mardi 11 octobre 2016

10 octobre 2016. Extrait d'une déclaration du Conseil permanent des Evêques de France.

Il n’y a rien à rajouter, ou presque rien, à l’article 5 de la déclaration du Conseil permanent de la Conférence des Évêques de France publiée en cette année électorale.

"5. Migrants.

Dans une époque où les distances et les frontières s’effacent devant la mondialisation économique et culturelle, notre volonté de solidarité ne peut pas s’enferme dans le cadre restreint de notre pays. Les événements dramatiques qui frappent les populations du Moyen-Orient ou d’Afrique jettent sur les routes et sur la mer des centaines de milliers de réfugiés, véritables naufragés humains. Quand la Jordanie et le Liban reçoivent des millions de réfugiés, comment notre pays pourrait-il reculer devant la perspective d’accueillir et d’intégrer quelques dizaines de milliers de ces victimes ?
Mais plus largement que l’accueil des réfugiés, nous devons nous interroger sur la manière dont nous traitons les migrants arrivés dans notre pays depuis plusieurs années. Est-il aujourd’hui tolérable que des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants vivent sur notre territoire dans des conditions trop souvent inhumaines ?
Une volonté d’intégration ne peut se réaliser sans accompagnement des ruptures culturelles. La seule recherche de solutions économiques est vouée à l’échec si rien n’est entrepris pour la promotion culturelle, promotion d’une culture enracinée, qui donne ou redonne le sens d’une vie collective nationale."

Il me paraît très important de lire la totalité de cette article, très équilibré et très juste, et notamment de prendre toute la mesure de ce que dit le dernier paragraphe sur l’accompagnement des ruptures culturelles et la question du sens d’une vie collective nationale. 

Résumons :
(a) Accueillir est un devoir.
(b) Traiter humainement les réfugiés est un devoir qui exige un effort de tous les Français. Non à Paris-Plage ou au Nuits blanches, ou à je ne sais quelle Rock en Seine, quand des dizaines de familles vivent sous la tente et dans la boue. Nos impôts ne doivent pas servir d’abord aux plaisirs, mais à l’entretien d’une vie digne pour tous ceux qui vivent chez nous.
(c) Intégrer les nouveaux arrivants, ce qui exclut toute promotion du communautarisme ou le maintien d’une culture étrangère à nos traditions : il s’agit bien d’accompagner UNE RUPTURE CULTURELLE.
(d) Le texte parle de familles. La seule critique que je pourrais lui faire en tant que citoyen est qu’il ne fait pas la différence entre réfugiés en raison de la guerre et migrants économiques dont l’afflux soulève un réel problème et qu’il est vain de sous-estimer.
(e) Je vais sans doute étonner plus d’un lecteur. Mais puisque la puissance publique a décidé de ventiler dans différents lieux de notre pays (Corse exceptée) les migrants de Calais, dont nombre ont le statut de réfugiés politiques, puisqu’il est impossible de s’opposer à une mesure qui est de bon sens pour l’essentiel, mieux vaut accueillir dignement dans ces centres, villages et bourgs les personnes déplacées, leur apprendre notre langue, leur faire aimer la France et leur montrer que nous désirons les INTEGRER. Une expérience réussie a eu lieu à AVRANCHES, si ma mémoire est bonne. En revanche, il est hors de question d’accepter des revendications alimentaires ou culturelles de ceux qui viennent chez nous, et il convient de renvoyer dans leur patrie les migrants clandestins qui n’ont pas vocations à rester en France, notamment les jeunes hommes isolées qui y seraient plus utiles. Le critère est donc l’accueil des familles.

Je ne puis m'empêcher de penser à ce logion évangélique : "Un homme montait de Jéricho à Jérusalem..." et à la parabole du bon Samaritain.


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