vendredi 25 août 2017

25 août 2017. En mémoire de ceux qu'un gouvernement de rencontre avaient abandonnés !

Il y a 75 ans, très exactement, les autorités nazies forçaient les alsaciens et mosellans des territoires jadis cédés à l’Allemagne, après la guerre de 1870, à servir dans les armées du Grand Reich. Il en est parti 134 000, et 40 000 d’entre eux y ont laissé la vie.
Je voudrais d’abord rappeler que lorsque la France vaincue par les Prussiens céda ces territoires à l’Empereur d’Allemagne, les députés alsaciens et mosellans protestèrent. C’était le 17 février 1871, les députés de la jeune République commençaient bien mal leur rentrée dans le concert de l’Europe nouvelle. Les députés désormais exclus furent salués debout par quelques rares patriotes. Les autres, résignés, acceptaient la défaite comme le firent en 1940, dans cette même ville de Bordeaux le Comité de liquidation qui cédait la France au Maréchal Pétain et à Hitler. Inaugurée dans la défaite, la IIIe République mourait dans les mêmes conditions.
J’ai vécu près de 40 ans en Alsace, pays que j’aime par-dessus tout. J’ai connu de ces Français engagés malgré eux dans les armées nazies. L’un d’eux était un de mes collègues, internationalement connu pour ses travaux scientifiques. Il ne s’était jamais remis de ce recrutement obligé et chaque fois qu’il l’évoquait, c’était avec des larmes dans les yeux. Un autre, un très saint prêtre, avait lui aussi été obligé de servir. Il en souffrait encore quand il me l’expliquait. Les deux ont quitté cette terre. Je pense à eux avec émotion.
Les derniers « malgré nous » comme il est convenu de les appeler, ne rentrèrent en France qu’en 1955, libérés du camp de Tambov, où les staliniens les avaient emprisonnés.
Ah ! Chers compatriotes, si vous connaissiez un peu l’Alsace, si vous sentiez frémir ce cœur ardent et si français de cette province, vous rendriez aux Alsaciens l’hommage qui leur est dû. Je voudrais du reste terminer ce récit par une histoire authentique qui m’a été livrée par un acteur de la scène. Nous sommes à l’automne 1940. La France est vaincue. Dans le petit village de Grendelbruch, les instituteurs et institutrices français ont été remplacés par des pédagogues nazis. Une institutrice commence son cours par un « Heil Hitler », et le petit garçon d’alors lui répond ! « Ici, on dit Louez soit Jésus-Christ ! » C’est lui-même qui, sur la cinquantaine, m’a raconté la scène. Multipliez par dix, cent, mille, ces exemples et vous verrez qu’en matière d’amour de la patrie, on fait difficilement mieux.


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