vendredi 6 novembre 2015

06 novembre 2015. Al Kindi parle du Coran



Je viens d’achever la lecture du premier tome qu’Édouard-Marie GALLEZ a consacré aux origines de l’Islam (Le Messie et son Prophète. Tome I. De Qumrân à Muḥammad, [4e édition]). Éditions de Paris, Versailles, 2012.

Je lis, page 407, cité dans la note 667, ce texte que l’on doit à Al-KINDI et qui date des environs de 830 ap. J.-C.

"Montrez-moi une preuve ou un signe quelconque d’une seule œuvre merveilleuse réalisée par votre maître Muḥammad, qui certifie sa mission et prouve qu’il commit ses massacres sur ordre divin, comme [il aurait réalisé] la première… La conclusion de tout ceci [la fabrication du Coran], est évidente à qui a lu ces écrits et a vu comment dans ce livre, les récits sont assemblés n’importe comment et entremêlés ; c’est une évidence que diverses mains — et nombreuses — s’y sont mises et ont créé des incohérences, ajoutant ou enlevant ce qui leur plaisait ou leur déplaisait. Est-ce donc les conditions d’une Révélation envoyé du Ciel ?"

Il me semblait que cette charge contre le texte du Coran reçu d’Al-KINDI, était celle d’un farouche opposant à l’Islam. Comme j’ignorais qui était Al-KINDI, je me suis renseigné en consultant divers sites sur Internet.

Et j’apprends qu’en réalité, Al-KINDI est un des plus éminents érudits arabes MUSULMANS du 9e siècle. Versé en philosophe, en mathématique, en médecine, en musique, en physique, en astronomie, c’est est un très grand esprit, un très grand savant, de ces génies auxquels l’humanité fut et demeure redevable.
Ce qui me paraît très intéressant, c’est que cet esprit délié et fin a eu le courage de révéler les modifications et falsifications du texte coranique, dont il n’existe aucun manuscrit complet antérieur à la seconde moitié du 8e siècle, comme si tous les états antérieurs du livre avaient été systématiquement détruits. Homme de foi, sans aucun doute, mais intellectuel et savant, il cherche la vérité factuelle.

Qu’on ne vienne pas me dire que la même critique peut être faite à la BIBLE. Il n’y a pratiquement pas de différences substantielles, par exemple, entre le texte d’ISAÏE livré par le rouleau de QUMRAN et qui date du milieu du deuxième siècle avant J.-C. et le plus ancien manuscrit hébreu complet connu qui lui date du XIe siècle après J.-C. Du reste, on a aussi retrouvé sur une lamelle d’argent dans la région de JERUSALEM, deux versets du Deutéronome qui datent du VIIe avant J.-C. et qui ont traversé le temps. Pour s'assurer d'ailleurs de la fidélité de leur travail, les scribes qui recopiaient les texte bibliques utilisaient la technique de la stichométrie, qui consiste à dénombrer les versets (ou plutôt les vers ou les lignes) de la copie pour s'assurer que leur nombre est bien celui du modèle.

Plutôt que de tomber dans une critique sommaire, fantasmée et peu juste de l’islam, il me paraît plus utile de connaître l’origine de l’Islam (I majuscule) pour pourvoir discuter de la question avec des musulmans de bonne foi. Car la raison et les faits ont un certain poids, même dans l'esprit de croyants persuadés que Dieu n'est pas tenu, dans sa toute puissance, à nous donner accès à la vérité.


En vérité, le livre d’Edouard-Marie GALLEZ démontre de manière définitive que le proto-islam, celui qui a vu OMAR et des juifs de la mouvance judéo-nazaréenne de Yathrib (Médine), s’allier dans un grand élan enthousiaste (au sens étymologique) pour reconstruire le temple de JÉRUSALEM, dérive directement de ce mouvement messianique juif.

Je m'absente jusqu'à mercredi 12 novembre et reprendrai mes billets le 13. 

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