mercredi 11 juin 2014

11 juin 2014. Nouvelles de la Résistance : à propos du modèle français

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Je vais vous dire un secret : ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
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Je ferai le récit de la veillée tenue hier soir devant Saint-Germain-des-Près, à PARIS à mon retour de voyage (si je trouve un train pour partir et pour rentrer : pour l'instant, ça s'annonce mal !).
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1. La citation du jour.
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"Les Français ne sont pas hostiles au changement, mais ils craignent le désordre, les conflits, tout ce qui peut créer des situations ambiguës ou incontrôlables ou des relations explosives. Comme des joueurs bloqués dans une situation d'échec ou comme des adversaires dans une guerre de position, ils attendent et redoutent à la fois une ouverture et quand cette ouverture survient, le plus souvent provoqué de l'extérieur, ils changent tous ensemble et à la fois, reconstruisant ainsi une nouvelle situation d'échec ou un nouveau front stable sur d'autres bases. Ce qu'ils craignent donc ce n'est pas le changement en soi, mais le risque qu'ils courraient si le blocage qui les protège et les limite à la fois disparaissait." (In Michel CROZIER. Le Phénomène bureaucratique. [Collection "Points", N°28]. Editions du Seuil, Paris, 1971.)
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2. Commentaires.
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Est-il besoin de commenter ce passage qui illustre à merveille la manière dont la démocratie à la Française a conduit notre patrie depuis plus d'un siècle ? Rejetant toutes les traditions sur quoi nos compatriotes auraient pu légitimement s'appuyer pour trouver un minimum de repères, elle a érigé la nouveauté permanente en système de gouvernement. Il n'y a qu'à essayer, si cela est possible, de dénombrer les réformes dont l'éducation prétendue et soi-disant nationale a fait l'objet depuis 50 ans, ou encore les réformes de Constitution (pas moins de 21 depuis 1958 !).
Avec la grève incompréhensible des agents de la SNCF, nous avons une illustration actuelle et contemporaine des réactions typiquement françaises à tous changements. Après avoir fait la grève quand la SNCF a été dissociée de Réseau ferré de France il y a une dizaine d'années, voici qu'ils font la grève parce que ces deux entités, ruineuses et ruinées pour des raisons structurelles, sont de nouveau réunies sous un chapeau unique. Ruineux en effet, car RFF n'avait pas la maîtrise des travaux à opérer sur le réseau dont il avait la charge ; il devait sous-traiter ces travaux à la SNCF dont les syndicats imposaient 30 ouvriers là où 10 auraient suffi, et un mois de travail, là où une semaine aurait également suffi. Bilan : des déficits considérables, un réseau mal entretenu, et des contribuables sommés d'abonder par leurs impôts un régime spécial de retraite qui n'a aucun équivalent dans le monde et qui est léonin.
Du reste, la représentation dite nationale où prédominent nombre d'imbéciles, n'a pas jugé utile de modifier ce régime, au motif qu'il était de nature historique et qu'il n'était pas question de toucher à des avantages historiques. Quelquefois, voyez-vous, la tradition a du bon pour ceux qui en profitent !
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3. Infos diverses.
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Accueil de François Hollande à l'aéroport Nespoul en Corrèze lundi 9 juin (via le Salon beige).
La voiture présidentielle roule encore à fond à gauche (pour s'écarter des dangereux manifestants !). Les 3 cars de journalistes qui suivaient ont bien vus les manifestants, car ils ont marqué le Stop.

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Quand les Français acclament la monarchie : vidéo (via le Salon beige).

A son arrivée sur la plage de Ouistreham vendredi 6 juin, la reine Elisabeth II a été littéralement ovationnée par la foule des chefs d’Etat, ministres, élus locaux, vétérans, figurants normands qui ont se sont levés et ont applaudi à tout rompre. La France a coupé la tête de son roi il y a plus de deux siècles. Elle n’en reste pas moins admirative de cette reine de 88 ans. Le modèle républicain serait-il usé ?
http://www.youtube.com/watch?v=-ApwhXx_fJs

La veille, François Hollande, à l’issue de la cérémonie à l’Arc de Triomphe, en compagnie de la reine, aurait confié : «Je n'ai jamais vu tant de monde sur les Champs-Elysées, même le 14-Juillet, ou aux balcons du Faubourg Saint-Honoré !» Et, selon le Figaro, le soir, à la table d’honneur au Palais de l’Elysée, l’ancien ministre Bernard Kouchner aurait lâché, pour répondre au marasme républicain des Français : « Il nous faudrait un roi ».

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