vendredi 16 janvier 2015

16 janvier 2015. Nouvelles de la Résistance. Altérité et liberté, une clé pour comprendre l'indicible

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Jamais, vous m'entendez, jamais je ne cesserai de dire et de proclamer que

ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. La citation du jour.
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"De même qu'on peut se rendre maître d'un cauchemar en l'interpellant par son nom véritable, le monde du Cela qui naguère encore écrasait de sa force véritable l'humble force de l'homme, est contraint de se soumettre à l'homme qui le connaît dans son fond. Il apparaît alors que ce monde du Cela éloigne de nous et nous rend étrangère  cette plénitude proche et jaillissante s'où le Tu terrestre sous toutes ses formes, vient à notre rencontre ; sphère qui nous a semblé parfois grande et redoutable, mais maternelle toujours.
Mais l'homme qui porte - tapi au fond de lui, un fantasme - le Je privé de réalité - comment pourrait-il interpeller le cauchemar de son vrai nom ? Comment la force de relation enfouie peut-elle ressusciter chez un être en qui à toute heure un fantôme vigoureux piétine les décombres ? Comment un être constamment pourchassé sur une vaine arène à la recherche de sa subjectivité abolie pourrait-il se recueillir ? Comment celui qui vit dans l'arbitraire prendrait-il conscience de la liberté.

De même que liberté et destinée sont solidaires, arbitraire et fatalité sont liés l'un à l'autre. [...]."

In
Martin BUBER.
Je et tu.
Présentation inédite de Robert MISRAHI.
Avant-propos de Gabriel MARCEL.
Préface de Gaston BACHELARD.
Aubier/Philosophie, Paris, édition de 2012.
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2. Commentaires.
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Il s'agit-là de paroles prophétiques. BUBER a publié cet ouvrage en langue allemande dans le courant de l'année 1929. L'essai n'a pas pris une ride. Il est intemporel et d'une profondeur mystique.

Nos compatriotes qui viennent d'être assassinés ont-ils interpellé vraiment le cauchemar par son nom ? Certes, ils l'ont cru, mais ils se sont trompés en désignant un ennemi parfaitement imaginaire, tout droit enfanté par leur Je  privé de réalité. Le fanatisme qu'ils dénonçaient et qu'ils identifiaient à la religion (quelle qu'elle soit, avec une nette préférence pour le christianisme) est un voile superficiel qui recouvre une réalité humaine beaucoup plus profonde et universelle : l'exaltation du Je et la négation du Tu, c'est-à-dire le pur arbitraire, coupé de toute relation avec l'autre. Ces grands dessinateurs sont morts d'avoir tué en eux la la capacité relationnelle qui suppose un véritable échange entre subjectivités, à propos de faits avérés et reconnus.

Hélas, l'arbitraire a effectivement rencontré la fatalité de la violence. Des vies ont été injustement fauchées. Relisez et méditez BUBER.
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3. Informations diverses.
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Marche pour la vie.

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Une parole de CHARB...

« Moi je n’ai absolument pas envie de vivre comme un paranoïaque. Je sais que j’ai plus de chance de me faire renverser par une voiture à vélib dans Paris que de me faire assassiner par un musulman intégriste parce que, en France, il y en a très peu. »

Pauvre CHARB qui contemplez aujourd'hui la Face de votre créateur, pouviez-vous imaginer qu'il y en aurait assez pour vous ôter la vie ?
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