ni morale ni programme à asséner, indique Gaultier, porte-parole des «veilleurs» de Lyon. Nous ne sommes pas des gardiens de musée, des conservateurs de l'ancien monde, ni même simplement des indignés. Nous sommes des amoureux de la vie.» Comme Confucius, les «veilleurs» affirment que «l'homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites pierres».Partis de Paris, leurs petits lumignons ont embrasé toute la France: ils sont désormais présents dans quelque 200 villes françaises et une douzaine de pays étrangers. Ils ont aussi inspiré d'autres citoyens engagés, comme les «mères veilleuses», ou ces «sentinelles» qui veillent régulièrement, debout, devant le ministère de la Justice."

3 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour Philippe,
Voici un petit compte-rendu de la Veillée d’hier soir 8 avril devant la Fontaine Saint-Michel.
Compte-rendu qui sera sans doute incomplet – et donc de style télégraphique - puisque, ayant amené des amis, il a fallu que je les informe du déroulement de la veillée et que j’ai pris pas mal de photos en me déplaçant.

Début de la veillée vers 21h10, déjà beaucoup de monde (+/- 600 personnes), temps clair et clément. Environnement bruyant, beaucoup de monde passant ou restant debout derrière les Veilleurs, assis par terre. Entourés déjà par les Gendarmes mobiles, un tous les 3 m environ. Une dizaine de fourgons aux alentours.
Nous sommes devant la Fontaine, avec St Michel terrassant le dragon et, en haut des colonnes, les 4 vertus cardinales : Prudence, Force, Justice et Tempérance.

Après un « Joyeux Anniversaire » à la cornemuse et au tambourin par les Gavroches, repris en chœur par les Veilleurs, Xavier a animé cette soirée, dont le thème était « Culture et Démocratie ».
Il lit d’abord la liste des 75 villes (+ Bordeaux = 76) qui veillaient de concert, pour fêter le premier anniversaire des Veilleurs.

Vinciane lit un texte de Victor Hugo. « On ne bâillonne pas la lumière »

Xavier donne alors une définition de la Culture.

Après une intervention d’Alix, lecture d’un texte de Kant sur l’Art et la Culture.

Xavier nous rappelle que les états totalitaires se sont toujours acharnés contre la Culture, exemple des Khmers Rouges. « Pour unir un peuple, il faut une Culture préalable ».

Vincent (Historien) trace une vaste fresque de la Démocratie, depuis les Grecs, en passant par les Dominicains de la rue St Jacques en 1228 et par l’élection du répartiteur d’impôts en 1379. « La Démocratie se cultive ».

Claire : texte de Simone Weil : l’enracinement dans une culture permet de résister au totalitarisme.

Annick de Roscoat, membre du CESE, nous raconte « de l’intérieur » la geste de la fameuse pétition des 750 000 signatures, enterrée de manière délibérée et annoncée d’avance, par JP Delevoye.

Camille nous propose un intermède musical en chantant avec nous « Oh Freedom »

Madeleine, qui n’était plus venue aux veillées depuis décembre (elle prépare son agrégation), nous entretient de l’Engagement politique. L’Espérance doit être insufflée. Il doit y avoir réappropriation du politique. Il faut soutenir les politiques et ceux qui s’engagent.

Le professeur Salamito (Sorbonne, professeur d’Histoire Antique), sur la démocratie d’émotion et le consumérisme citoyen. Il faut redécouvrir les valeurs et les pratiques démocratiques.

Alix développe l’idée que l’on ne choisit pas sa culture.

Une autre Alix lit un texte de Chesterton sur « Démocratie et Tradition ».

Hervé Mariton, Député, nous rappelle que tout n’est pas culture, puis qu’un responsable politique, s’il veut être courageux, doit s’assurer qu’il n’est pas seul.

Nous chantons alors « l’Espérance »

Camille vient nous parler des Cristeros, de leur histoire et du film. Il faut demander aux exploitants de vos salles de cinéma de passer ce film (plus d’information sur http://www.cristeros-lefilm.fr/ )

Il est environ 23h.

Unknown a dit…

Nous levons alors rapidement le camp, pour nous rendre au Palais de Justice.
Bousculade, courses, haie infranchissable de Gendarmes mobiles sur le pont St Michel, nerveux et inconséquents dans leurs ordres (je suis acculé contre le parapet, ils me disent ‘Reculez’, fallait-il que je me jette à l’eau ?).
Certains ont réussi à passer avant la formation de la haie. Pour les autres, contournement par le Petit Pont, ou comme Xavier Ferry et moi, par le Pont Neuf et la Place Dauphine. Avant cela, Xavier essaie de franchir en courant le mur de Gendarmes mobiles, il est plaqué rudement à terre et ses lunettes sont cassées.

Nous nous retrouvons devant le Palais de Justice, à environ 150 Veilleurs, bien ceinturés par quelques fourgons et une soixantaine de Gendarmes mobiles. Rien que de très « normal ».

Intervention – à point nommé – d’Alix, sur la Justice, avant celle de Xavier Ferry, claire et brillante comme toujours, bien que sans lunettes !

Un malheureux cycliste, coincé dans le dispositif policier, ne peut sortir, on lui passe le micro, il dit avec véhémence son énervement des pratiques pandoriennes. Chaleureusement applaudi, à la manière des sourds-muets comme toujours. Il finira par pouvoir partir.

Xavier ensuite, sur la Souveraineté. Il est nécessaire quelquefois de limiter les libertés pour garantir la société.
« La démocratie n'est pas dans l'origine populaire du pouvoir, elle est dans son contrôle » Alain
« Le marxisme est le nouvel horizon indépassable de notre temps » a dit Sartre qui s’est, là encore, trompé.
En bref, on ne peut pas construire une démocratie sans la Culture.

Geneviève nous lit un passage de Tocqueville sur la Démocratie en Amérique.

Xavier nous rappelle que toutes les libertés ne se valent pas, que la fameuse phase ‘Ma liberté s’arrête là où commence celle des autres’ est une pensée essentiellement individualiste.
La liberté véritable est le service du bien commun, il faut donc introduire un critère arbitral : la Justice.
Il attire notre attention à ne pas confondre liberté et autonomie.

Pascaline nous lit « La liberté, pour quoi faire ? », de Georges Bernanos.

Alix, en guise de conclusion, commente « La souveraineté du peuple est illusoire dans la mesure où ce qui est souverain est la dignité de l'Homme », tirée du livre de John Rawls, Theory of Justice.

Fin de la veillée, riche et appelant réflexion et approfondissement, comme toujours.
Beaucoup d’intervenants, tous intéressants, concis et précis.
La « cage » des Gendarmes mobiles écarte ses barreaux…
Nous nous quittons tranquillement, en chantant « l’Espérance ».
Il est 0h20, dormez, bonnes gens, les Veilleurs veillent !

Philippe POINDRON a dit…

Merci Antoine pour ce compte-rendu riche et complet. Quelle espérance dans ces rassemblements !
Vivement la prochaine veillée que nous puissions y aller de nouveau ensemble.