mercredi 31 août 2016

31 août 2016. Nouvelles de la Résistance : à propos d'un champion de la tolérance !

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LES CITATIONS DU JOUR.
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"L’homme est un être essentiellement religieux, et toute âme humaine, individuelle ou collective, vit sur un fond de mysticité naturelle, plus ou moins riche, plus ou moins mêlé, plus ou moins impur. Le chef-d’œuvre du Christianisme avait été de policer cette force brute, de l’épurer, de le sublimer, autant que le comporte notre nature pécheresse. La culture moderne, ayant entrepris de rationaliser la totalité de la vie, et à cette fin déclaré la guerre à la religion en général comme à la Bastille de l’irrationnel, crut bientôt l’avoir extirpé radicalement du cœur du peuple. En réalité, ce qu’elle avait extirpé, du moins gravement ébranlé, c’était le Christianisme, c’est-à-dire la puissance civilisatrice de la mysticité naturelle ; quant à cette mysticité même, elle l’avait méconnue pour une part, et pour une autre part elle s’était contentée de la recouvrir d’une croûte de notions rationnelles ou prétendues telles."
In
René GILLOUIN.
L’homme moderne bourreau de lui-même.
Le portulan, [sans mention de lieu, Paris probablement], 1951

Xavier MARTIN analyse en ces termes le sentiment violemment antichrétien des Lumières et spécialement celui de VOLTAIRE.
"La litanie n’en finit pas. Les quatre évangiles ? « grossièrement écrits par des hommes grossiers », pour la « populace », pas n’importe laquelle : « la plus vile populace ». Il y a pire. VOLTAIRE lit-il dans saint Matthieu (XI, 5) que « les pauvres sont évangélisés » ? Toujours les pauvres ! La lie du peuple, une fois encore ! L’idée en est insupportable à l’esprit fort. Son adrénaline entre en émotion, son sang ne fait qu’un tour et il sort de ses gonds, pour une giclée de fiel caractérisée. Évangile signifie « bonne nouvelle » ? Eh bien, voilà celle que lui, en toute charité, il apporte aux pauvres : « c’est que si vous êtes fainéants, vous mourrez sur un fumier ». Cette fraternelle admonestation du prince des humanistes des Lumières figure sous la rubrique Mendiant » de ses Questions sur l’Encyclopédie. Cette catégorie mal considéré ? « deux-cent mille fainéants qui gueusent d’un bout du pays à l’autre, et qui soutiennent leur détestable vie aux dépens des riches ». Ontologiquement, leur dégradation est des moins bénignes : ce sont écrit VOLTAIRE, les « excréments de la société humaine » L’Évangélisation (prioritaire !) d’un tel ramas de méprisables et de fainéants ? La plus étrange des bonnes nouvelles."

(Cf. Notice Évangile [1767], dans le Dictionnaire philosophique. 1764 [VOLTAIRE endosse ce jugement imputé aux sociniens] ; notice « Agriculture ». Œuvres complètes. Édition de Lefèvre et Deterville. Tome 26, 1818, p. 124. Notice Gueux, mendiants, des Questions sur l’Encyclopédie [6e partie ; 1771]. In Œuvres. Op. cité, Beuchot, tome 30, 1829, p. 155. Notice Population. Ibidem. Tome 31, 1829, p. 478. Essai sur les mœurs. Tome 10, 1818, p. 27.)
In
Xavier MARTIN.
Naissance du sous-homme au cœur des Lumières (les races, les femmes, le peuple).
Dominique Martin Morin, Poitiers, 2014.
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2. COMMENTAIRES.
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Il me semble que ces citations illustrent bien la schizophrénie de l’opinion publique française, en matière de religion et de laïcité. Les héritiers des prétendues et soi-disant Lumières qui se gargarisent de la Tolérance feraient mieux de lire l’auteur principal dont ils se réclament. En réalité, la laïcité à la française est une laïcité de combat dont la seule fin consiste à éradiquer le christianise en France. De là cette étrange trahison du Conseil d’Etat sur l’affaire du burkini, la volonté d’interdire les crèches dans les mairies, l’affaire de la statue de saint Jean-Paul II à PLOERMEL, etc. Ces gens décidément n’ont rien compris à l’âme humaine, et plus ils voudront injustement confiner l’expression de la foi en Jésus-Christ dans la sphère privée, et plus ils nous trouveront résolus dans notre opposition à leurs erreurs, pour ne pas dire leurs folies.
Quand je parle d’opposition, je n’entends nullement inclure la haine ou le mépris dans ce comportement. Il me semble que nous pouvons investir le champ de la culture, des médias, des réseaux sociaux par des messages de raison qui montrent où est le chemin, fut-il étroit, qui mène à la joie et à la vie. Utilisons les moyens à notre disposition pour répandre effectivemeny la Bonne Nouvelle.
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3. INFORMATIONS DIVERSES
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Du site du Salon beige, reprise d’un article de Jacques JUILLARD.

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La fête de l’arrose !

On arrose beaucoup en ce moment dans les couloirs de ce pouvoir : FABIUS et JOSPIN au Conseil Constitutionnel, Thierry LEPAON à je ne sais quel comité Hippolyte et Théodule, par exemple et tant d’autres qui fuient le navire comme des rats lors d’un naufrage. Ces gens vont donc continuer à nuire, le cul bien calé dans leur fauteuil ! Nous n’y pouvons pas grand-chose ; hélas ! Mais enfin que l'on compte sur nous pour les arroser à leur tour !


mardi 30 août 2016

30 août 2016. Nouvelles de la Résistance. Marcel en remet une couche...

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LES CITATIONS DU JOUR.
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"Un grand effondrement silencieux, une énorme déception tacite, s’est abattu sur notre civilisation nordique. Toutes les époques précédentes se sont tuées à la tâche et ont été crucifiées dans leur tentative de comprendre ce qu’est réellement la vraie vie, et ce qu’était réellement l’homme de bien. Une portion définie du monde moderne est arrivée indubitablement à la conclusion que ces questions n’ont pas de réponse, que ce que nous pouvons faire, tout au plus, c’est de placer quelques pancartes aux endroits manifestement dangereux pour empêcher les hommes, par exemple, de se soûler à mort ou d’ignorer jusqu’à l’existence de leurs voisins. […].
"Toutes les phrases et tous les idéaux populaires d’aujourd’hui sont des échappatoires pour se dérober au problème du bien. Nous adorons parler de « liberté », et dès que nous en parlons, nous évitons toute discussion sur le bien. Nous adorons parler du « progrès », et nous évitons aussi une discussion sur le bien. Nous adorons parler d’« éducation », autre manière d’éviter une discussion sur le bien. L’homme moderne déclare : « Abandonnons tous ces critères arbitraires et embrassons la liberté. » Ce que l’on peut rendre en toute logique par : « Ne décidons pas de ce qui est bon, mais considérons qu’il est bon de ne pas en décider. » Il dit : « Assez de vos vieilles formules morales, je suis pour le progrès. » C’est-à-dire, logiquement rendu : « N’établissons pas ce qui est bon, mais établissons s’il y a un moyen d’en avoir davantage. » Il dit : « Ce n’est ni dans la religion, ni dans la morale, mon ami, que réside l’avenir de la race, mais dans l’éducation. » Ce qui, exprimé clairement signifie : « Nous ne pouvons décider ce qui est bon, mais donnons-le à nos enfants. »"
In
Gilbert Keith CHESTERTON.
Hérétiques. Traduction de l’anglais, notice et notes par Lucien d’AZAY.
Climats/Flammarion, Paris, 2010, p.33

"[…].Ni le bon plaisir monarchique, ni l’arbitraire de l’État, ni l’accaparement des principales fonctions par une oligarchie fermée ne sont compatibles avec les réquisitions élémentaires de la « république moderne » que n’est toujours pas la République française.
"À cet égard, le règne socialiste apparaît de plus en plus clairement avec le recul, comme une formidable occasion manquée. Dix ans de règne n’auront abouti, par un admirable contre-emploi, qu’à implanter le capitalisme au sein d’une culture particulièrement rebelle. Pour le reste, la gauche sera passée complètement à côté de ce qui eût dû être sa mission historique, à savoir la libéralisation d’un système autoritaire ― son explicitation démocratique, si l’on veut. Sur ce point comme sur les autres, le refus de la réflexion et l’obstination sans vraie foi dans des doctrines d’un autre âge ont conduit à une prompte capitulation sans conditions. Point même d’états d’âme, sur ce terrain-là : ils se sont instantanément évanouis dans la béatitude vorace du pouvoir et des places. […]."
In
Marcel GAUCHET.
La démocratie contre elle-même. (Collection "Tel", N°317.)
Gallimard, Paris, 2002.
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2. COMMENTAIRES.
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On dira que je radote, en ramenant constamment Marcel GAUCHET ou CHESTERTON sur le devant de la scène. Mais leurs propos tenus à des décennies d’intervalles, se répondent magnifiquement l’un à l’autre.
En tout premier lieu, il est clair qu’en renonçant à dire ce qu’est le bien, et en se bornant, par des oukases et des interdits, à dire où est le mal (parfois, du reste en l’inventant de toute pièce), notre soi-disant République a renoncé définitivement à promouvoir et à rehausser la morale publique et privée. Elle a élevé le relativisme à la hauteur d’un absolu (ce qui n’est pas la moindre de ses contradictions) et elle a renoncé à transmettre à nos enfants des valeurs ou plutôt des vertus ; elle tend à conserver les intérêts d’une caste arrogante et incapable. Elle se cantonne à un matérialisme débilitant. On est loin de REGULUS ou de SCIPIN !
GAUCHET en rajoute une couche et il est particulièrement sévère avec le socialisme mitterrandien (qui est ici visé par ses propos) lequel, avec monsieur HOLLANDE, a atteint u niveau de mensonge et de cynisme rarement atteint dans le cours de notre tumultueuse histoire. Pépère est soucieux, paraît-il, de la trace qu’il laissera dans l’histoire. Je crains fort que l’histoire, mauvaise fille, ne l’efface de notre mémoire collective. Quand on voit comment les rats quittent le navire élyséen pour se trouver de bonnes places dans la haute fonction publique où ils continueront de nuire, on se dit que cette oligarchie est décidément indécente. Ils sont dans le déni du réel, ce sont les prêtres et les adorateurs de doctrines d’un autre âge. Le cadavre hélas bouge encore. Il ne dépend que de nous de l’immobiliser aux prochaines élections !
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Une illustration parfaite des propos de Marcel GAUCHET (du site du Figaro).

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Pathétique président (du site des Nouvelles de France).

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Le grand bourrage de crâne (du site du Boulevard Voltaire) :

Selon monsieur CAZENEUVE, la France et la République, c’est la même chose ! Décidément, il n’a rien compris. Heureusement que ce n’est pas le cas, Sinon, je ne donne pas cher de notre malheureuse patrie. Mais comme disait TALLEYRAND, un ministère qu’on soutient est un ministère qui penche, idem pour un régime politique ! Attention, je suis résolument pour la démocratie, mais la vraie, celle qui consiste à donner voix au chapitre au Peuple, dans des conditions qui tiennent compte du principe de subsidiarité et des corps intermédiaires. A cet égard, et pour cette raison-là, on ne peut pas condamner l’initiative du référendum local sur le nouvel aéroport de NANTES.







lundi 29 août 2016

29 août 2016. Nouvelles de la Résistance : des ravages de l'égalitarisme !

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LES CITATIONS DU JOUR
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"La conclusion qui se dégage nettement de tout cela, c’est que l’uniformité, pour être possible, supposerait des êtres dépourvus de toutes qualités et réduits à n’être que de simples « unités » numériques ; et c’est aussi qu’une telle uniformité n’est jamais réalisable en fait, mais que tous les efforts faits pour la réaliser, notamment dans le domaine humain, ne peuvent avoir pour effet que de dépouiller plus ou moins complètement les êtres de leurs qualités propres, et ainsi de faire d’eux quelque chose qui ressemble autant qu’il est possible à de simples machines, car la machine, produit typique du monde moderne, est bien ce qui représente au plus haut degré qu’on ait encore pu atteindre, la prédominance de la quantité sur la qualité. C’est bien à cela que tendent, au point de vue proprement social, les conceptions « démocratiques » et « égalitaires », pour lesquelles tous les individus sont équivalents entre eux, ce qui entraîne cette supposition absurde que tous doivent être également aptes à n’importe quoi ; cette « égalité » est une chose dont la nature n’offre aucun exemple, pour les raisons mêmes que nous venons d’indiquer, puisqu’elle ne serait rien d’autre qu’une complète similitude entre les individus ; mais il est évident que, au nom de cette prétendue « égalité » qui est un des « idéaux » à rebours les plus chers au monde moderne, on rend effectivement les individus aussi semblables entre eux que la nature le permet, et cela tout d’abord en prétendant imposer à tous une éducation uniforme. Il va de soi que, comme malgré tout on ne peut pas supprimer entièrement la différence des aptitudes, cette éducation ne donnera pas pour tous exactement les mêmes résultats ; mais il n’est pourtant que trop vrai que, si elle est incapable de donner à certains individus des qualités qu’ils n’ont pas, elle est par contre très susceptible d’étouffer chez les autres toutes les possibilités qui dépassent le niveau commun ; c’est ainsi que le « nivellement » s’opère toujours par en bas, et d’ailleurs il ne peut pas s’opérer autrement, puisqu’il n’est lui-même qu’une expression de la tendance vers le bas, c’est-à-dire vers la quantité pure qui se situe plus bas que toute manifestation corporelle, non seulement au-dessous du degré occupé par les êtres vivants les plus rudimentaires, mais encore au-dessous de ce que nos contemporains sont convenu d’appeler la « matière brute », et qui pourtant, puisqu’il se manifeste aux sens, est encore loin d’être entièrement dénué de qualité."
In
René GUÉNON.
Le règne de la quantité et les signes des temps. (Collection "Tradition".) Édition définitive établie sous l’égide de la Fondation René Guénon.
Gallimard, Paris, 2015, p. 64

"Je promène mes regards sur cette foule innombrable composés d’êtres pareils, où rien ne s’élève ni ne s’abaisse. Le spectacle de cette uniformité universelle m’attriste et me glace, et je suis tenté de regretter la société qui n’est plus."

"Après avoir pris ainsi tout à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être qu’un troupeaux d’animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger."
Et
"Je promène mes regards sur cette foule innombrable composés d’êtres pareils, où rien ne s’élève ni ne s’abaisse. Le spectacle de cette uniformité universelle m’attriste et me glace, et je suis tenté de regretter la société qui n’est plus."
In
Alexis de TOCQUEVILLE.
De la démocratie en Amérique. Les grands thèmes. Edité par J.-P. MAYER. Édition revue et corrigée avec une bibliographie supplémentaire pour l’édition de 1980. (Collection Idées. Série Sciences humaines. No 168.)
Paris, Gallimard, 1980, (pp. 348 et 366).
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2. COMMENTAIRES.
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René GUENON, dont j’ai déjà livré quelques idées, est le philosophe qui a le mieux pensé ce qu’est la qualité qu’il oppose à la quantité. Il est assez typique de la mentalité de l’Éducation qui se prétend nationale, ainsi que de la presse, d’observer la manière dont les résultats du baccalauréat sont présentés : toujours en termes de pourcentage de réussite, et de classement des académies en fonction de ce pourcentage. Nous feignons de croire que tous les bacheliers se valent et qu’il suffit d’avoir sa peau d’âne pour prétendre au sommet de la société. En réalité, la stratification est féroce, et l’obtention d’une mention (Très bien ou Bien) est l’horizon doré des ambitieux. Cette manière de voir nie que les différences entre les hommes soient de nature qualitative, et que s’il n’y avait pas de qualité propre à chaque personne, il n’y aurait pas de personne du tout.
Alexis de TOCQUEVILLE, par des biais différent, arrive aux mêmes conclusions. La démocratie est un système qui aboutit à la confiscation par l’État du pouvoir que chaque personne a le droit d’exercer sur sa vie. Nous croulons sous le poids des réglementations et des normes, et il est assez curieux de constater qu’au pays dont les élites se moquent de la normalité, ce sont ces mêmes élites qui édictent de normes : elles visent toujours le matériel et le quantitatif. D’où la tristesse de l’uniformité glacée que nous voyons s’étendre dans nos sociétés qui se disent démocratiques.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Il n’y a rien à signaler qui puisse illustrer mon propos… Ou plutôt, il y a trop d'exemples. A vous de les trouver !


dimanche 28 août 2016

28 août 2016. Nouvelles de la Résistance. Les grandes tendances du socialisme contemporain analysées et comment par Marcel Gauchet !

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"La disgrâce soudaine, irrémédiable, irrattrapable, à laquelle la mortuaire et dadaïste partie de bras-de-fer toujours en cours entre stalino-mitterrandistes, municipalo-situationnistes, maurasso-léninistes, énarcho-ouvriéristes et autres gaucho-centristes achève de conférer un caractère de naufrage solennel et burlesque. Les droits de l’homme, c’est d’abord cela : un moyen de rassembler ailleurs, en fonction de la contradiction désormais impossible à méconnaître, si obscurément que ce soit, entre l’impératif de l’autonomie et les moyens de la concentration politique, administrative et économique qui continuent désespérément de dessiner l’horizon programmatique des antiquités de la gauche. De la brèche qui s’est de la sorte ouverte, de l’inconciliable qui en vient à s’y manifester, on ne saurait trop se féliciter. Contre le mélange des aspirations tyranniques et de cynisme fossile quant à la doctrine qui prétend incarner le changement, contre la misère poujadiste où s’est enfoncé en général le syndicalisme, nul doute que la puissance d’écart, d’altérité, de refus qui a trouvé à se cristalliser autour de la thématique antitotalitaire des droits de l’homme, représente notre seul espoir, l’unique chance qu’on puisse présentement discerner de voir un jour se recomposer un projet politique digne de ce nom, qui aurait tiré jusqu’au bout les leçons du passé."
In
Marcel GAUCHET.
La démocratie contre elle-même. (Collection "Tel", N°317.)
Gallimard, Paris, 2002, p. 8.
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2. COMMENTAIRES.
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Marcel GAUCHET décrit merveilleusement, et en un style qui n’est qu’à lui, l’état de délabrement idéologique et intellectuel de la « gôôôôôche ». La qualification désopilante des différents courants du socialisme fait sourire, et elle expose avec une perfection millimétrique les diverses tendances qui s’affirment chez les candidats aux primaires de la « belle union de la gauche », terme ridicule, cache-sexe minuscule et transparent cousu par des tailleurs besogneux pour tenter de dissimuler à nos yeux et dans le désespoir de la débandade, l’âpreté de la lutte idéologique qui sévit dans le socialisme moribond.
Entre le mittérrandisme faisandé de Pépère, le situationisme municipal de Gérard FILOCHE, le maurasso-léninisme d’Arnaud MONTEBOURG, l’énarcho-ouvriérisme de Benoît HAMON et le gaucho-centrisme de Manuel VALLS (qui est du reste celui de monsieur Alain JUPPE), il y a plus qu’une lutte d’ego. Il y a une confrontation des visions très contradictoires que chacun des prétendants se fait de la politique, mais ces visions datent du XIXe siècle et seul un archéologue de la pensée socialiste serait en mesure d’en identifier les origines, voire dans certains cas les strates. Mais il n’est pas nécessaire d’être membre de cette très fermée corporation pour comprendre que tous ces systèmes ont fait faillite.
Me direz-vous, à « drouate » aussi il y a une lutte de divers candidats. Certes, il ne faut pas en disconvenir, sauf que la lutte qui les oppose est une lutte pour le pouvoir, et non une lutte pour faire triompher des idées périmées. En somme, ce qui unit les candidats de droite est plus fort que ce qui les divise, et parfois, en effet, on a du mal à faire la différence entre les programmes que ces candidats nous offrent. En somme la lutte n’est pas vraiment de nature idéologique.
Je laisse mes lecteurs libres de choisir leur camp. On aura compris, mais ce n’est pas un scoop, que j’ai choisi le mien !
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Le Conseil d’’Etat et la suspension de l’arrêté anti-burkini (du site du Salon beige).

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La grande culture du ministre de la Culture (du site du Boulevard Voltaire).

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Du site Aleteia, cette mise au point intéressante.



samedi 27 août 2016

27 août 2016. Nouvelles de la Résistance. Mondialisation, marchandisation, socialisme, c'est tout un !

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LES CITATIONS DU JOUR.
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"Le marché accompagne la définition de l’individu comme un être essentiellement désirant. Désormais, nous sommes d’abord ce que nous désirons : des objets, des êtres, des styles de vie, des expériences. Nous confondons la multiplication des droits avec celle des appétits, sans concevoir la moindre contrepartie sous forme de devoirs. Une société de marché est d’abord une société de services axée sur la commodité et l’immédiateté : ajustement le plus minutieux de l’offre à la demande, et plus l’offre est personnalisée, adaptée aux goûts de chacun, plus elle est valorisée. […]."
In
Pascal BRUCKNER.
Misère de la prospérité. La religion marchande et ses ennemis.
[Bernard] Grasset, Paris, 2002, p. 168

"C’est ainsi qu’un biosociologue a proposé sans rire que les femmes occidentales prennent l’habitude de faire implanter leurs embryons, contre rétribution, dans le ventre de femmes du tiers monde, lesquelles joueraient ainsi le rôle de mères porteuses. Elles assumeraient, à la place des femmes plus riches et plus occupées du Nord, les inconvénients de la grossesse et les douleurs de l’accouchement. Offrir à ces femmes déshéritées quelques dizaines de milliers de .francs pour chaque « portage » permettrait d’atténuer leur misère. Pour le Nord, cela aiderait à résoudre les problèmes de la dénatalité et de l’immigration : exportation d’embryons congelés et réimportation de nourrissons parfaitement adaptables et assimilables. Les libéraux les plus extrémistes ne voient pas d’objection à l’instauration d’un tel commerce international."
In
Jean-Claude GUILLEBAUD.
Le principe d’humanité.
Éditions du Seuil, Paris, 2001, p. 216
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2. COMMENTAIRES.
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Les hommes qui ont la prétention de nous gouverner et qui sont à l’heure actuelle au pouvoir, n’ont pas de mots assez durs pour stigmatiser le capitalisme ou le tout marchand, mais beaucoup d’initiatives juridiques, législatives ou politiques pour en consacrer le règne. La dernière innovation est celle qui consiste à introduire, par le biais de l’inscription à l’état-civil d’enfants nés à l’étranger de mères porteuses, la pratique de la GPA dans notre pays. C’est très exactement ce que dit Pascal BRUCKNER quand il avance que le marché définit l’individu comme désirant qui confond ses droits avec ses appétits. Si le droit est la reconnaissance d’un dû, il faut accepter l’idée qu’un enfant n’est pas dû à un « couple » homosexuel. Que ce dernier puisse le désirer n’implique pas qu’on doit accepter de faire droit à ce désir. En d’autres termes, il y a des limites au désir.
La seconde citation commente le propos d’un biosociologue, analysé par François DAGOGNET (nous dit GUILLEBAUD), dans son ouvrage La Maîtrise du vivant. Ces propos ont été tenus par ce biosociologue dont je ne connais pas le nom, et montrent dans quelle profondeur de bassesse la marchandisation du corps et le matérialisme peuvent nous faire tomber. Il est du reste intéressant et paradoxal que ce soit DAGOGNET qui, semble-t-il, cherchait la vérité du côté de l’objet et non du sujet, qui se soit penché sur cette question de la marchandisation du corps.
Dès lors vous comprendrez pourquoi il est essentiel de participer à la Manifestation du 16 octobre organisée par La Manif Pour Tous, pour lutter contre les initiatives souterraines, tordues, et inhumaines que veulent nous imposer les gens de ce régime intellectuellement et spirituellement corrompu.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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A propos de vêtement, lire (du site du Salon Beige).





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L’imbécile au service de la mondialisation : j’ai nommé monsieur JUNCKER (du site du Salon Beige), voir :

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Souvenir des prêtres martyrs de la Révolution dans le diocèse de Laval, (du site Riposte catholique)


Voici un extrait de l’article :

"Guillotinés le 21 janvier 1794 à Laval, l’abbé Jean-Baptiste Turpin du Cormier, curé de la Trinité, ses vicaires, les abbés Jean-Marie Gallot et Joseph Pellé, les abbés Jacques André, Augustin Philippot, François Duchesne, André Duliou, René Ambroise, François Migoret, Julien Moulé, Julien Morin, Louis Gastineau, Pierre Thomas, le R.P Jean Triquerie, religieux cordelier, avaient refusé de prêter le serment à la constitution civile du clergé que Rome avait déclaré schismatique."





vendredi 26 août 2016

26 août 2016. Nouvelles de la Résistance. Il est temps de rompre le pacte avec le diable.

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Le diable considéra alors que l’Homme moderne avait mordu suffisamment bien à son hameçon et choisit ce moment pour annoncer qu’un pacte existait et qu’il fallait commencer à payer pour ses largesses passées. Avant la fin de ce XVIIIe siècle, et surtout à de nombreuses reprises depuis, il continua à présenter son ardoise. Il ne voulut cependant pas apparaître en personne, mais préféra inspirer quelques sombres prophètes, auxquels il donna pour mission de révéler aux hommes le montant qu’ils auraient à régler. Si tu veux garder la liberté, dirent ces prophètes à leur contemporain, tu auras à t’acquitter d’un triple prix, en te séparant d’abord de ton Dieu, ensuite de ton prochain et finalement de toi-même.

Plus de Dieu : tu n’auras aucune raison de croire qu’il existe un être au-dessus de toi, une entité dont la valeur serait supérieure à celle de ta propre vie ; tu n’auras plus ni d’idéaux ni de valeurs : tu seras un « matérialiste ». Plus de prochain : les autre hommes, à ton côté et non plus au-dessus de toi, continueront d’exister, bien entendu, mais ils ne compteront plus pour toi. Ton cercle se rétrécira : d’abord à tes connaissances, ensuite à ta famille immédiate, pour se limiter enfin à toi-même ; tu seras un « individualiste ». Tu essaieras alors de t’accrocher à ton moi, mais celui-ci sera à son tour menacé de dislocation. Tu seras traversé par des courants sur lesquels tu n’auras aucune prise ; tu croiras décider, choisir et vouloir librement, alors qu’en vérité ces forces souterraines le feront à ta place, de sorte que tu perdras les avantages qui t’avaient semblé justifier tous ces sacrifices. Ce moi ne sera plus qu’une collection hétéroclite de pulsions, une dispersion à l’infini ; tu seras un être aliéné et inauthentique, ne méritant plus d’être appelé « sujet »."
In
Tzvetan TODOROV.
Le Jardin imparfait. La pensée humaniste en France. (Collection dirigée par Jean-Paul ENTHOVEN ; Biblio essais ; Le Livre de Poche N°4297.)
[Le Livre de Poche], Grasset, Paris, 2006, p. 10
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2. COMMENTAIRES.
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Vous remarquerez que depuis quelques jours, la tonalité de mes billets porte sur le statut de l’être humain. Pour être juste avec TODOROV, il convient de dire que ces propos ici présentés sont introductifs et qu’il s’efforce de démontrer que ce constat n'est que partiellement justifié dans le reste de son ouvrage. Néanmoins, il convient, au point où nous en sommes, de nous poser les questions que soulève TODOROV.
Avec la laïcité furieuse de nos gouvernants actuels, avec l’œuvre de déconstruction historique de la patrie, entreprise par l’éducation nationale, avec le rejet de la reconnaissance des origines chrétiennes de l’Europe (Merci MM. CHIRAC et JOSPIN), nous avons en effet acté la séparation d’avec Dieu. D’autres, ailleurs, en Orient notamment, payent de leur sang la fidélité à ce Dieu que nous avons apostasié avec allégresse. Nous récoltons les fruits de notre reniement avec la multiplication des actes commis, paraît-il, par des « déséquilibrés » au cri d’Allahou akbar.
Avec la multiplication des allocations de toutes sortes, l’état nous a déchargés du soin de notre prochain. Pourquoi ressentirions-nous l’urgence de nous rendre prochain de l’autre, puisque l’État prétend le faire à notre place.
Avec la floraison des publications de penseurs fumeux ou célèbres, concernant la mort du sujet, nous avons renoncé à l’exercice de nos libertés, c’est-à-dire à la réflexion, à la pensée, et aux droits imprescriptibles de notre conscience. Qu’est-ce qu’en effet la liberté de conscience si ce n’est le droit du sujet. Plus de sujet, plus de liberté de conscience ; nous nous exilons de nous-mêmes et l’homme est en train de crever au profit de la machine qui bientôt le remplacera.
À cet égard, les prochaines élections présidentielles seront déterminantes. Il en va de l’avenir de notre patrie, de l’Europe (la vraie, pas celle de monsieur JUNCKER), et probablement de la part d’humanité qui nous habite et qui a fait la grandeur de la France.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Traumatisme de mères porteuses indiennes ; négation de l’humanité, négation du prochain, négation de Dieu : du site généthique.

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Eux ne renient pas leur Dieu. Du site Aleteia :




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Et m… à l’Europe à la JUNCKER ! (Du site Citizen Go)

Je vous invite à signer la pétition.



Le rapport de la députée néerlandaise, Sophia in 't VELD, du groupe ALDE (Libéraux Démocrates), propose de mettre en place un outil de notation politique pour chaque état-membre de l’Union Européenne. L’objectif ? Sanctionner les peuples et les pays qui ne se conformeraient pas aux valeurs "démocratiques" imposées par Bruxelles.
Empêchez-ça, signez cette pétition


Pour de nombreux responsables politiques européens, ces "valeurs démocratiques" sont, en particulier, "l'égalité" et la "non-discrimination". Ces deux notions sont à la base de toutes les revendications transsexuelles, bisexuelles, lesbiennes et gay concernant le "mariage" homosexué, l'adoption par les homosexuels, la PMA et la GPA.

Empêchez-ça, signez cette pétition


Ce rapport, s'il est mis en application, permettrait de considérer qu'un pays n'acceptant pas les prétendues "avancées sociétales" ne respectent pas les "droits fondamentaux" des citoyens (application de l'article 21 de la Charte des droits fondamentaux qui dit en particulier qu'il ne peut y avoir de discrimination sur l'orientation sexuelle, par exemple). Autrement dit, il ne respecterait pas les « Droits de l’Homme »…
C’est une manière inédite, en Europe, d’empêcher tout retour sur ces lois délirantes.
Ainsi, le Parlement Européen, la Commission et le Conseil s'arrogeraient le droit [droit qu’ils n’ont pas] de modifier les objectifs et la nature même de l’Union Européenne telle que définie dans les Traités, sans que les citoyens européens n’aient été consultés
C’est illégal, c’est anti-démocratique et c’est dangereux pour nos libertés.
Cette pétition est portée par "Europe for Family", association initiée par "La Manif pour Tous", mais également présente en Allemagne, en Pologne et dans d'autres pays européens.  
Merci pour votre aide,
Stéphane Duté et toute l’équipe de CitizenGO






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jeudi 25 août 2016

25 août 2016. Nouvelles de la Résistance : Simone Weil avait prophétisé les moments que nous vivons !

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Dans l'ensemble, la situation où nous sommes est assez semblable à celle de voyageurs tout-à-fait ignorants qui se trouveraient dans une automobile lancée à toute vitesse et sans conducteur à travers un pays accidenté. Quand se produira la cassure après laquelle il pourra être question de chercher quelque chose de nouveau ? C'est peut-être affaire de quelques dizaines d'années, peut-être aussi de siècles. Il semble cependant que les ressources matérielles de notre civilisation ne risquent pas d'être épuisées avant un temps assez long, même en tenant compte de guerres, et d'autre part, comme la centralisation, en abolissant toute initiative individuelle et toute vie locale, détruit par son existence même tout ce qui pourrait servir de base à une organisation différente, on peut supposer que le système actuel subsistera jusqu'à l'extrême limite des possibilités. Somme toute, il apparaît raisonnable de penser que les générations qui seront en présence des difficultés suscitées par l'effondrement du régime actuel sont encore à naître. Quant aux générations actuellement vivantes, elles sont peut-être, de toutes celles qui se sont succédé au cours de l'histoire humaine, celles qui auront eu à supporter le plus de responsabilités imaginaires et le moins de responsabilités réelles. Cette situation, une fois pleinement comprise, laisse une liberté d'esprit merveilleuse."
In
Simone WEIL.
Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale. (Collection Folio/Série Essai N°316), p. 146
Gallimard, Paris, 2004 (date du dépôt légal de cette édition).

Tous les Français devraient lire cet ouvrage !
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2. COMMENTAIRES.
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Il y avait bien longtemps que je n’avais cité Simone WEIL, selon moi un des penseurs les plus profonds du XXe siècle. Le livre d'où j’extrais ce passage a été publié il y a plus de soixante ans. Il n’a pas pris une ride.
Simone WEIL souligne bien les défauts de l’organisation politique et sociale qui est la nôtre et celle des pays qui se prétendent démocratiques. Cette prétention, en effet, est des plus grotesques. Les citoyens ont perdu la possibilité de se constituer en corps intermédiaires dotés de pouvoirs politiques. Il en résulte que nous avons abandonné le soin de guider nos vies selon notre vocation à une administration anonyme, toute puissante en droit, impotente en fait. De sorte que l’on met sur nos épaules, par le biais de votes qui sont des turlupinades, le soin de régler des problèmes aussi lourds que celui de l’identité nationale, des racines de notre patrie, de l’immigration incontrôlée ; une fois que nous avons délégué nos pouvoirs à la prétendue et soi-disant représentation nationale et à un exécutif boursouflé, nous sommes complètement dépourvus des moyens qui nous permettraient de vivre selon des vues partagées par.la majorité des Français.
Il est probable que les politiciens de tous poils n’ont pas prêté assez d’attention aux événements de SISCO en Corse. Des citoyens ont pris les moyens (ils étaient, paraît-il illégaux !) pour faire respecter le droit (celui de l’accès public à la plage) que les pouvoirs publics sont incapables d’imposer. Nous voici donc dépossédés des responsabilités réelles, celles de vivre chez nous comme nous l’entendons, au profit de responsabilités imaginaires, celles de régler des problèmes brûlants qui infectent notre vie quotidienne dans l’espace public.
Il est grand temps que la mascarade prenne fin. Et je dois dire que cette situation me laisse en effet une liberté d’esprit merveilleuse.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Du site des Nouvelles de France cet article sur les événements de SISCO.

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Du site du Salon beige, cette autre analyse des événements de SISCO

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Racisme « anti-blanc ». Du site du Boulevard Voltaire.



Ces trois informations, à elles seules, résument mieux qu’un long discours ce que dit notre grande Simone WEIL. Vous avez le droit de commenter.

mercredi 24 août 2016

24 août 2016. Nouvelles de la Résistance. Hiérarchie des normes, Mozi, Kelsen et loi El-Khomri.

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"MOZI a dit : Aux débuts de la vie humaine, quand il n’y avait encore ni loi ni gouvernement, la coutume était « à chacun selon son idée ». De ce fait, chaque homme avait sa propre idée, deux hommes avaient deux idées différentes et dix hommes avaient dix idées différentes : autant d’homme, autant d’idées. Comme tout le monde approuvait son propre point de vue et désapprouvaient les points de vue des autres, des désaccords mutuels apparurent parmi les hommes. En conséquence, le père et le fils, le fils aîné et ses cadets devinrent ennemis et étrangers les uns aux autres, puisque ils étaient incapables de se mettre d’accord. Chacun travaillait à faire du tort à l’autre par l’eau, le feu et le poison. On n’employait pas à s’entraider l’énergie en surplus ; on laissait les denrées en surplus pourrir au lieu de les partager ; on gardait secrets d’excellents daos au lieu de les transmettre. Le désordre du monde était comparable à celui qui règne parmi les oiseaux et les bêtes. Et tout ce désordre était dû à l’absence de souverain."
[…]
"Ensuite, comment établit-on l’ordre dans l’empire ? L’ordre régnait dans l’empire parce que l’empereur avait pu unifier les normes dans l’empire. Si cependant tout le peuple s’identifie au fils du Ciel et non au Ciel même, la forêt vierge n’est pas défrichée, les ouragans et les déluges qui s’abattent fréquemment ne sont que le châtiment du Ciel contre le peuple quand il n’aligne pas ses normes sur la volonté du Ciel."

子墨子言曰:「古者民始生,未有刑政之時,蓋其語『人異義』。是以一人則一義,二人則二義,十人則十義,其人茲眾,其所謂義者亦茲眾。是以人是其義,以非人之義,故文相非也。是以內者父子兄弟作怨惡離散不能相和合。天下之百姓皆以水火毒藥相虧害至有餘力不能以相勞腐臭1餘財不以相分隱匿良不以相教天下之亂若禽獸然。
夫明虖天下之所以亂者,生於無政長
察天下之所以治者何也?天子唯能壹同天下之義,是以天下
治也。
[…]
天下之百姓皆上同於天子,而不上同於天,則菑猶未去也。今若天飄風苦雨,溱溱而至者,此天之所以罰百姓之不上同於天者也。」
In
MOZI, Livre III, L’identification au supérieur.
Le texte chinois est tiré du Chinese Text Project.
La traduction est celle du texte anglais établi depuis le chinois par Yi-Pao Mei, par Pierre de LAUBIER.
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2. COMMENTAIRES.
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Je vous demande de lire intégralement ces commentaires. Il me semble qu’ils sont au cœur du débat politique actuel.

Mes lecteurs pardonneront, je l’espère, le recours fréquent que je fais à MOZI, certainement un très grand penseur de la Chine antique, peut-être même le plus grand. Fervent défenseur de L’Amour universel, il s’est opposé aux confucianistes, notamment dans des dialogues (sans doute imaginaires) qu’il aurait eus avec MENCIUS. Il n’a pas eu dans la vie politique chinoise l’importance de CONFUCIUS, sans doute parce que les Lettrés trouvaient dans l’immanentisme de ce dernier, des motifs suffisants pour établir leur puissance et défendre leurs intérêts.
Dans ce texte, MOZI établit une hiérarchie des normes. Les oppositions des syndicats à la loi dite El-Khomri trouvent justement leurs fondements dans la théorie de la hiérarchie des normes que ladite loi inverserait en mettant l’entreprise (employeur plus employés) au-dessus des syndicats (responsables syndicaux plus employés). Je n’ai pas détaillé la hiérarchie qu’établit MOZI ; je ne ferai que la résumer : chef de village, chef de district, seigneur féodal, empereur, et CIEL, chacun édictant des normes emboîtées dans celles de leur supérieur.)
En soumettant l’empereur et le peuple aux normes établies par le Ciel, MOZI se place résolument du côté de la transcendance. Il indique clairement que les châtiments (déluges, ouragans) expriment le courroux du Ciel vis-à-vis d’un peuple qui ne soumet pas à ses règles. C’est, du reste, ce que les prophètes d’ISRAËL ne cesseront de dire au peuple israélite, infidèle aux alliances successives que Dieu a passées avec lui. Sans utiliser le concept de Loi naturelle, MOZI, très clairement y fait référence. Les prophètes d’ISRAËL, eux, ne cessaient de la rappeler au peuple et aux rois ; en évoquant MOÏSE et l’alliance mosaïque et en filigrane, c’est bien au Décalogue qu’ils faisaient allusion.
Revenons à la hiérarchie des normes bousculées par la loi El-Khomri. En premier lieu, on doit reconnaître que cette hiérarchie existe en fait et droit dans notre espace politique. La difficulté tient au fait que la hiérarchie des normes dans la « démocratie » française est dépourvue de TOUS FONDEMENTS. Elle ne trouve sa légitimité que dans la Constitution qui en est la norme suprême. Or, et nous l’avons vécu, une constitution se change, et par conséquent la hiérarchie des normes qu’elle implique peut être bouleversée. En réalité, les partisans d’une nouvelle République veulent changer la hiérarchie des normes. Je ne sais pas s’ils en sont conscients, mais j’affirme qu’un changement de constitution aurait cet effet.
Le théoricien de la hiérarchie des normes dans le droit est KELSEN qui énonçait dans sa Théorie pure du droit, la seule valeur du droit positif, et niait par conséquent que le droit puisse s’enraciner dans la loi naturelle. Il émigra aux Etats-Unis car il était juif, mais il n’hésita pas à affirmer que les lois antisémites de HITLER n’étaient pas dépourvues d’une certaine juridicité. La raison fondamentale qui oppose les Socialistes, les hommes de gauche et certains chrétiens qui se réclament de cette mouvance, aux manifestants contre la Loi TAUBIRA et ses annexes réside dans cette différence : en France, la loi est dépourvue de TOUS FONDEMENTS autres que politiques. L’instauration d’une laïcité pure et dure n’avait du reste d’autre dessein que de servir les intérêts, les buts, l’idéologie d’un courant de pensée auto-institué en maître de la morale publique. Il y a là une grande analogie entre le statut des Lettrés chinois et des dignitaires des Loges maçonniques. S’il était possible de débattre sereinement et PUBLIQUEMENT avec ce courant de pensée qui se veut secret, la démocratie aurait fait un grand pas. Mais ce n’est pas le cas.
Cela, nombre de Français ne peuvent plus l’accepter.