mardi 31 janvier 2017

29 janvier 2017. Nouvelles de la Résistance : morale et société close vont de pair

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Quel est le mobile qui sous-tend la mise en cause de la civilisation moderne, de l’esprit de l’Occident et en particulier de l’Occident anglo-saxon ?
La réponse doit être la suivante : il s’agit là d’une protestation morale. Cette protestation vient de la conviction que l’internationalisme inhérent à la civilisation moderne, ou plus précisément, que l’établissement d’une société parfaitement ouverte qui est, pour ainsi dire, le but de la société moderne et par conséquent toutes les aspirations liées à ce but sont inconciliables avec les exigences fondamentales de la vie morale. Cette protestation vient de la conviction que la racine de toute vie morale est essentiellement, et par conséquent éternellement, la société close ; de la conviction que la société ouverte est vouée, sinon à être immorale, du moins à être a-morale : le lieu où se retrouvent ceux qui recherchent le plaisir, le profit, un pouvoir irresponsable, où se retrouvent en fait toutes les irresponsabilités et l’absence de sérieux. […]."
In
n
Léo STRAUSS.
Nihilisme et politique.
Rivage poche/Petite Bibliothèque. N°460.
Payot et Rivages, Paris, 2004, p. 36.
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2. COMMENTAIRES.
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Il serait malhonnête de ma part de ne pas replacer cette analyse de Léo STRAUSS dans son contexte. Le philosophe entend montrer ici comment la jeunesse allemande de l’après-première guerre a refusé les nouveautés de la civilisation occidentale, et, persuadée qu’elles conduisaient à la victoire du communisme a sombré dans le nihilisme, à défaut de pouvoir changer quoi que ce soit au cours de l’histoire. Ce nihilisme associé au caractère particulier de la culture et de l’histoire allemandes a précipité la survenue du nazisme, mais il n’en a pas été la matrice première.
Il semble intéressant d’examiner de plus près ce que dit STRAUSS, et d’analyser en profondeur, au lieu de les juger et de les condamner, deux événements politiques majeurs récents : le Brexit et la victoire de monsieur TRUMP.
Le premier élément de réflexion qui vient à l’esprit est que les peuples anglais et américain ont préféré revenir à une société close, garante d’une plus grande stabilité, certes, mais aussi d’une plus grande moralité. Si nous examinons plus largement les caractéristiques du monde ouvert, tel que l’acceptent, le vantent et le promeuvent les MACRON, Alain MINC, Jacques ATTALI, Pierre BERGÉ et autres bobos patentés qui qualifient cette réaction de replis frileux, de victoire des ignorants sur les gens éduqués, de populisme, nous voyons que l’analyse de Léo STRAUSS est prophétique. Quand la Chine envahit le monde de ses produits, c’est au prix de l’exploitation d’un peuple d’ouvriers dépourvus de tous droits, et de tout avantage sociaux. Quand l’Inde accepte que s’implantent sur son territoire des usines à bébés pour le compte de tiers, c’est au prix de la violation de la morale la plus élémentaire. Quand, pour satisfaire le besoin mondial en bois, le Brésil accepte la déforestation de l’Amazonie, c’est au prix d’un crime écologique sans précédent. Ne parlons pas de la manière dont les grandes compagnies pétrolières mondiales exploitent les gisements pétroliers, souvent en achetant la complicité des gouvernants en place. La justice sociale est bafouée, la pauvreté des pauvres s’accroît tandis que s’accroît la richesse de quelques riches.
Il est évident que la mondialisation est parfaitement immorale. Et les peuples, dans leur sagesse, et sans pouvoir mettre de mots sur les maux dont ils sont accablés, perçoivent bien cette immoralité, ou plutôt cette a-moralité. La Science, la technoscience, l’économie, la politique sont « axiologiquement neutres », ce qui veut dire qu’elles ne reposent sur aucun autre principe que sur celui d’un prétendu progrès illimité déconnecté de toute valeur. Jusqu’au jour où tout craquera.
Ne cherchez pas ailleurs le succès de ce que les bobos appellent le populisme, exprimé aussi bien par monsieur MELANCHON que par madame LE PEN. L’un et l’autre ont saisi les fondements psychologiques et subjectifs du refus des peuples ; ils ne veulent pas se soumettre aux diktats des dollars de monsieur SOROS, au diktat des millions de monsieur BERGE ou de monsieur DRAHI, millions et milliards à côté desquels la somme de 500000 euros perçue par madame FILLON pour un travail effectif, et ceci sur dix ans et en tant que salaire brut apparaissent bien pâles.
Ne cherchez pas ailleurs les raisons de la haine des médias français ou allemands vis-à-vis de monsieur TRUMP. On stigmatise son refus d’accepter sur son sol les ressortissants de 7 pays musulmans, en oubliant de dire que cette mesure est provisoire et prise pour 90 jours.
En réalité, il ne saurait y avoir de paix mondiale durable sans les patries, que l’on peut qualifier de sociétés closes à défaut d’autres qualificatifs. Il s’agit en fait de réflexe de survie, de retour à une identité culturelle, civilisationnelle, d’une volonté de différenciation laquelle est indispensable pour éviter les conflits entre puissance semblables, visant les mêmes buts et par les mêmes moyens : celui des guerres. Je vous renvoie à René GIRARD et à sa rivalité mimétique, un puissant moyen d’analyse des phénomènes humains.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Monsieur SAPIN craint pour le commerce mondial.





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