vendredi 5 mai 2017

05 mai 2017. Culture et patrie vues par un philosophe chinois contemporain.

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Nous reprendrons le cycle Henri HUDE après les élections présidentielles. En attendant, voici la réflexion d’un philosophe chinois sur la culture de sa patrie. Il me semble que dans le contexte politique actuel, nous pourrions inspirer de ces réflexions pour ce qui est de notre propre culture.

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"La culture est l’âme d’une nation. Au cours de cinq millénaires, la culture chinoise a informé les poursuites spirituelles de la nation et c’est là la marque spirituelle qui nous distingue des autres nations. Ses notions centrales ont structuré le monde spirituel des Chinois, ses valeurs fondamentales ont sédimenté comme les gènes culturels de la nation et au long d’un très long développement historique elles sont devenues la ligne de vie spirituelle de la nation. Transmettre la culture chinoise c’est justement maintenir cette ligne de vie. La nation et la culture sont tout un : pas de culture chinoise sans nation chinoise, et inversement. Ce qui fait le Chinois, ce qui fait la nation chinoise, est d’ordre culturel, d’ordre spirituel ; sans la culture chinoise, les Chinois ne pourraient être ce qu’ils sont, ni la nation être ce qu’elle est. Le caractère spirituel et la poursuite de valeurs de la culture chinoise ont maintenu en vie la nation pendant des millénaires, et cela reste aujourd’hui comme pour demain notre grande force spirituelle pour continuer à progresser. C’est toute cette spécificité qui constitue « l’esprit chinois » que nous devons aujourd’hui promouvoir et c’est là le pas décisif pour unifier nos forces et avancer d’un pas sûr sur notre route. Il est nécessaire de bien comprendre l’importance de la culture chinoise."
In
CHEN Lai (陈来)
 « La valeur et signification de la culture chinoise aujourd’hui »
Le Quotidien du Peuple, 人民日, 17 mars 2017.
Traduit par Michel MASSON. Institut Ricci.
CHINE- Le Coin des penseurs / N° 61 / Mai 2017, p 1.

CHEN Lai est doyen de l’Institut des Études Nationales (Guó Xué, 国学)
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2. COMMENTAIRES.
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Mes plus anciens lecteurs savent l’intérêt et l’amour que je porte à la Chine, à son peuple, à sa pensée et à sa langue (que je m’efforce d’apprendre avec un bonheur inégal). D’où cette citation. Il est tout à fait intéressant de lire ce texte de CHEN Lai. Il explique très clairement qu’il ne saurait y avoir de nation chinoise sans culture spécifiquement chinoise, et réciproquement, signifiant par-là que les deux sont intimement liés. Il inclut, de manière très significatives, les aspects spirituels d'une culture. On peut donc se demander s’il en est de même pour la France. La question n’est pas innocente surtout quand un candidat ― dont tout porte à croire qu’il sera élu dimanche prochain ― ose dire qu’il n’y a pas de culture française. Se rend-il compte, cet homme, qu’il plonge dans la stupéfaction la plus profonde ceux de nos amis étrangers qui se plongent avec délice, et depuis leur tendre enfance, dans les textes de nos grands écrivains, visitent dans l’admiration le Louvre, Versailles, Chambord ou le mont Saint-Michel, admirent nos arts de la table et s’en délecte ? Cet homme est indigne de notre patrie. Il n'aura pas ma voix, même pour "barrer la route au FN" qui récolte tout de même des millions de voix ce qui ne semble émouvoir que les bénéficiaires du système.
J’ai quitté au bout d’un quart d’heure le « débat » de mercredi soir, en vérité un échange entre chiffonniers, un débat qui m’a écœuré. Voilà où nous ont réduits deux quinquennats catastrophiques, celui de monsieur HOLLANDE surpassant en nullité toutes les autres magistratures, septennats ou quinquennats réunis. Et vous voudriez que nous votassions pour son clone ? Que n’a-t-il mis en œuvre les mesures admirables qu’il préconise aujourd’hui pour le seul bénéfice des actionnaires et des grands groupes industriels ?
Je voudrais dire aussi que je suis étonné de n'avoir eu aucune réaction de mes détracteurs sur le tableau comparatif. Ou bien c'est une marque de mépris et de désapprobation (ce que je pense), ou bien (plus improbablement), ils n'ont rien à objecter, car leur avis est purement passionnel.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Le monde de Macron n’est pas celui de Le Pen.

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Contre le libéralisme : un réquisitoire de Régis DEBRAY.

Sur la possible pénalisation des familles nombreuses ou la résurrection de MALTHUS.

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Un débat indigne.

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Sur le bien commun, le texte très éclairant d’un évêque.


Dont ce passage :
Le Bien commun, c’est le Bien que tous peuvent rechercher en commun, car seul il garantit la dignité et l’épanouissement intégral de toute personne humaine, sans exception, à commencer par la plus fragile et la plus vulnérable. En ce sens, le Bien commun est le plus puissant facteur de cohésion et de paix sociales. A la suite de saint Jean XXIII, le Concile Vatican II l’a défini comme « l’ensemble des conditions sociales qui permettent tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée » (Gaudium et spes n. 26). Il se décline en un ensemble de biens fondamentaux qui jouent le rôle de principes dans le discernement politique.


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