samedi 23 décembre 2017

23 décembre 2017. Note pas si brève que ça : Veilleur où en est la nuit ?


Nous discutions hier soir, avec quelques amis engagés dans le mouvement des Veilleurs, de l’avenir de notre mouvement. C’est en y repensant ce matin que m’est revenue en tête la prophétie du prophète Isaïe (21, vv8-9 et 11b).

"Et le veilleur a crié : « Au poste de guet, Seigneur, je me tiens tout le jour. À mon poste de garde, je reste debout toute la nuit. Voici ce qui vient : sur un char attelé de deux chevaux un homme parle et dit : “Elle est tombée Babylone, elle est tombée, et toutes les statues de ses dieux gisent par terre, brisées.”. […]. Une voix me crie de Séïr : “Veilleur, où en est la nuit ? Veilleur, où en est la nuit ?”"

Et je pensais aussi au veilleur qui sur les remparts d’ARGOS guettait les feux qui annonceraient la victoire d’AGAMEMNON sur PRIAM. Nul ne peut pénétrer dans les pensées de cet homme qui, les yeux fixé sur un horizon incertain, attendait le signe du vainqueur avec la certitude qu’il jaillirait, splendide, en un moment qu’il n’attendait pas mais espérait de tout son être.

Les Veilleurs en sont là. Ils sont sur les remparts d’un monde menacé par les puissances d’argent, l’orgueil démoniaque des grands, la folie d’une pensée qui se proclame moderne et n’est même plus païenne, même plus néolithique, pas davantage paléolithique, mais néantisée.

Et nous sommes arrivés à quelques conclusions qu’il me plaît de vous faire connaître afin que vous puissiez adhérer à ce mouvement puissant, venu du fond de nos humanités. Premièrement, les Veilleurs revendiquent d’être un mouvement subversif. Entendons-nous bien. Il ne s’agit pas de faire un mai 68 à rebours, pas davantage de renverser par la force un système vermoulu, plus vermoulu et corrompu que Babylone la grande, et qui est en train de sombrer. Il s’agit de faire société et de dénoncer ce que certains sociologues appellent la « dissociété ». Deuxièmement, il nous revient de créer du lien social, de nous appuyer sur la culture et les arts, sur le sens de la justice ; nous avons l’obligation de dénoncer les lois iniques, et nous le ferons, nous ne cesserons de le faire. Troisièmement, il nous échoit de fédérer, humblement mais résolument, tous ceux et celles qui n’en peuvent plus de voir triompher l’impudence, l’impudeur, le faste tapageur, le luxe alors que tant de pauvres sont assis à la porte des palais où festoient les mauvais riches (car il y en a de bons figurez-vous). Quatrièmement, nous avons l’obligation d’interroger des habitudes ou des concepts qui semblent aller de soi, et qui en réalité sont sinon contestables, du moins questionnables : la question du progrès, la question des technosciences, la question du totalitarisme démocratique ; nous devons nous interroger sur des événements dont la portée nous échappent encore mais qui est considérable. Que signifie socialement, politiquement, religieusement la foule qui a assisté pieusement aux obsèques de Johnny HALLIDAY ? Feu de paille ? Réaction profonde d’un peuple qui revendique d’avoir des racines et se souvient qu’il fut chrétien ?
Oui, nous avons l’audace comme le veilleur du Psaume de dire avec confiance : Mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette l’aurore ! (Psaume 129, v. 6).

Et c’est alors que prend tout son sens la question posée par un écrivain qui répond au nom d’Étienne AMORY : Veilleur, où en est l’aurore ? Mais l’aurore a déjà pointé, et nous ne sommes que les premiers témoins de ses rayons timides qui se lèvent.

Amis qui lirez ce billet, n’hésitez pas ! Venez à nos veillées. Soyez des créateurs, des animateurs de veillées dans vos villes, vos villages, vos quartiers. Ne laissez pas aux puissances financières et économiques le soin de nous dicter ce qui est bon pour nos vies. Interrogez votre conscience et prenez les dispositions concrètes pour faire bouger un peu les choses.

         Bonnes fêtes de la Nativité !





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