lundi 15 mai 2017

15 mai 2017. Nouvelles de la Résistance. La vie n'est pas que compétition ou performance

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Nous poursuivons le cycle consacré au livre de Marc WEINSTEIN,
L’évolution totalitaire de l’Occident. Sacralité politique I.
Hermann, Le Bel Aujourd’hui, Paris, 2015.
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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Au cours des années 1970, l’apparition des mots risque, compétitivité, performance, avantage concurrentiel dans le « globish » mondialisé révèle la singularité du choc phobique néolibéral : il a pour fonction de faire table rase de l’homme ancien, avec son alternance de travail et de repos, pour le remplacer par un homme nouveau qui, idéalement, ne se repose plus car il doit être performant et concurrentiel non seulement au travail, mais encore en amour, dans ses loisirs sportifs, dans sa consommation, dans l’éducation de ses enfants, dans son « capital-santé », etc. Par où l’on voit que, malgré les apparences, la performance concurrentielle néolibérale n’est pas un paradigme économique au sens étroit de l’adjectif. Qu’elle s’investisse largement dans l’économie, c’est l’évidence, mais le paradigme est d’abord (anti)culturel, (anti)social, et il vaut, on vient de le voir, pour la totalité des sphères sociales ― qu’il indivise. On y reviendra." (Page 102)
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2. COMMENTAIRES.
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Voilà la civilisation, si l’on peut appeler cela civilisation, qui se profile à l’horizon de nos vies terrestres. Compétition, rivalité, lutte de tous contre tous. Interruption de la transmission intergénérationnelle, destruction de l’histoire, travail du dimanche, exacerbation de l’importance des concours (encore que… le tirage au sort des admis dans telle ou telle Faculté apparaît comme contradictoire, mais en réalité n’est que l’exaltation de ce farouche combat pour la défense de son nombril), rien qui n’intègre la dimension relationnelle de la vie humaine : vie familiale, vie locale, petits groupes vivants et de ce fait hétérogènes de personnes qui se complètent les unes les autres, et dont les anciennes paroisses sont sans doute les illustrations les plus évidentes.
Voilà ce que les Français choisissent depuis que l’économie et la science ont pris le pas sur la subjectivité sociale.
Pour ma part, je me sens désormais exilé dans un pays que je ne reconnais plus. Je me souviens des derniers agriculteurs qui semaient à la volée comme l’illustraient les timbres au motif de la semeuse, j’ai connu les glaneurs qui ramassaient les épis échappés à la faucille des moissonneurs, et les maréchaux-ferrant qui me fascinaient par leur maîtrise des chevaux rétifs, et je me souviens des gamins de ce village à la troupe desquels j’appartenais et qui s’accrochaient à la corde de la grosse cloche de l’Eglise sonnant l’Angelus pour s'envoler vers le Ciel quand elle était en son plus haut..
Aujourd’hui, on fabrique des drones et des robots pour remplacer l’homme. Certes, il est bon que la fatigue et les peines des agriculteurs puissent se trouver allégées par des machines. Mais point trop n’en faut. Et ce que nous gagnons en efficacité, nous le perdons en fraternité et en coopération.
Il est donc nécessaire de trouver de nouveaux modes de coopération, de production et de consommation, qui rompent le plus nettement possible avec ce monde mécanisé, plein de machines tentaculaires et vidé de son humanité.
Courage, espoir ! Il y a des voix de salut !

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