dimanche 23 août 2015

23 août 2015. Nouvelles estivales de la Résistance.

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Je hésite pas un seul instant, surtout en ce mois d'août où l'on promet de raser gratis demain, à crier très fort :

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
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1. La citation du jour.
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De Lu Xun (鲁迅), le fondateur d'une école moderne de littérature chinoise, membre influent du mouvement du 4 mai 1919, le premier paragraphe d'une très courte et poignante nouvelle, publiée en 1919 (quoique l'auteur, dans le recueil où il  regroupe plusieurs de ses textes, indique "juillet 1920") et intitulée Une petite affaire.

"Voilà qu'en un clin d'oeil six années ont passé depuis que j'ai quitté la campagne pour PEKIN. Pendant ce temps, j'ai fait l'expérience des prétendues grandes affaires, des affaires d'Etat - quand j'y repense, il y en a bon nombre ; cependant elles n'ont laissé aucune marque dans mon esprit, et si je devais retracer leur influence, je dirais qu'elles n'ont fait qu"aggraver mon mauvais caractère - en toute franchise, elles m'ont appris à mépriser les gens davantage de jour en jour."
In
LU Xun
Cris (呐喊, Nà hǎn).
Traduction, annotation et postface de Sébastian VEG.
Editions Rue d'Ulm, Paris, 2010.
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2. Commentaires.
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Afin qu'il n'y ait pas d'équivoque dans l'esprit de mes lecteurs, je ne partage pas l'idée qu'il est bon de mépriser ses semblables chaque jour davantage. Me situant sur un autre plan que le plan interpersonnel, mais considérant le champ politique que tout citoyen a le droit d'occuper, je me mets à la place de nombre de conseillers, appelés auprès du monarque puis rejetés par lui (par exemple Claude SERILLON, l'éphémère conseiller en communication de Normal Ier ou Arnaud MONTEBOURG, venu de sa BOURGOGNE pour rentrer dans le Gouvernement de Manuel VALLS dit Menton Pointu et expulsé sans ménagement pour cause de désaccord avec ce dernier, ou Aquilino MORELLE, le cireur de bottes qui par esprit de symétrie se faisaient cirer les siennes à grand prix ; je ne parle pas de madame TRIERWEILER, plus maltraitée qu'un mouchoir en papier, ni des nombreux chefs et directeurs de cabinet qu'a épuisés madame TAUBIRA). Que peuvent-ils penser des grandes affaires de l'Etat quand elles se réduisent à de si misérables combinaisons (qui parfois se transforment en casques de scooter) ?
Si ces affaires d'Etat prétendues immenses n'ont aux yeux du héros de LU Xun qu'une mince importance, c'est que l'intérêt de l'Etat ni est guère pris en compte, puisque seul est important dans leur traitement les réactions de l'opinion publique (en fait du corps électoral) et le pouvoir d'une caste.
La politique est l'art du possible et le possible n'est possible que s'il est en prise avec le réel.
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3. Informations diverses.
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A lire absolument sur le site des Nouvelles de France, l'article de Christian VANNESTE : La féria de MENARD.




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