samedi 25 juillet 2015

25 juillet 2015. Nouvelles estivales de la Résistance. Lettre ouverte à monsieur Laurent Joffrin.

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Non à la lâcheté ! On ne peut pas laisser les imbéciles bernanosiens dire n'importe quoi !
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1. La citation du jour.
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Elle est tirée d'un article publié par l'inénarrable Laurent JOFFRIN dans le journal Libération, Il y expose ceci à propos de la décision du collège médical du CHU de REIMS de ne pas arrêter l'hydratation et la nutrition de Vincent LAMBERT :


La décision « d’arrêt des soins » ne peut selon lui pas être prise dans la sérénité car "les parents de Vincent Lambert sont liés à la fraternité Saint-Pie-X, secte catholique d’extrême droite dont le Vatican, en dépit de certaines tentatives de négociations, a toujours déclaré l’illégitimité. Ainsi, c’est une phalange intégriste qui a réussi, par la menace, à faire dévier la procédure légale. Elle n’a rien à envier aux groupes équivalents dans les autres religions, par exemple les intégristes musulmans."

Voici le portrait (pris sur le site du Boulevard Voltaire) de monsieur JOFFRIN. La main bénissante, le regard perdu et le ventre avantageux, voilà l'homme qui ose écrire ce qui vient de vous être exposé.

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2. Commentaires sous forme de lettre ouverte.
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Monsieur,

Vous ressemblez tout à fait à ces clercs que vous n'avez cessé de condamner avec la plus extrême sévérité de par vos options politiques et qui entendaient imposer à la société leurs manières de voir et leur éthique, aujourd'hui honnie des bobo dont vous êtes un remarquable représentant. C'est maintenant votre très élastique morale que vous entendez imposer à la société tout entière. Vous ne valez, à cet égard, guère mieux que ces prélats bien en cour qui soufflaient jadis à nos monarques la nature des contraintes comportementales qu'ils entendaient faire peser sur les épaules des Français. Qu'il y ait eu dans ces tentatives cléricales une volonté de puissance et de domination condamnable, c'est l'évidence. Mais vos fulminations ressemblent étrangement à celles que prononçaient tel ou tel évêque de jadis, du haut de sa chaire. Votre chaire à vous, c'est votre journal dont la puissance de persuasion est autrement plus forte, plus prégnante et plus insupportable. Les évêques en question, eux, avaient souvent une vie personnelle édifiante. C'est vous qui appartenez à une secte dont la légitimité ne cesse d'être mise en cause au fil des élections.
Vous avez l'audace d'assimiler la position des parents de Vincent LAMBERT et de leurs soutiens à la position d'intégristes musulmans ! Et personne ne semble avoir eu le courage de vous dire bien haut que cette insinuation est non seulement ignoble mais ridicule. Les uns justifient que l'on tue les infidèles, les autres que "l'on n'éteigne point la mèche qui fume" comme le dit le poète ISAIE et qu'on laisse vivre un homme qui n'est pas malade, simplement pauci-relationnel.
Au-dessus de la loi, monsieur, il y a la conscience. Et je vous dénie absolument le droit de nous imposer par la force, par l'injure et par des comparaisons honteuses une vision de la vie que ne partagent pas nombre de vos concitoyens. HITLER n'a pas hésité à supprimer près de 20 000 handicapés mentaux, au motif que leur vie ne valait pas la peine d'être vécue et qu'ils étaient une gène pour la société. Selon vous, et sur des critères purement idéologiques et subjectifs, la vie de Vincent LAMBERT n'est pas digne d'être vécue. Et c'est bien cette opinion qui est inepte.
J'ai sur vous, monsieur, un certain avantage. Je ne suis point médecin, mais pharmacien et universitaire. J'ai travaillé pendant 20 ans avec un très grand ami et collègue médecin, professeur de neurologie au CHU de STRASBOURG. Je pleure tous les jours sa disparition, et je garde en tête les discussions longues, profondes et mesurées que nous avions sur ces questions. Il me disait qu'un médecin n'est pas fait pour la mort, mais pour la vie. Nous avons conduit de nombreuses recherches sur diverses maladies neurodégénératives. Et, bien que je ne sois plus enseignant-chercheur, je continue dans le domaine, notamment en poursuivant de fructueuses recherches sur des maladies réputées incurables comme la maladie de CHARCOT, dans le cadre d'une consultance scientifique.
Vous exercez sans aucune compétence ni aucun droit un magistère moral, vous condamnez sans appel des parents qui entendent soustraire leur enfant à la griffe de l'état. Franchement, vous y croyez vous aux menaces qui pèseraient sur le corps médical rémois ? C'est un mensonge, un mensonge de plus dans cette lamentable histoire.
Votre article est critiquable non seulement sur le fond, mais sur la forme. Et comme le disait un philosophe contemporain (je le cite de mémoire) : "Je préfère un homme qui adore une idole de bois qu'à un homme qui n'adore que lui-même".
Ce sera le mot de la fin.
J'ai bien l'honneur, monsieur, de vous saluer, non sans vous avoir plaint au préalable.

Philippe POINDRON,
Professeur honoraire des Universités,
ancien vice-prédisent de l'Université Louis Pasteur de STRASBOURG.

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