vendredi 27 juin 2014

27 juin 2014. Nouvelles de la Résistance : un rond-point porte son nom !

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Il y a des fois où l'ignorance nous empêche d'être vrai.

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Mes lecteurs habituels remarqueront que j'ai changé, pour aujourd'hui, la devise. Ils se rendent compte, je le suppose, que depuis quelques semaines, je m'efforce de lire des ouvrages sur la Révolution française et de tendre le fil qui relie notre triste présent à ce passé sanglant. Je découvre avec stupéfaction l'article que publia Georges CLEMENCEAU en 1891, en réaction à une pièce de Victorien SARDOU (Thermidor) laquelle condamnait la Terreur et ROBESPIERRE. Voici un extrait de l'article de CLEMENCEAU.
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1. La citation du jour.
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J'approuve tout de la Révolutionj'approuve les Massacres de Septembre où,
pour s'éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts.

J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges
accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant même d'être
jetées dans la Loire, avaient à la fois l'angoisse de la mort et la souffrance
de la pudeur outragée.

J'approuve les horreurs de Lyon, où l'on attachait des enfants à la gueule 
des canons, et les égorgements de vieillards de quatre-vingt-dix ans 
et de jeunes filles à peine nubiles.

Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu'on y touche.

Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l'Etat, un dramaturge illustre vienne,
après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait 
un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat."


Et il disait encore :

"C'est que cette admirable révolution, par qui nous sommes n'est pas encore finie, c'est qu'elle dure encore, c'est que nous en sommes les acteurs, c'est que ce sont toujours les mêmes hommes qui se trouvent aux prises avec les mêmes ennemis. [...]. Il faut donc que cette lutte dure jusqu'à ce que la victoire soit définitive."
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2. Commentaires.
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Georges CLEMENCEAU était franc-maçon, farouchement anticlérical et idolâtriquement républicain. En vérité, un peu moins d'un siècle séparait l'année de son article de la Terreur et des horreurs des années 1792, 1793 et 1794 ; les événements de ces sombres périodes étaient encore en mémoire de nombreux Français. Ma propre grand-mère est née en 1892, et je tiens de sa bouche des témoignages de son enfance et de son adolescence qui remontent à plus de 100 ans. Pour CLEMENCEAU, par conséquent, la Révolution c'était hier ou avant-hier ; pour nous, elle est un peu reléguée dans les limbes d'une histoire enseignée partialement et partiellement par les courroies de transmission du politiquement correct que sont les enseignants. On se garde bien de nous mettre sous les yeux les récits de certains massacres (je pense en ce moment aux pauvres enfants de l'hôpital de BICÊTRE, massacrés à coups de gourdin en septembre 1792, "quarante-trois enfants du peuple, colporteurs, commissionnaires, marchands de peaux de lapins, âgés de moins de 17 ans ; douze n'avaient que 15 ans, deux 14 ans, un 1 3 ans (le commissionnaire DALMONT). «Les assommeurs nous le disaient, rapporte un témoin oculaire, et nous l'avons pu voir par nous-mêmes, les pauvres enfants étaient bien plus difficiles à achever que les hommes faits ; vous comprenez, à cet âge la vie tient si bien !«).
La deuxième citation permet d'éclairer le titre que le pseudo-agrégé mais vrai imbécile bernanosien Vincent PEILLON a donné à un livre qui est sorti de la confidentialité médiatique, sans être vraiment un succès d'édition : La Révolution française n’est pas terminée. (Seuil, Paris, 2008.) PEILLON, avec infiniment moins de talent que CLEMENCEAU poursuit la même oeuvre que lui.

On a critiqué, à juste titre, le "détail de l'histoire" que seraient les chambres à gaz et les camps de concentration. Que dire alors des propos de CLEMENCEAU ?

C'est bien en effet le même leit-motiv que l'on retrouve dans la bouche des "frères". La Révolution est un bloc. Elle a pour but de régénérer l'Humanité à coups de guillotine, de noyades, d'assassinats, de fusillades, de dépeçage de cadavres, de crimes révoltants, mais c'est un bloc auquel monsieur CLEMENCEAU, paix à son âme, refusait que l'on touchât.

Encore une fois, je le redis, on peut tout-à-fait comprendre que des agnostiques, des athées, des anticléricaux, déistes sans Dieu nommé, se réunissent pour refaire le monde. Des croyants de tous horizons le font aussi. Ce qui est déjà moins compréhensible, c'est la distinction que les frères font entre les initiés et les profanes, et au sein des initiés, l'existence de grades (il y a an 33). C'est aussi le côté secret de leurs activités. Ce qui ne l'est plus du tout, c'est leur volonté d'infiltrer secrètement les centres de pouvoir et les institutions. Dans ces conditions, il n'y a aucune possibilité de confrontations des points de vue entre les profanes et les initiés. Dans leur esprit, ils ont raison, ce sont de pieux fidèles, armés des mêmes vertus que n'importe quel adepte d'autres religions, des vertus qu'ils exerceraient au suprême degré. (J'excepte le christianisme de ce constat et j'expliquerai pourquoi dans un prochain billet.) Je maintiens que l'adhésion à la franc-maçonnerie relève d'une croyance d'essence religieuse, et je ne vois pas pourquoi 80 % des membres du gouvernement sont membres du Grand Orient. (Imaginez-vous un instant que 80 % des ministres soient des prêtres, ou des évêques !) Ou plutôt, je vois une raison. Elle consiste à tisser patiemment une toile dans laquelle tous les hommes, prétendument rassemblés, seront obligés d'obéir, bon gré mal gré, à un instance clandestine, détenant tous les pouvoirs, confiés à quelques initiés des plus hauts degrés. En d'autres termes, je pense qu'ils font ce qu'ils ont reproché à l'Eglise catholique de l'Ancien Régime. Parés dans les oripeaux de la laïcité, ils ont leurs prêtres, leurs dogmes, leurs cérémonies, leurs rites, qui ont toutes les caractéristiques d'une religion sans Dieu. Ils veulent inspirer la politique, et ils sont la vérité politique à eux tout seuls ; ils veulent nous imposer de force leurs propres manières de voir. La mondialisation, selon moi, n'a pas d'autres buts que cette soumission du monde à quelques puissants. Eh bien les Français résistent.

Voyez-vous, Victorien SARDOU a le maigre honneur d'avoir donné son nom à une station d'autobus, avenue de Versailles et à une rue qui débouche sur cette artère, à PARIS, tandis que Georges CLEMENCEAU a celui d'être l'éponyme d'un prestigieux rond-point, d'innombrables boulevards dans les villes et villages de France, de collèges et de lycées. C'est pourtant sous son principat que la France a fait tuer près d'un million trois cent mille jeunes gens, qu'a été signé le désastreux Traité de Versailles, porte grande ouverte sur le nazisme et l'Allemagne hitlérienne et que l'Autriche, catholique, a été démembrée avec les résultats que l'on sait sur la partition de l'Europe après la seconde guerre mondiale.
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3. Infos diverses.
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Rien ne mérite d'être signalé, à l'exception de l'augmentation irrésistible du chômage.

Ce soir, les Veilleurs se rassemblent près du Musée d'Orsay, à 20 h 30. J'y vais, bien sûr, sans doute avec Antoine.


2 commentaires:

tippel a dit…

Combien sont les francs-maçons en France ?
Le blog maçonnique de L’Express publie une liste de 20 obédiences maçonniques et livre le nombre de leurs adhérents selon les chiffres officiels avancés par les obédiences elles-mêmes. Le total annoncé monte à 174 058 frères et sœurs (dont 32 457 sœurs soit 18,6%).
Mais le blog maçonnique de L’Express s’interroge sur l’authenticité de ces chiffres. Car la vantardise est un péché mignon très en vogue parmi les obédiences maçonniques qui se livrent une concurrence féroce.

1. Grand Orient de France (GODF) : 50 000 frères (dont 2,6% de sœurs).

2. Grande Loge de France (GLDF) : 33 000 frères.

3. Grande Loge nationale française (GLNF) : 25 500 frères.

4. Fédération française du Droit humain (FFDH) : 17 000 frères (dont 67% de sœurs).

5. Grande Loge de l’Alliance maçonnique française (GLAMF) : 14 700 frères.

6. Grande Loge féminine de France (GLFF) : 14 000 sœurs.

7. Grande Loge mixte de France (GLMF) : 4 900 (dont 45% de sœurs).

8. Grande Loge traditionnelle symbolique Opéra (GLTSO) : 4 700 frères.

9. Grande Loge européenne de la Fraternité universelle (GLEFU) : 2 400 frères (dont 22,5% de sœurs).

10. Grande Loge mixte universelle (GLMU) : 1 400 frères (dont 52% de sœurs).

11. Grande Loge féminine de Memphis-Misraïm (GLFMM) : 1 300 sœurs.

12. Ordre initiatique de l’Art royal (OITAR) : 1 200 frères (dont 50% de sœurs).

13. Grande Loge traditionnelle de France (GLTF) : 1 100 frères.

14. Grand Prieuré des Gaulles (GPDG) : 1 000 frères.

15. Grande Loge des cultures et des spiritualités (GLCS) : 900 frères (dont 30% de sœurs).

16. Grande Loge française de Memphis-Misraïm (GLFrMM) : 500 frères (dont 25% de sœurs).

17. Loge nationale de française (LNF) : 350 frères.

18. Grande Loge indépendante de France (GLIF) : 300 frères.

19. Grande Loge initiatique souveraine des rites unis (GLSRU) : 280 frères (dont 45% de sœurs).

20. Grande Loge nationale indépendante et régulière pour la France, les DOM et les TOM(GLNR) : 100 frères.

A lire sur http://www.livres-et-idees.com

Unknown a dit…

Merci Tippel, et le siècle, il ne faut l'oublier.