lundi 13 avril 2015

12 et 13 avril 2015. Nouvelles de la Résistance. Qu'ont-ils fait de l'âme de notre patrie ?

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Comme le lierre à son mur, je mourrai attaché à cette devise :

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, (enfin pas toujours), c'est la lâcheté !
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1. La citation du jour.
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Dans les années 1920, LY-THAN-THUYEN recevait à SAIGON Georges GRANDJEAN, un voyageur venu de FRANCE. Celui-ci, dans le Prologue de son livre intitulé L'épopée jaune, rapporte la conversation qu'il eut avec son hôte, un chrétien d'Annam, comme ce dernier aimait à se définir :

"Puissent tous les Français venir vers nous de cette façon. [...]. Et puisses-tu achever la route de la vie dans la paix et le calme ! J'ai compté parmi les missionnaires et les marins de France des amis qui ne sont plus ; les balles de pirates, la fièvre des bois, le souvenir des ancêtres les ont enlevés trop tôt à mon pays.
[...]. Mais par quelle étrange contradiction dans vos moeurs et vos philosophies, les hautes vertus de votre race ouvrent-elles la voix aux passions, aux cupidité de l'intérêt ? Pourquoi ce siècle actuel détruit-il ce que le précédent a construit ?
Cependant il semble que les héros de votre race soient reniés par certains de leurs successeurs. Ceux qui avaient rêvé de rapprocher les cimes des deux civilisations, de les opposer par leurs qualités supérieures et communes, la pitié et le désintéressement, sont bannis par vos conseils. Or ce qu'on trouve de dévouement en l'homme n'est pas naturel. Ce qu'on trouve de compassion en Asie, aux Indes comme en Chine, y vient du bouddhisme ; ce qui subsiste en Europe de clémence et de charité est dû au christianisme et n'est dû qu'à lui. Pourquoi les blancs d'aujourd'hui suppriment-ils l'enseignement du Christ de leur enseignement ? Savent-ils qu'agissant ainsi, ils tuent le principe même d'une civilisation que jadis nous aimâmes ?"
In
L'épopée jaune. Missionnaires et marins en Indo-chine. De monseigneur d'Adran et de l'Empereur Gia-long au commandant Rivière et à Luu-Vinh-Phuoc, Général des Pavillons-Noirs.
Société Française d'Editions littéraires et technique Edgar Malfère, éditeur, Paris, 1929.
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2. Commentaires.
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Dans son livre Georges GRANDJEAN nous apprend, entre autre, comment Pierre PIGNEAU de BEHAIGNE, évêque d'ADRAN, permit, à la fin du XVIIIe siècle et au tout début du XIXe siècle, la restauration de la dynastie annamite légitime des NGUYEN, au détriment des TAY-SON qui l'avait renversée. L'évêque protégea le jeune Prince CANH, le jeune fils de GIA LONG, l'Empereur déchu ; il l'emmena avec lui à VERSAILLES ; l'évêque y plaida la cause de l'Empereur destitué. GRANDJEAN nous apprend que le jeune prince jouait avec le fils de Louis XVI et que les deux se prirent d'affection et jouaient ensemble dans les jardins du Trianon. Mgr d'ADRAN eu finalement gain de cause et dans les derniers feux de la monarchie, Louis XVI dépêcha une expédition en Indochine pour aider GIA-LONG à retrouver son trône usurpé.
Ce que LY-THAN-THUYEN constate dans cette partie du XXe siècle, c'est la honteuse cupidité d'un pays qui a renié la compassion et la charité exigées des disciples de Jésus. Les investisseurs maintenant se précipitent, exploitent les hévéas et les ressources naturelles du pays, ils n'ont d'yeux que pour les richesses dont ils peuvent s'emparer. Faut-il s'étonner, dès lors, qu'un peuple fier désire retrouver la maîtrise de son destin et l'usage de ses biens ? On connaît la suite : le bombardement de HANOI par l'amiral d'ARGENLIEU, la guerre d'INDOCHINE, la chute de DIEN-BIEN-PHU, le partage tragique du VIET-NAM, l'intervention américaine couronnée du succès que l'on sait : l'abandon de SAIGON et de sa population et la mainmise d'un impitoyable communisme sur l'ensemble d'un pays qui aurait dû être l'image du paradis terrestre.
Ecoutons-bien LY-THAN-THUYEN : c'est bien le reniement des fondements de la civilisation française, si originale, forgée depuis la nuit des temps par un long attachement à l'enseignement de Jésus, qui a permis aux civilisations orientales et occidentales de se rencontrer, de se comprendre, de s'estimer et enfin de s'aimer. L'esprit révolutionnaire, la victoire d'une humanité fictive réunifiée par la vertu des discours à l'encontre de la pluralité et la diversité des hommes, des langues et des civilisations, a conduit au colonialisme de Jules FERRY, à la morgue des puissants en place à l'époque, tous de gôôôôche, aux guerres coloniales et à la naissance d'une haine inexpiable entre les peuples colonisées et la France colonisatrice. Nous payons aujourd'hui le prix de notre morgue !
La simple lecture du Traité passé le 28 novembre 1787 entre "Leurs majestés le Roi Louis XVI et NGUYEN-ANH, roi de COCHINCHINE" montre combien, à cette époque et dans ce système politique, le respect était réciproque, les relations diplomatiques parfaitement symétriques, le maintien des coutumes, des lois, des traditions des parties contractantes présenté comme le fondement de l'équité et de la justice.
Mais monsieur Jules FERRY, lui, proclamait du haut de la Tribune de la Chambre des Députés qu'il incombait aux races supérieures d'éduquer les races inférieures...
Qu'ont-ils fait de l'âme de notre patrie, ces grands défenseurs de la laïcité, ces pourfendeurs des chrétiens, ces aveugles (le récent exemple des affiches censurées [heureusement de manière provisoire] par la RATP est à cet égard très symbolique) qui s'étranglent à la vue d'une rondelle de saucisson sur les escaliers d'une mosquée (élections obligent) mais portent un épais bandeau sur les yeux (tiens ! tiens !) pour ne pas voir le chapelet de têtes de chrétiens décapités, empalées sur les grilles qui entourent les bâtiments officiels dans l'IRAK du Califat islamique ? Qu'ont-ils fait de la mémoire de ces missionnaires, de ces marins, de ces militaires, et de ces hommes d'Asie et d'Afrique qui ont donné leur vie pour notre pays ? (Le beau-frère de LY-THAN-THUYEN est mort sur le front pendant la grande guerre). Franchement, l'attitude de la plupart de ces hommes qui se sont succédé au pouvoir depuis un siècle suscitent en moi un profond dégoût (à quelques exceptions près ; pas de généralisation hâtive) ! Et j'espère bien vous le faire partager. Il faut d'abord voir la réalité en face avant de corriger, s'il est possible, les abominables erreurs d'une pensée tyrannique et parfaitement incapable de comprendre les hommes dans leur complexité.
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3. Informations diverses.
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Rien à signaler, si ce n'est les magouilles, les manoeuvres, les coups bas qui, dans tous les camps, se multiplient. Il faut croire que le pouvoir a des charmes qui justifient tous ces errements. Je vous renvoie donc à vos journaux.

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