jeudi 15 janvier 2015

15 janvier 2015. Nouvelles de la Résistance. Liberté d'expression ?

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En ces jours sombres, souvenons-nous que

ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.

En gardant les yeux ouverts, en rappelant certains faits, je m'efforce de n'être point lâche.
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1. Les citations du jour.
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(a) "Il est trop de notables des lettres, du journalisme, de l’université qui jouent au renégat et le politiquement correct en France, c’est de se dire incorrect. Manière de gagner sur tous les tableaux, d’avoir un pied dedans, un pied dehors, de se croire en situation d’extériorité absolue alors qu’on jouit par ailleurs d’une position établie et de tous les avantages de la notoriété."

(b) "Pour toute réflexion guettée par le doute, le manichéisme reste la béquille idéale." 

(c) "Nous en savons assez sur les autres pour nous méfier d’eux ou les ridiculiser, pas assez pour les aimer ou nous sentir solidaires de leurs épreuves. L’ouverture promise par la modernité – la possibilité merveilleuse de sortir du local, de la famille, du pays natal – se résout en un nouvel enfermement. Non pas élargissement de l’horizon, mais appréhension de l’horizon comme clôture. Nous voici condamnés en quelque sorte à partager le globe avec six milliards de nos congénères."

Pascal BRUCKNER.
Misère de la prospérité. La religion marchande et ses ennemis.
[Bernard] Grasset, Paris, 2002. 

"La liberté est l’intelligence de la nécessité." (SPINOZA). [J'ai déjà délivré cette citation, plus que jamais d'actualité.]

Cité par Pascal BRUCKNER dans
Misère de la prospérité. La religion marchande et ses ennemis.
[Bernard] Grasset, Paris, 2002.
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2. Commentaires.
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Les événements qui ont marqué la semaine écoulée ont plongé notre patrie dans l'émotion la plus profonde, et dans la réaction immédiate à des faits horribles, que les imbéciles patentés des médias et les thuriféraires pensionnés du socialisme ont confondu avec une adhésion à leurs idées ou à leur politique. Ils se trompent lourdement. Ils en sont encore à mai 68 dont JOUHANDEAU, s'adressant à leurs chefs, disait "vous finirez notaire" ce que la plupart d'entre eux sont symboliquement devenus en occupant des places privilégiées dans la société. Ils sont en grande partie responsable du drame qui nous plonge dans la douleur. Hélas, ce n'est pas la une du numéro 266 de Charlie Hebdo qui viendra contredire ce propos... (Voir ci-dessous.)
Nous payons le prix fort pour cette transgression, présentée comme libératrice, du respect que l'on doit à tout être humain. Il est facile de transgresser quand on on est du bon côté du manche et que l'on gagne son pain en polissant et fourbissant les outils de la démolition, de la dérision, de la moquerie et du mauvais goût. Et lorsque j'affirme "Je suis Charlie", je ne m'identifie pas à ce personnage mythique inventé par un communicant pour honorer ceux que la barbarie vient de rayer du monde des hommes. Je m'identifie à tous ceux qui veulent vivre libres. Je ne doute pas un seul instant que les talentueux caricaturistes assassinés aient eu ce désir chevillé au coeur. Je doute simplement du bien-fondé de la conception qu'ils avaient de la liberté en général et de la liberté d'expression en particulier. Voilà pourquoi je ne trouve point d'issue à ce dilemme dans le choix d'une position manichéenne : les bons d'un côté, les méchants de l'autre. C'est vendeur, mais c'est un peu facile. Non. Je crois qu'il y a eu dans l'enchaînement des événements une faillite de la pensée, une maladie de la raison. Au nom de la liberté d'expression, il n'est pas possible de tout dire. Et si un jour la une de Charlie hebdo nous avait présenté monsieur HOLLANDE en train d'être sodomisé par l'émir du QATAR, j'aurais eu la même réaction que celle qui m'a secoué quand cette une montrait le pape en train de sodomiser un enfant. Il ne s'agit pas seulement de bon goût ; il s'agit de la dignité humaine.
C'est donc sur la liberté qu'il convient de réfléchir. La liberté n'a rien à voir avec la transgression. La liberté n'est pas davantage la satisfaction de la pulsion égotique qui souvent tient lieu de motivation à nos actes les plus insanes. Comme le dit SPINOZA, il n'y a pas de liberté sans intelligence de la nécessité.
Si le bien-vivre ensemble et le maintien d'un solide lien social sont nécessaires à la vie de la cité, alors il faut comprendre, pour être vraiment libre, ce que signifie pour nous cette nécessité. 
Nos gouvernants, depuis des lustres, ont autorisé et même béni l'immigration, fermé les yeux sur l'immigration clandestine, accepté que l'on moque les chrétiens, mais déclaré comme islamophobe toute critique rationnelle de l'islam. La presse nous bassine avec les tags ou les têtes de porcs dont des imbéciles haineux viennent orner les portes des mosquées. Mais elle ne nous dit pas que tous les jours des églises sont vandalisées, je dis bien tous les jours, des calvaires mis à bas, des tabernacles profanés, des cimetières chrétiens dévastés, du mobilier sacré brûlé. Cette dissymétrie dans le traitement de l'information nous a conduit là où nous en sommes.

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3. Informations diverses.
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En illustration des citations (a), (b) et (c) :

Couverture de Charlie Hebdo N°266 (via le Salon beige).


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Réponse des chrétiens européens à leurs frères d'orient (idem).


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En illustration de la citation (d).

Les sentinelles contre l'euthanasie, le 20 janvier.


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