dimanche 19 mars 2017

19 mars 2017. Naissance du Printemps par un "poète" chinois. Premier billet de ce jour.

Ce poème qui célèbre la naissance du printemps est attribué à Tsing Pann Yang. C’est un pastiche dû à Yves GANDON.

La Première Jonquille.

"Je l’avais senti en m’éveillant :
Elle allait fleurir, tout en haut de la
montagne, la première jonquille.
L’aurore printanière frissonnait comme
            une vierge dépouillée de ses vêtments.
J’ai considéré d’un regard anxieux la
pente glissante et le roc escarpé.

En route ! Les premières nuées, lentement
            se déchiraient en quittant les hauteurs.
Et certaines étaient roses et vertes
comme un ventre de dragon.
Je montais, — et des tiges humides
sifflaient à mes oreilles.
Je montais, — et le soleil, détaché du
mont, n’était plus qu’un bouillonnement d’or.

Je gravissais, plein de courage, les
rudes sentiers où la ronce croît entre
les pierres.
Qui ménage l’effort mériterait-il
la fleur ?
Là-haut, plus haut encore, elle allait
surgir au creux d’une roche fraîche.
J’avançais, haletant, pressé par le désir.

Enfin, je l’aperçois à l’extrême pointe
rousse de la montagne.
Je l’atteins et je m’agenouille devant
le miracle du printemps.
J’effleure d’un doigt grossier la petite
vie tremblante et parfaite.
Parvenu au terme de mon plaisir, j’ai
            les yeux pleins de larmes."

In
Le pavillon des délices regrettées. Traduit du chinois.
Robert Laffont, Paris, 1948, p. 89.

En réalité, cet ouvrage contient deux autres livres : Rêveries sur les divins Empereurs, et La Terrasse des désespoirs. Ces deux livres ont été publiés séparément, en 1942 et 1943, à Paris, chez Jacques Haumont. Ils sont attribués à Tsing Pann Yang. Mais e n’ai pas pu trouver de renseignement sur ce poète chinois, supposé être de la fin du XIXe siècle. Selon toute vraisemblance, ces deux livres sont aussi de la main d’Yves GANDON. Par ailleurs, j’ai respecté la disposition typographique de ce poème controuvé, publié dans Le pavillon des délices regrettées.







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