mardi 20 mars 2018

Mardi 20 mars 2018. Nouvelles du pari bénédictin. Ni la foi, ni la raison, mais le règne de l'émotivité !


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C’est le moment du sortir du sommeil.

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Voici la référence du livre qui va servir de point de départ à ces Nouvelles du pari bénédictin. Il peut être lu par tous ceux qu'inquiète ce monde en délire.

Rod DREHER.
Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus ? Le pari bénédictin. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Hubert DARBON.
Artège, Paris/Perpignan, 2017.

Je vous invite à vous procurer ce livre essentiel. Vous le trouverez, par exemple, à La Procure, rue de Mézières, à PARIS.
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1. ANALYSE.
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"Dans Après la vertu, le philosophe Alasdair MacINTYRE fait un parallèle entre l’état actuel de notre culture et la chute de l’Empire romain d’Occident. Il affirme que l’Occident a abandonné la raison et la tradition des vertus pour se tourner vers le relativisme qui a complètement subverti ce monde. Nous ne sommes gouvernés ni par la foi, ni par la raison, ni par une combinaison des deux. Nous sommes gouvernés par ce qu’il appelle l’émotivisme, soit l’idée que les choix moraux ne sont autre chose que l’expression de ce qu’un individu ressent comme juste lorsqu’il a à choisir.

"Selon MacINTYRE, une société entièrement gouvernée par les principes émotivistes ressemblerait à l’Occident moderne, dans lequel la libération de la volonté individuelle est considérée comme le bien le plus précieux. Une société vertueuse, au contraire, croit dans des pratiques et principes moraux objectifs, qui permettent aux hommes d’incarner le bien dans leur communauté.
Vivre « après la vertu », c’est être dans une société qui non seulement se trouve incapable de s’accorder sur ce qui constitue une croyance vertueuse, mais encore doute de l’existence même de la vertu. Dans une civilisation post-vertueuse, les individus détiennent une liberté presque absolue de pensée et d’action, et la société n’est plus qu’un « assemblage d’étrangers, dont chacun poursuit ses propres intérêts sans presque aucune contrainte. ».
"Pour parvenir à une telle société, il faut :
― abandonner les standards moraux objectifs ;
― refuser tout discours contraignant, moralement ou culturellement, autre que celui librement choisi par l’individu ou établi par lui ; 
― rejeter la mémoire du passé, considéré comme hors de propos ;
― prendre ses distances avec la communauté et les obligations sociales non choisies.

Cet état d’esprit se rapproche de ce qu’on appelle le barbarisme. Quand on parle des Barbares, on imagine des tribus d’hommes sauvages et violents rasant des cités, détruisant les structures et les institutions de la civilisation sans se soucier des conséquences, simplement parce qu’ils le peuvent. Les Barbares sont gouvernés par leur seule volonté de puissance, ils ne savent pas ce qu’ils annihilent et ils en s’en soucient pas."
Pages 41 et 42.
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2. UN CONSTAT.
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Du Président du Comité Consultatif National d’Ethique, le Pr Jean-François DELFRAISSY, ces considérations qui illustrent les propos de Rod DREHER et de MacINTYRE

"Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal, et vous avez de la chance si vous le savez vous-même ! En tout cas, le CCNE n’est pas là pour indiquer où se trouvent le bien et le mal. Nous avons tous des doutes. J’ai un regard plutôt positif, je l’ai dit, sur les avancées de la science et la notion de progrès, même si je ne pense pas que toutes ces avancées sont à prendre en compte. En effet, il y a certaines grandes innovations technologiques que l’on ne peut pas négliger : imaginez si nous avions refusé les greffes d’organes il y a quarante ans ! Certes, il y a un certain nombre de grandes valeurs qui sont intangibles, sur le respect de la personne, de l’enfant, quelles que soient les innovations technologiques. Inversement, il y a des innovations technologiques qui sont si importantes qu’elles s’imposent à nous."
Pr Jean-François DELFRAISSY.

Pour l’organisateur des États généraux de la Bioéthique, "il n’y a pas de ligne rouge absolue".
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3. UNE PAROLE.
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"Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui. Qui croit en lui n’est pas condamné ; qui ne croit pas est déjà condamné parce qu’il n’a pas cru au Nom du Fils unique de Dieu.
Et le jugement le voici : la lumière est venue dans le monde et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. En effet, quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées ; mais celui qui agit dans la vérité vient à la lumière, pour qu’il apparaisse au grand jour que ses œuvres sont faites en Dieu." (Jean 3, 17-21).
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4. LIENS UTILES.
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À lire absolument ce billet d’Elvire DEBORD sur Etty HILLESUM.


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