vendredi 15 janvier 2016

15 janvier 2016. Nouvelles de la Résistance. Le chameau triangulaire.

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Croyez bien que je ne cesserai jamais de le répéter :

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !

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1. La citation du jour.
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 Je n’ai pas fini d’épuiser les richesses de CHESTERTON. Voici un extrait de son ouvrage déjà abondamment cité dans mes billets, relatif à la morale.

"Cet écrivain talentueux et astucieux, M. Arthur SYMONS a introduit dans un recueil d’essais récemment paru, je crois, une apologie des Nuits de Londres où il prétend que la morale doit être totalement subordonnée à l’art en matière de critique, et il recourt à cet argument quelque peu singulier selon lequel l’art ou le culte de la beauté est le même de tous temps, alors que la morale varie à toutes les époques et à tous les égards. Il semble défier ses critiques ou ses lecteurs de citer un trait ou une qualité permanente de la morale. Voilà assurément un très curieux exemple de ce parti pris extravagant contre la morale qui rend de si nombreux esthètes ultramodernes aussi morbides et fanatiques que n’importe quel ermite oriental. Il est indiscutable qu’une des phrases les plus communes des intellectuels modernes est de dire que la morale d’une époque peut être entièrement différente de celle d’une autre époque. Et comme beaucoup d’autres phrases d’intellectuel moderne, cela ne veut littéralement rien dire. Si les deux morales sont entièrement différentes pourquoi les appeler l’une et l’autre morales ? C’est comme si quelqu’un disait : « Les chameaux varient complètement en fonction des endroits ; certains ont six pattes, d’autres n’en ont pas, certains ont des écailles, d’autres des cornes, d’autres encore des ailes, certains sont verts, d’autres triangulaires. Ils n’ont aucun point commun. » À quoi tout homme de bon sens répondrait : « Alors pourquoi les appelez-vous tous chameaux ? Qu’entendez-vous par chameau ? Comment reconnaissez-vous un chameau quand vous en voyez un ? » Il y a bien sûr un fond permanent dans la morale, de même qu’il y a un fond permanent dans l’art, mais cela revient à dire que la morale est la morale et que l’art est l’art. Le critique d’art idéal discernerait sans nul doute la beauté perpétuelle ans chaque école ; de la même manière, le moraliste idéal discernerait l’éthique perpétuelle dans tous les codes. Mais, dans la pratique, certains des meilleurs Anglais qui aient jamais existé n’ont rien vu d’autre, dans la piété céleste des brahmanes, qu’obscénité et idolâtrie. Et il est tout aussi vrai que, dans la pratique la plus grande école d’artistes que le monde ait jamais connue, les géants de la Renaissance, ne vit que de la barbarie dans l’énergie éthérée du style gothique."
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2. Commentaires.
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Il est très clair que nos hommes politiques, quand ils font des lois, ne se soucient pas de morale. Ils inventent des nouveaux droits, ce qui est une perversion absolue de la notion du droit. Un droit est quelque chose qui est dû à quelqu’un. Il est évident qu’un toit, de la nourriture, des vêtements sont non seulement des besoins élémentaires de tout être humain, mais des droits absolus que les hommes politiques ont le devoir non moins absolu de satisfaire. Le mariage homosexuel est qualifié de droit nouveau ; il n’est pas un dû mais une licence. Et à ce train-là, il n’y a aucune raison que la loi positive ne crée point de nouveaux droits que la morale réprouve absolument. La proposition qui consiste à dire qu’il n’y a pas une morale mais des morales est à l’évidence un contresens. Il y a confusion entre des comportements autorisés par la loi et les comités d’éthique, qui réglementent de l’extérieur les actions des personnes, et la morale qui fait référence à la délibération de la conscience devant les exigences de la loi naturelle ou, pour les croyants en général et surtout les chrétiens, devant les voies d’un véritable bonheur.
À cet égard, l’image du chameau à six pattes ou du chameau triangulaire, est très éclairante. Il est évident que les nouveaux droits sont fondées non pas sur des principes essentiels et originels, valables en tous temps et en tous lieux, et non pas sur l’idéologie (socialiste, marxiste, maçonnique) ou les pressions de riches électeurs qui plaident pour leur paroisse. En réalité, nous manquons cruellement d’une morale sociale et nous attendons qu’un homme politique digne de ce nom vienne nous en présenter aussi bien les exigences que la pertinence, la beauté et la vigueur. Je reviendrai demain dans mon billet qui sera plus matinal que celui de ce vendredi.
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3. Informations diverses.
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Les chrétiens éthiopiens ne sont pas des chrétiens de guimauve (voir cette vidéo du site Aléteia).

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La « morale moderne illustrée » par l’ordre judiciaire (via le salon beige qui relaie l'avis des Associations familiales catholiques).

"Par un arrêt rendu le 17 décembre 2015, la Cour de Cassation a jugé que compte tenu de l'évolution des mœurs et des conceptions morales, on peut aujourd’hui accuser publiquement quelqu’un de tromper son conjoint sans porter atteinte à son honneur ou à sa considération. Ainsi la personne accusée à tort d’infidélité conjugale ne pourra plus se défendre car selon notre plus haute juridiction, une telle accusation est négligeable et ne porte pas tort à celui qui en est la victime."
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Suisse : une votation sur la fiscalité de la famille se transforme en défense du mariage (via le Salon beige).

Les Suisses ont très bien compris la différence entre une licence et un droit.

L'initiative «Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage», qui sera soumise aux votes le 28 février, veut corriger l'imposition plus lourde qui frappe certains couples mariés par rapport aux concubins. Mais le lobby  LGBT s'inquiète car une petite phrase vient parasiter le débat :
«Le mariage est l'union durable et réglementée par la loi d'un homme et d'une femme».
C'est sur ces mots que s'ouvre le nouvel article de la Constitution proposé par l'initiative du PDC «Pour l'égalité fiscale du mariage». Son acceptation entraînera l'ancrage de cette définition dans le texte fondamental. On comprend que le lobby LGBT s'énerve.
La suite prévoit que le mariage, en tant que communauté économique, ne peut pas être pénalisé, notamment en matière d'impôts, par rapport à d'autres modes de vie.









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