jeudi 11 mai 2017

11 mai 2017. Nouvelles de la Résistance. A propos de l'Europe, ouvrir les yeux !

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Nous terminons aujourd’hui le cycle consacré à Henri HUDE.

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Encore une fois, la question n’est pas d’opter entre la construction européenne et la perpétuation du statu quo dans la division. Le problème est de choisir entre deux versions de la construction européenne :
1. Celle qui détruit les nations et impose une fédération où pourra se déployer sans entraves le pouvoir de n’importe quoi, et de l’argent irresponsable ― une Europe bureaucratisée, dépersonnalisée, enfoncée dans un totalitarisme rampant.
2. Ou celle qui respecte les nations, leur personnalité, leur souveraineté, et qui pose les bases d’une débureaucratisation des États, d’une équité économique plus grande, et d’un immense renouveau culturel.

Le premier article des futurs traités devra déclarer l’inaliénabilité des souverainetés nationales.
Un problème de droit se pose dans ces conditions : que faudrait-il penser de prétendues aliénations de l’inaliénable ? La solution ne fait pas de doute : toute prétendue aliénation de l’inaliénable serait nulle de plein droit.

De même qu’un homme n’a pas le droit de se vendre comme esclave, que toute semblable vente est nulle, et que l’esclave même consentant à l’origine est libre de se délier du jour au lendemain, de même un peuple ne peut renoncer à sa souveraineté nationale et de tels renoncements, fussent-ils formels et solennels, ne seront jamais pour lui des engagements qui le lient. Un peuple a le devoir de demeurer une individualité libre, pour que soit conservée la pluralité des nations libres, sans laquelle est perdue la liberté commune du genre humain.

Si un citoyen renonce à la souveraineté de sa nation, il pose un principe au nom duquel on pourra lui enlever par la suite tous ses droits politiques. De telles décisions ne peuvent être prises par un peuple, SAUF S’IL A PERDU LA TÊTE OU A ÉTÉ ABUSÉ [majuscules de votre serviteur]. La folie est juridiquement incapable et l’imposture ne fait pas droit.

Les peuples devraient protester, et auraient le droit ainsi que le devoir de protester, perpétuellement, afin qu’il n’y ait jamais de prescription, ni que soit justifié le fait accompli. Il suffirait par suite d’une simple déclaration de la représentation nationale pour recouvrer une liberté qui n’aurait jamais été perdue que de fait, et sans qu’il en eût jamais résulté le moindre effet juridiquement valable. C’est ainsi que les Lithuaniens (sic), Lettoniens et Esthoniens (sic) ont repris possession de leur souveraineté."
In
Henri HUDE.
Éthique et politique. Collection "Philosophie européenne".
Chapitre V. Europe et Patries. Section 7 : L’Europe des nations libres.
Éditions Universitaires, Mame, Paris, 1992, pp. 86-87.
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2. COMMENTAIRES.
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L’analyse de ce penseur est d’une grande puissance de conviction. Résumons. De même que le corps est inaliénable, de même la patrie l’est aussi.

On ne comprend rien au problème de la revendication des Polonais ou des Hongrois vis-à-vis des diktats de la Commission européenne, on ne comprend rien au refus des Norvégiens de rentrer dans l’union européenne, on ne comprend rien au Brexit, si l’on n’y voit pas la revendication des peuples à échapper à une tutelle pesante, bureaucratique, hypocrite et parfaitement soumise à l’économie, venue de ce grand machin qu’est « Bruxelles ».

Il y a déjà une première aberration, celle de la langue. Alors que les Britanniques n’ont jamais voulu une Europe du premier type ni du deuxième type, et en fait n’ont jamais voulu qu’une Europe qui arrangeait leur système financier, c’est l’anglais qui, sans qu’on le dise, est la langue qu’il est quasiment obligatoire d’utiliser dans toute correspondance avec l’une quelconque des douze directions bruxelloises. Or il existe d’autres langues plus précises et tout aussi belles (l’italien, l’allemand, l’espagnol, sans compter le français) qui ont pratiquement été chassées de la bureaucratie européenne. C’est inadmissible.

Vous comprenez aussi pourquoi il est important de ne plus enseigner l’histoire, ou de ne le faire que par thème ou par tranches de siècles, sans liens entre elles. On perd peu à peu le sens de la patrie, de son originalité, de sa spécificité, de façon à uniformiser les modes de consommation et de vie pour le plus grands bonheurs de quelques chevaliers d'industrie et de banques aux pratiques douteuses. Il y a donc un juste équilibre à trouver dans la nécessaire coopération entre les patries et le respect de leur souveraineté. L’exemple le plus flagrant du viol de ce principe est le vote par le Parlement du Traité de Lisbonne, en dépit du non à la Constitution giscardo-européenne. La chose eût été très différente, si l’Europe, renouant avec elle-même avait reconnu ses racines chrétiennes. Elle est en train de crever de son apostasie. Et le cadavre ne sent pas bon.

Nos voisins suisses ont une excellente manière de régler la souveraineté des cantons et de la confédération. Ils pratiquent le référendum d'initiative populaire, et une proposition référendaire n'est acceptée que si elle reçoit la majorité des VOTANTS et la majorité des CANTONS. Belle formule que celle qui proclame la loi de la façon suivante : "Le Peuple et les Cantons ont adopté etc."








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