mardi 3 juin 2014

3 juin 2014. Nouvelles de la Résistance : drôle de presse

-
Je vous lasse, n'est-ce pas, mais il faut bien que nous soyons courageux, en repensant à la devise :

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.

[Je m'absente jusqu'à vendredi : reprise samedi prochain.]
-
1. La citation du jour.
-
On va dire que je suis monomaniaque. Tant pis. Je vais encore citer Marcel De CORTE et son ouvrage remarquable, L'intelligence en péril de mort, en puisant dans son troisième chapitre qui porte un nom très révélateur : L'INFORMATION DEFORMANTE. Voici ce qu'il dit à propos de ce monde nouveau qui, ayant perdu tout contact avec le réel, est en train de se bâtir "en lieu et place de celui que nos pères ont connu, aimé ou redouté".

"Il s'agit là d'un monde imaginaire qui déroule toutes ses conséquences très réelles, trop réelles, sous nos yeux, à condition, bien entendu, que nous les gardions ouverts. Il n'y a rien d'étrange à cette assertion : toute perte du sens du réel ne retentit-elle pas dans la réalité ? La civilisation de masse ne peut être qu'une civilisation de l'image en vertu de sa source même.
Dans la société de masse, en effet, l'événement vient frapper un grand nombre de personnes qui n'en ont pas la moindre expérience et qui risquent de l'interpréter à travers les schèmes de la pensée individuelle, s'il  était d'aventure présenté en toute sa nudité objective. [...]. C'est pourquoi l'opinion à son sujet ne peut se former qu'à travers une information imbibée de symboles abstraits capables de s'imprimer en un un grand nombre d'esprits disposés à les accueillir. Songeons par exemple à un fait pur et simple qui serait coloré de l'adjectif "démocratique",ou de l'adjectif fasciste. L'homme de la société de masses a une façon d'être au monde et une manière de penser les faits déterminés par son idéologie, par des mots, par des formules, des slogans, des stéréotypes qui s'interposent entre lui-même et le fait. [...]."
-
2. Commentaires.
-
C'est ainsi que les imbéciles qui péroraient au soir des élections européennes sur les plateaux des télévisions ont interprété les résultats, à travers des schèmes de pensées toute faites. Aucun n'a réellement réfléchi à ce qu'ils signifiaient. Les uns les jugeaient calamiteux, les autres inquiétants, d'autres encore pleins de promesses. Aucun ne s'est posé la question centrale : pourquoi un électeur sur quatre a -t-il voté pour un parti sur lequel les médias tirent à boulet rouge depuis des décennies ? Chacun y a été de son couplet idéologique de sorte que le sens même du scrutin et de ses résultats ont échappé à tout examen critique. Dans la section 3, vous allez voir, grâce à quelques informations que le jeu de l'idéologie, distillé, préparée, planifié par les médias continue et que ses dés roulent sur le tapis parfaitement virtuel d'une inexistante table à jouer. Demain, le chômage va diminuer, demain les impôts vont baisser, demain la France sera le leader de l'Europe, demain vous serez heureux, demain on rase gratis.
-
3. Menues informations irritantes.
-
Déculottée plutôt que culotte !

On parle bien de ce qu'il y a sous la jupe des filles, et un peu moins de la déculottée que viennent de prendre les socialistes à TOULOUSE. Figurez-vous, en effet, que j'ai vainement cherché dans le numéro 1504 de Direct Matin, daté du lundi 2 juin, une quelconque allusion, même légère, à la déculotté mémorable qu'a prise le candidat de ce parti lors de l'élection législative partielle, destinée à  remplacer monsieur MOUDENC, le maire fraîchement élu de la ville rose qui a démissionné de son mandat de député pour se donner totalement aux affaires de sa ville.  Il convient de le féliciter pour cette décision, que bien d'autres maires devraient imiter et de se demander pourquoi le gratuit nous donne des informations du genre "la valise fait la malle", ou "un superhéros à vélo dans Londres", et ne trouve pas digne d'intérêt la mention du résultat de ladite élection. Les rédacteurs auraient-ils reçu des consignes ?
-
Du site des Nouvelles de France, cette remarque qui en dit long sur l'objectivité de la presse française en général et du monde en particulier :

"Depuis plusieurs semaines, les infographies du journal Le Monde concernant le Front National ont attiré mon attention. Si les autres partis politiques se voient attribuer la couleur qu’ils revendiquent, rouge pour le Front de gauche, rose pour le PS, bleu ciel pour l’UDI, bleu plus soutenu pour l’UMP, le Front National ne se voit pas attribuer le bleu marine de sa présidente, mais le marron.
Or, dans la mémoire de bon élève du système scolaire français que doit être forcément tout lecteur du Monde, sommeille le souvenir des cartes de la montée du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale. Dans celles-ci, le marron représente le parti d’Hitler ou la Werhmacht opposée sur les champs de batailles à l’Armée Rouge ou aux Alliés occidentaux, représentés en vert."
On peut ne pas aimer le Front National. On peut même le détester comme le fait Le Monde. Mais le présenter comme la peste brune de notre siècle, et ne pas lui attribuer la couleur qu'il s'est donné est de la manipulation. Ce qui serait juste, à supposer que les journaleux de cet ignoble canard persistent dans leur choix chromatique, serait qu'ils l'expliquent : "Nous donnons au FN cette couleur car nous estimons que c'est un parti d'inspiration nazie". On saurait à quoi s'en tenir. Non. Rien de cela. On suggère, on manipule, on insinue. Si l'on rapproche ce choix du titre de Direct Matin, au lendemain des élections européennes ("Vague brune en Europe" ; on ne parle pas de la vague rouge sang de la Grèce !), on est en droit de se demander si les journalistes ou ceux qui se prétendent tels n'ont pas reçu des conseils pour présenter ainsi ce parti, choisi tout de même par près de 25 % des votants (mais par 10 % du corps électoral seulement).
Cette manière d'exclure de la communauté nationale une proportion importante de nos concitoyens est insupportable. J'ai dit à plusieurs reprises que je ne crois pas que les solutions préconisées par le FN en divers domaines soient viables ou efficaces, mais il me semble que l'on doit du respect à ses électeurs. Des plumitifs qui bavent de rage devant les réactions du pays réel, voilà ce que sont les journalistes du Monde et ceux de Direct 8. Il convient de ne pas les prendre au sérieux.

Aucun commentaire: