jeudi 16 octobre 2014

16 octobre 2014. Nouvelles de la Résistance. Pourquoi avons-nous chassé le Dieu de la paix ?

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Je vais vous faire une confidence ; ne la répétez surtout point !

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !

Alors, qu'en dites-vous ?
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1. La citation du mois.
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Je l'emprunterai encore à Marcel GAUCHET, qui parle ainsi du Dieu de Jésus-Christ.

"[…]. Le dieu de paix est un dieu d’ailleurs. Un dieu individualiste, qui veut la concorde des personnes là où règne la dissension des communautés. Mais aussi, de ce fait, un dieu qui rayonne dans l’universel sans le besoin d’un pouvoir ou d’un peuple pour étendre sa domination. Un dieu sans empire : voilà ce qui sépare le Dieu chrétien du Dieu terrible d’Israël, tout à la victoire de ses fidèles, ou du Dieu de Mahomet et du devoir qu’il fait aux vrais croyants d’élargir par les armes le règne de la vraie foi. Non certes que la tentation de l’expansion religieuse soit absente du continent chrétien. Pas plus sur ce terrain que sur les autres, son développement historique ne répond à une ligne univoque. Mais il y a justement équivoque, et c’est cela qui fait toute la différence. Des croisades à l’entreprise missionnaire qui accompagne la conquête européenne du monde à compter du XVIe siècle, il y a les guerres de la foi et la poussée d’un prosélytisme plus ou moins armé — encore en faudrait-il en spécifier soi-même les modalités, en comparaison par exemple de la dynamique idéale de l’Islam : elles témoignent de parlants embarras (le trouble étant à son comble, en matière de légitimation théologiques des soldats de Dieu, lors desdites « Guerres de Religions ». Mais il y a en même temps, au centre d’un système de civilisation dominé par les valeurs guerrières, valorisation religieuse, directe ou diffuse, des activités qui détournent de la confrontation des hommes. Sans pour autant qu’il s’agisse à proprement parler de non-violence, entendue dans son acception radicale de désengagement pur des liens d’homme à homme et d’indifférence au monde. On retombe ici sur un trait déjà longuement analysé de la religion du dieu autre : elle ne s’accommode pas du renoncement intégral et de l’absence à la réalité de l’ici-bas ; elle y requiert au contraire présence, elle appelle sa prise en compte. De sorte que la paix chrétienne, ce sera non pas le retrait bienveillant ou désespéré tant vis-à-vis des êtres que vis-à-vis des choses, mais la confluence et le mariage indéfectible de l’indépendance conciliante à l’égard des autres et de la possession du monde. D’un côté la prohibition de la lutte des hommes, au nom de l’autonomie de l’homme intérieur et du refus spirituel de la dette de sang inhérente à l’obligation collective ; et de l’autre côté la mobilisation en vue de la complétude du visible que suscite l’absolu retrait de Dieu dans l’invisible. 
[...]."

In
Marcel GAUCHET.
Le désenchantement du monde. Une histoire politique de la religion. (Collection Folio. Série Essais. No466.), page 185.
Gallimard, Paris, 2007 (date du dépôt légal de cette édition).
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2. Commentaires.
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Il suffit de regarder les événements contemporains pour comprendre que Marcel GAUCHET exprime une vérité volontairement ignorée de nos contemporains mais bien réelle. Que ce soit l'Etat islamique au Levant et ses atrocités, que ce soit la volonté ou d'ISRAEL de récupérer toutes les terres qui ont fait partie du Royaume de Salomon, par la guerre ou la colonisation, cette volonté impériale est manifeste. Je ne vois pas de coalition chrétienne qui cherche à imposer son empire par la force. GAUCHET souligne bien l'embarras théologique qui accompagna les Guerres dites de Religion, lesquelles n'étaient qu'une forme déguisée de prise de pouvoir et de volonté de jouissance des avantages qu'il procure. La fidélité au Maître nous impose la douceur et l'exemple.
Rien ne légitime la violence. Rien ne légitime le mensonge. Rien ne légitime la contrainte des consciences par la loi.
Que tous les Maîtres du Monde se le disent.
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3. Informations diverses.
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La Manif Pour Tous du 5 octobre : vidéo officielle.

http://www.youtube.com/watch?v=93e_tEYYBwQ
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Accueil de madame Pascale BOISTARD à RENNES. Sa réaction.




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Le Conseil d'Etat sanctionne le Ministère de l'Education Nationale qui avait recommandé aux recteurs que l'on promût la Ligne Azur dans les écoles (site du journal Le Parisien).

"La plus haute juridiction administrative a annulé pour «non-respect de la neutralité du service public» une décision du ministère de l'Education invitant les recteurs à relayer auprès des élèves la campagne de Ligne Azur.
C'est en juillet 2013 que la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC) a saisi le Conseil d'Etat pour lui demander d'annuler la circulaire ministérielle. Et une petite inspection du site  de Ligne Azur, vers lequel la campagne d'information renvoyait, a débusqué quelques lignes qui ont fait tousser.
Un texte «présentait l'usage de drogues comme susceptible de faire tomber les inhibitions et comme purement associé à des moments festifs sans mentionner l'illégalité de cette pratique», relève le Conseil d'Etat.

Une information qui doit être adaptée à l'âge des enfants

En outre, les magistrats indiquent que le site «définissait la pédophilie comme une attirance sexuelle pour les enfants sans faire état du caractère pénalement répréhensible des atteintes ou agressions sur mineurs», et renvoyait à une brochure, intitulée «Tomber la culotte», qui «incitait à pratiquer l'insémination artificielle selon des modalités interdites par l'article 511-12 du code pénal».
Autant d'éléments qui auraient dû conduire à plus de prudence en amont de la campagne. «Il incombe au ministre de l'Education nationale de s'assurer, avant le lancement d'une telle campagne, que les éléments d'information qui seront diffusés sont bien conformes (aux) principes (…) de neutralité du service public et de liberté de conscience des élèves», juge le Conseil d'Etat. En outre, «l'information aux élèves à qui elle est destinée, notamment en fonction de leur âge» doit être «adaptée».
Des remarques qui concernent le ministre de l'Education nationale de l'époque, Vincent Peillon. C'est lui qui, le 4 janvier 2013, en plein débat autour du mariage homosexuel, enjoignait les recteurs de lutter contre l'homophobie et de «relayer avec la plus grande énergie la campagne de communication relative à la Ligne Azur, ligne d'écoute pour les jeunes en questionnement à l'égard de leur orientation ou de leur identité sexuelle».

«Un avertissement adressé à l'Education nationale»

Néanmoins, le ministère n'avait pas tout faux. Le Conseil d'Etat «confirme la légalité de l'organisation, en milieu scolaire, de campagnes de lutte contre les discriminations en raison de l'orientation sexuelle».
L' de la Confédération nationale des associations familiales catholiques s'est dit satisfait de ce rappel à la règle. «Derrière cette victoire hautement symbolique, il y a un avertissement adressé à l'Education nationale pour qu'elle se penche avec davantage de sérieux sur la légitimité et le contenu des interventions faites à l'école par des personnes et organismes extérieurs», a déclaré l'avocat de la CNAFC, Henri de Beauregard. Et il rappelle que les parents «doivent aussi être attentifs» au contenu des interventions extérieures."

Je continue de saluer amicalement les censeurs qui s'efforcent par tous les moyens de m'empêcher de publier mes billets.

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